Une petite cigarette à la bouche, je passais du bon temps dans le jardin. J’avais remarqué depuis quelques temps que j’avais fait baisser mon nombre de cigarettes par jour ce qui n’était pas si mal que ça, au moins je préservais ma santé et c’était aussi pour ne pas donner de mauvaises idées aux personnes qui pouvaient regarder cette émission de téléréalité. Assis sur une chaise, je regardais la vertu qui se trouvait en face de moi tout en sentant l’air frai qui caressait mon visage. Visage qui fini par se tourner à l’entente des pas d’un candidat qui s’approchait vers moi. Un sourire s’afficha sur mon visage à la vue de Cassiopée qui venait prendre l’air à son tour. « Déjà réveillée ? » dis-je d’un ton ironique sachant très bien qu’il se faisait déjà tard. Je lui souriais et lui indiquais la chaise à mes côtés pour qu’elle s’asseye.

L'une de mes mains venait étouffer un bâillement. Putain, j'étais carrément morte. J'avais une toute petite mine, un teint blafard. Dans la salle de bain, j'enfilais un peignoir en soie plutôt court par dessus mes sous-vêtement avant de me rafraîchir le visage avec un peu d'eau, le remède miracle pour effacer les cernes disgracieuses. Je n'avais pas faim. J'étais un peu patraque. J'avais chaud. J'avais froid. Par moment, je me mettais à trembler sans savoir pourquoi. Là, en ce moment même, j'avais chaud, très chaud. L'air frais du jardin me ferait du bien. Je passais la baie vitrée, respirais à plein poumon fermant les yeux un court instant. Tiens, je n'étais pas toute seule. Elias se trouvait dans un coin, à une table. Je n'avais rien à faire et puis je l'aimais bien le petit gynécologue alors autant aller lui tenir compagnie. Je ne devais pas être si discrète que ça car déjà il se tournait pour m'adresser un sourire et une tirade. Sourire que je lui rendais. « Je n'ai pas très bien dormi cette nuit et je ne suis pas du genre à rester sous la couette pour contempler le plafond. » Je ponctuais mes paroles par une petite quinte de toux. Oh non, il ne manquait plus que ça. « Tu devrais arrêter ça, ce n'est pas vraiment bon pour la santé. » J'avais bien besoin de donner des leçons de morales sur la cigarette moi tiens.

Cassiopée avait été sauvée hier soir j’aurais pu penser par conséquent qu’elle aurait passé une excellente nuit, du moins mieux que celle d’hier, mais apparemment ce n’était pas le cas. Je la voyais tousser et ne mis pas longtemps à faire un diagnostic sur son état de santé. « Malade ? » demandais-je innocemment. Elle en avait tous les symptômes, sa mauvaise mine et son toussotement ne faisait que confirmer mes idées. « Tu devrais prendre une bonne tisane chaude avant que ça empire » un vieux remède de grand-mère, mais un remède très efficace qui, grâce à la vapeur bouillante, éliminait les microbes, le rhume et tous ce qui s’en suivait. Alors que moi je lui donnais des remèdes, elle se chargeait de me faire une leçon de moral à propos de la nicotine. Mes yeux se déposèrent sur la cigarette en question et un petit rire s’échappa de ma bouche. Je ne mis pas longtemps à la finir avant de l’écraser dans un cendrier non loin de moi. « Il n’y a plus ! » un grand sourire se dessina sur mes lèvres.

« Bien joué Sherlock. » Et voilà qu'une toute nouvelle fois je me mettais à tousser, à croire que quelqu'un ou quelque chose voulait m'empêcher de parler. J'écoutais avec attention les recommandation d'Elias. Il n'avait certainement pas tort, une bonne tisane bien chaude ne pouvait que me faire du bien, mais premièrement je n'étais pas une grande fan de cette boisson et deuxièmement j'avais la gorge tellement nouée que j'étais incapable d'avaler quoi que ce soit, même du liquide. Je m'installais sur une chaise qui se trouvait juste à côté de lui et mes pieds se posaient sur le rebord de l'assise. L'air venait, à présent, me faire frissonner. « On verra bien si dans deux jours je suis toujours dans cet état alors je songerai à boire une infusion de plantes plus bizarres les unes que les autres. » Même malade, je ne perdais rien de mon sourire. Je l'observais finir de s'infliger une fin de vie misérable à cause d'un cancer avant qu'il ne vienne écraser sa clope dans un cendrier. « Un mec qui a fait médecine et qui fume ? J'aurais tout vu. » J'avais la folle envie de le taquiner un petit peu.

Je souris à ce surnom innovant avant de me concentrer à nouveau sur les bons conseils que je venais de lui donner, mais qui n’avaient pas l’air de faire coup de cœur au niveau de la demoiselle qui préférait se résoudre à ça si son état devenait plus critique. « Plus tu vas attendre, plus ça va empirer, ne gâche pas ton aventure à cause d’un rhume » Ce n’était qu’un conseil d’un bon saint Maritain, après libre à elle de prendre le choix qui semblait le plus juste pour elle. Je regardais d’un petit air innocent le cendrier se trouvant à mes côtés. « Et ouais, comme quoi nous sommes pas forcément les plus exemplaires » dis-je en rigolant. D’ailleurs les médecins étaient parfois les plus nombreux à fumer dut au stresse des études et j’en passe.

J'haussais les épaules. Oui, j'étais têtue comme une mule et je n'avait en aucun cas l'envie de boire de l'eau chaude d'une couleur jaune pisse, enfin pour le moment. « De toute façon , je suis presque certaine que je trouverais quelqu'un, voire même plusieurs personnes, qui voudront s'occuper de moi si je suis bien trop malade. » J'étais peut-être un petit peu trop sûre de moi là, mais après tout les membres de mon équipe ne pouvait pas me laisser mourante, tout comme Lizzie se devait de venir à mon chevet. Tommi serait certainement - je l'espère même - le premier à mes côtés et Gabriel m'aimait bien trop pour me laisser au fond de mon lit avec un vieux rhume. Enfin, je dis ça, mais je n'en pense pas un mot. Sinon, ouai je vois que les médecins ne sont pas des exemples à suivre. « Tu me confortes dans l'idée que je ne dois pas écouter les conseils des médecins. » Un large sourire amusé venait se dessiner sur mes lèvres.

La demoiselle était sûr que le faire d’être adoré par certains candidats certifiait le fait qu’ils puissent venir la voir à son chevet. Rien était sûr à mon avis. Si elle venait à attraper tout un tas de microbes, je n’étais pas sûr que les candidats prendraient le risque de venir la voir quitte à gâcher la moitié de leur aventure en attrapant son rhum. Sa confiance en elle me fit sourire, amusé par ses dires. Enfin, de toute façon, elle ne voulait plus écouter les médecins. Tout ça à cause de moi ? Je me sentirais mal si elle venait à tomber malade par la suite. « Je ne suis docteur à proprement parler, j’ai fais médecine certes, mais ce n’est pas comme si je me retrouvais à faire de la cardiologie ou a être en cancérologie tu vois, là je dis pas » un sourire vint se dessiner sur mes lèvres. J’espérais ne pas l’avoir trop embrouillée avec tous ces mots au moins. J’aurais put me contenter d’une réponse beaucoup plus légère.

Plus il parlait, plus je fronçais les sourcils. Bien évidemment, je comprenais tout ce qu'il était en train de raconter, mais j'étais en train de jouer les imbéciles. Après tout, ce n'était pas le premier qui me prendrait pour une idiote ( ) alors autant s'amuser de la situation. Finalement, je hochais la tête de haut en bas, un petit peu comme les petits chiens en plastique que l'on pouvait voir sur la plage arrière de certaines voitures. « Je parlais des docteurs en général. Je vais te faire une confidence. » Je lui faisais un petit signe de la main pour qu'il s'approche de moi en même temps que mes pieds venaient toucher le sol et que je faisais quelques centimètres en avant. « Combien de fois ma gynécologue m'a dit de me protéger lors de rapports sexuels et combien de fois je ne l'ai jamais fait. » Un air innocent prenait place sur mon visage alors que je reprenais ma place initiale. Je ne pouvais rester sérieuse plus longtemps. Je me mettais à rire. « Je te rassures ce n'est pas vrai, mais c'est juste pour te donner un exemple de ce que je voulais dire. » Bon ce n'était pas le meilleur des exemples, mais ça avait le don de détendre l’atmosphère. Ou pas.

Je ne m’étais pas dans le lot des docteurs en général, car pour moi nous étions tous différents. Néanmoins, pour elle il y en avait pas. Je la regardais s’approcher tout doucement de moi tandis que j’approchais à mon tour mon visage vers elle afin de mieux entendre la confidence qu’elle avait à me faire. Un visage des plus sérieux, j’étais prêt à entendre son supposé secret. Comme si elle allait me le donner comme ça. Je sais bien que les miracles existent, mais il ne fallait pas pousser trop loin non plus. Et j’avais bien raison. Je m’étais reculé, mes yeux ronds comme des billes avant d’être soulagé à la suite de ses paroles. Ce n’était qu’un simple exemple. De toute façon c’était sa vie sexuelle, elle faisait ce qu’elle voulait, mais c’était dangereux et comme à mon habitude, je m’inquiétais pour mon prochain. Je finis par lâcher un rire rassuré par sa phrase. « Tu me rassure là, car en plus d’avoir un rhum ne va pas attraper une MST ici, sinon tes proches ne voudront plus jamais que tu fasse de la téléréalité » dis-je d’un air amusé, rigolé ainsi faisait toujours un bien fou.

Mes proches ? Je n'arrêtais pas de penser à eux. J'étais tout le temps en train de me demander ce qu'ils pouvaient bien penser de moi, de mon aventure. Je ramenais mes jambes vers moi pour les encercler avant d'hausser les épaules. « A part avec un gnome de la forêt, je ne vois pas avec qui je pourrais choper une MST. » Intérieurement, je priais pour qu'il ne me parle pas de ma relation naissante avec l'un des candidats. Je n'avais pas vraiment envie de m'étendre sur le sujet et encore moi de ma passionnante vie sexuelle dans la villa. De toute façon eu rien de plus que quelques baisers et quelques caresses. Je ne pouvais m'empêcher de pousser un soupir tout en souriant aux anges.

Tenter une relation sexuelle ici n’avait pas l’air de la tenter et même si c’était le cas elle n’avait en aucun cas l’obligation de me le dire, ce qui était sa vie privée restait privée et je n’avais pas à m’y immiscer. Néanmoins sa remarque me fit rire. Je ne pus m’empêcher de jeter un bref coup d’œil à la forêt qui se trouvait loin de nous et de méditer à cette hypothèse. « Bah fait très attention quand tu vas dans la forêt alors » je lui souris réfléchissant à mes paroles qui étaient improbables. Est-ce que même les gnomes ça existaient ? Je n’en était même pas sûr et je ne préférais pas émettre des hypothèses qui devaient être probablement fausses. Dans tous les cas, j’espérais que la demoiselle fasse attention.

« Bonne idée. Je crois que je n'irais plus me promener en forêt toute seule. Je n'irais qu'en présence d'un jeune homme fort et protecteur genre ... » Mon regard se posait sur la forêt, je faisais mine de chercher le prénom d'un garçon présent dans la villa. « Tommi, Gabriel, Orlando ou encore toi. » J'haussais les épaules d'un air innocent tout en poussant un soupir alors qu'un large sourire venait se dessiner sur mes lèvres. « Mais bon je pense tout de même que je choisirais Gabriel. Il ne pourrait pas se résoudre à voir quelqu'un faire du mal à sa petite princesse et du coup, je serais sûre et certaine d'être en vie après mon escapade. » C'était affolant le nombre de film que je pouvais me faire. Je crois bien que j'étais un petit peu folle, voire même complètement idiote.

« Parce que tu es une princesse toi ? » demandais-je un grand sourire aux lèvres. Du moins c’était celle de Gabriel. En tout cas il m’avait l’air bien possessif celui-là. « Alors je vais lui laisser sa princesse et puis je ne suis pas du genre voleur tu vois » j’avais beau m’être vêtu en prince des voleurs durant une soirée, cela ne faisait pas de moi Aladin, car j’étais un peu totalement différent de lui et soyons bien d’accord que je m’étais habillé ainsi en espérant juste avoir le tapis volant qui allait avec, mais soit. J’avais trop espéré. « En tout cas-tu m’as l’air bien entouré » dis-je un grand sourire aux lèvres, ne faisant que constater l’état de la situation.

Et là, je répond quoi ? « Non, je n'ai rien à voir avec ses potiches qui se pavanent en robe de soirée toute la journée. Je suis un véritable garçon manqué moi. » Je haussais les épaules genre je n'y étais pour rien si Gabriel me donnait ce surnom stupide. Ouai, j'étais plus du genre à sauter de branche en branche moi, que de me laisser mes pieds marcher sur la faïence fraîche d'un magnifique palais. J'attrapais un paquet de clope qui se trouvait là pour en fourrer une dans mon bec et l'allumer. J'étais plutôt bien entourée ? « Disons que je n'ai pas besoin de me plaindre, même s'il manque deux membres importants à mon équipe d'escort. » QUI ? On veux des noms ! Bande de vicieux.

Je la regardais de haute en bas surpris par ses propos. « Toi, un garçon manqué ? Bah les garçons que tu connais sont vachement efféminés alors » un petit peu de plaisanterie ne faisait pas de mal. Un grand sourire venait alors illuminé mon visage, mais n’avais-je pas déjà un grand sourire depuis tout à l’heure ? Je l’avais juste gardé pour me montrer toujours aussi sympathique. J’étais presque persuadé que Cassiopée usait de ses charmes pour essayer de mettre les garçons de son côté, mais qu’elle le faisait de façon parfaitement innocente et nous faisait croire le croire, une demoiselle parfaitement sage qui se comportait de façon totalement normal avec eux, n’ayant rien demander de plus que leur amitié. Une équipe d’escorte qui comportait des candidats plutôt avantageux. C’était toujours ça de gagner pour les nominations après tout. «  Ha oui ? Et qui donc ? » la curiosité, très vilain défaut, mais elle m’avait lancer une perche, je n’avais fait que la rattraper.