Arrivé dans la villa depuis à peine deux ou trois jours, Beau n’avait aucune intention de se rendre dans la buanderie avant au moins cinq jours ou une semaine puisqu’il avait prévu assez de linge pour dix jours ou plus. Cependant, alors que le garçon s’était fait un café, il renversa un peu de sa tasse sur son beau tee-shirt blanc et sur son jean. Ce qui était juste insupportable. Déjà parce que sa tenue était tâchée, ensuite parce que putain c’était bouillant et enfin, parce que c’était vraiment chiant de changer de tenue et ça ferait suspect. Suspect dans le genre « Ah, Beau a changé de tenue, soit il est maniaque, soit il ne sait pas manger. Mais dans tout les cas, il craint. » Et que ce soit clair, Beau ne craignait pas. Voilà pourquoi, il décida de se diriger dans la buanderie. C’était un plan parfait alors forcément, il y avait pensé. Le jeune homme allait laver sa tenue et la remettre façon ni vu ni connu. Le plan était parfait, sauf qu’il avait oublié un détail. Les candidats qui se trouvaient avec lui. Alors qu’il pénétrait dans la buanderie, il vit une fille avec deux bassines de linge, l’une vide qui tournait dans la machine et une autre qui attendait d’être lavée. Elle avait vraiment utilisé toutes ses fringues en deux jours ou quoi ? c’était quoi son prénom à elle, au fait ? Il haussa un sourcil suspect, avant de finalement s’approcher d’elle et de sa bassine de linge sale. « T’es incontinente ou juste trop précieuse ? » Après tout, il ne jugeait pas. Bon d’accord, il jugeait. Bref, sans attendre quoique ce soit, Beau passa son tee-shirt par-dessus sa tête avant de le lancer sur la pile de linge à laver. « Ca te dérange pas de laver mon linge en même temps. » Ce n’était pas une question, on en conviendra. Alors qu’il commençait à défaire sa ceinture, il releva les yeux vers la demoiselle. « Alors, c’est quoi ton prénom ? ».

Beau attendit alors le prénom de la demoiselle. Etait-elle muette ? Si c’était son secret, c’était grillé en deux secondes. Le garçon ne savait pas trop y faire avec les handicapés, c’était pas de chance. Enfin, les handicapés moteurs ça allaient, mais le reste, c’était plus problématique, genre sourd, muet etc. Cependant, elle se mit à parler tout en regardant ses chaussures. Par reflexe, Beau observa aussi les chaussures de la candidate, y avait un truc d’intéressant ou comment ça se passait ? Il ne vit rien, il releva donc le regard et se concentra sur ce qu’elle disait. Elle était serviable, d’après ses dires. Elle le répéta même. D’accord, Beau ne savait pas y faire non plus avec les autistes, mais soit, elle n’avait apparemment pas finit de parler. La demoiselle continua alors, sa voix était chevrotante et par moment, elle tremblait. Allait-elle faire un malaise ? C’était très étrange. Beau resta de marbre, elle poursuivit et l’informa qu’elle s’appelait Marilou. La jeune femme connaissait son prénom, bien. Il se tut mais elle avait apparemment terminé de parler. Beau reprit alors son effeuillage et enleva sa ceinture de son jeans avant de la laisser tomber par terre. « Et donc, ça te dérangerait de mettre mon tee-shirt et mon jeans lors de la prochaine tournée ? » Dit-il d’un ton qui se voulait gentil, à vrai dire, il n’avait pas trouvé qu’il avait été méchant, mais certaines personnes étaient sans doute plus sensibles que lui. Ce qui n’était pas difficile. « S’il te plait, Marie. » Le jeune homme pencha quelques peu la tête afin d’essayer de voir les yeux de la demoiselle. Leurs regards se croisèrent furtivement et Beau ne put que sourire à la demoiselle. Un vrai sourire. Beau n’enleva pas son jean, il allait attendre le dernier moment, ce serait sans doute mieux pour tout le monde. Finalement, il se remit droit et attendit que Marilou dise quelque chose ou le regarde dans les yeux. Bon, après tout, ce n’état pas de sa faute si elle était autiste.

Beau n’avait pas retiré son jeans, déjà que la demoiselle ne le regardait pas dans les yeux alors s’il se mettait en boxer, ce serait encore pire. Puis torse nu, il était tout aussi beau et parfait. Finalement, elle accepta de laver ses fringues. Et bien, il lui en fallait peut pour abdiquer ce qui, en définitive, n’était pas plus mal. La jeune femme dit alors son prénom, l’australien la regarda, mais elle poursuivit sur le fait qu’il soit content ou non de son binôme. Question lambda que tout le monde posait à tout le monde. « Ravi. » Affirma-t-il sans une once de doute dans la voix. Le garçon ne lui retourna pas la question. Non pas qu’il s’en fichait, mais il n’avait pas envie de parler du binôme de Marilou. « Alors Marie, Tu fais quoi dans la vie ? » Femme de ménage, surement. Non parce que franchement, il y a des limites entre la serviabilité et la soumission. Franchement, elle était vraiment venue voir son équipe en lançant « qui veut me donner son linge sale ? » non mais… Franchement. Encore si elle les connaissait, mais là ! Ouais, Marilou devait se complaire dans ce rôle de soumise, ce n’était pas possible autrement. « Ah oui et sinon, tu as les yeux de quelle couleur ? » Lança-t-il amusé.