WITH LOU

Nous avions tous l’habitude de se coucher tard dans cette aventure et j’avais beau être plus âgé que les autres, je ne faisais pas exception à la règle. C’est donc vers minuit, une heure du matin que j‘étais parti rejoindre mon bon li douillé bien chaud, quoiqu’un peu froid à force d’avoir été isolé toute la journée, car je n’étais pas du genre à faire la sieste l’après-midi ou bien je préférais la faire sur le canapé comme ça je restais à l’affut des derniers potions. C’est donc un peu fatigué que je rejoignis ma couette et me glissa à l’intérieur, après mettre changé et avoir discuté avec encore quelques camarades. Néanmoins, je ne ressentais plus aucune fatigue. Sensation étrange et je venais même à me demander ce que mon organisme était en train de faire. Je soupirais, n’ayant pas d’horloge je décidais de me lever ne pensant pas que de toute façon il se faisait très tard. Je regardais la chambre, il manquait quelques candidats, sûrement était-il niché chez d’autres habitants de la villa. Quant à moi, je m’approchai tout doucement du lit de Lou pour ne pas l’effrayer et me mis accroupit à la hauteur de son lit. « Hey tu dors ? » je n’étais pas du genre à réveiller les autres, donc j’espérais qu’elle avait encore les yeux ouverts. J’avais une forte envie de discuter avec ma camarade, car nous en avions que rarement l’occasion.

J'ai essayé de me coucher tôt ce soir... Enfin, tôt, c'est relatif quoi. Onze heure? Et j'étais la première à me glisser dans mon lit... Quand je vous dis qu'on prend de mauvaises habitudes dans un reality show... Quoi qu'il en soit, si j'ai réussi à dormir comme une souche pendant la première heure et demi, le premier cycle de sommeil, je me suis réveillée ensuite, et impossible de re-fermer les yeux. Je tripote mon bracelet qui ne me quitte jamais, orné de quatre lettres : L, N, L, J. Lou, Nathan, Liberty, Josh. Cliché, pathétique? Si vous voulez, mais ce bracelet est mon porte bonheur pour l'aventure. Il m'a été offert par Lib, avec le ruban décoré de petites fleurs de toutes les couleurs, et les lettres toutes simples en argent, séparées par un perle noire. Finalement, au bout de... pfiou, surement très longtemps, je distingue une silhouette se déplacer dans la chambre, et venir se pencher sur moi. « Hey tu dors ? » Je sourie à Elias, sans trop savoir si il peut percevoir cette attention, en me mettant sur le côté, face à lui. Nan, impossible ! Je ne dis rien d'autre pendant un moment. Juste ça me fait du bien de ne plus me savoir seule. C'est ma plus grande phobie, la solitude... Savoir que tout le monde me tourne le dos. C'est pour ça me les semaines après ma dispute avec Gabriel ont été particulièrement difficiles. Je finis par dire : Qu'est-ce qui t'arrive, toi ?

Je fus soulagé de savoir qu’elle ne dormait pas du tout. Notre sommeil à tous les deux étaient préoccupées par d’autres pensées et je me demandais en quoi consistait celle de la demoiselle. « Je ne sais pas, j’arrive pas à trouver le sommeil et pourtant, je me sentais fatigué » je lui souriais tout en la regardant avant de reprendre de plus belle. « Tu me fais une petite place ? » si nous arrivions pas à trouver le sommeil peut-être qu’à deux nous y arriverions et puis discuter avant de dormir aide souvent à vider la tête de toutes pensées négatives. Mon regard se posa alors sur son poignée. Il y avait un bracelet que je n’avais jamais remarqué jusqu’à maintenant et en même je n’avais pas fait très attention à ses poignée. « ça signifie quoi ? » demandais-je en désignant son bijoux, un sourire aux lèvres, ainsi qu’un brin curieux.

Il ne trouve donc pas le sommeil, lui non plus... « Tu me fais une petite place ? » Je me pousse au maximum dans mon lit, histoire de lui laisser toute la place dont il a besoin. Sans le vouloir, je rougis rien qu'à l'idée de savoir ce que certains pourraient penser en voyant les images... Heureusement qu'il fait noir. « ça signifie quoi ? » Je fronce les sourcils, pour distinguer ce qu'il me montre, et finis par comprendre qu'il s'agit en réalité de mon bracelet. Je dis alors, en riant presque : Tu te moques pas? C'est mon porte bonheur pour l'aventure... le premier L est pour Lou-Amstrong, le N pour Nathan, mon fils, le second L pour Liberty, ma meilleure amie de toujours, et le J pour Josh, mon ex-mari et meilleur ami, le père de mon enfant. J'imagine son coeur se serrer en disant cela. le coeur de Jo, hein... Il ne veut pas être mon meilleur ami, mais je n'ai que ça à lui offrir... Je chasse cette idée de mon esprit en disant : Et vous, qui êtes vous, Godfather? Il est vrai que je ne connais rien de lui...

Je la vis se pousser pour me laisser une petite place qui n’a de petite que le nom, car à vrai dire si elle continuait à se pousser ainsi elle finirait bien vite par terre. « Fait attention » je lui pris la main pour la reculer du bord ne voulant pas la faire tomber. J’avais déjà fait tomber une candidate d’un lit un jour et j’avais déjà eu assez peur comme ça. J’écoutais par la suite attentivement les explications de ce fameux porte bonheur. Je trouvais ça adorable. J’esquivais d’ailleurs un petit sourire. Sourire qui avait sûrement du mal à se voir dans le noir, mais ce n’était pas bien important l’importance c’est qu’il soit là. « Je ne trouve pas ça ridicule, je trouve ça plutôt mignon et c’est bien de pouvoir se rattacher à quelque chose » dans cette aventure où nous étions loin de notre famille et de nos amis, avoir un petit objet qui nous rappelait ces personnes là pouvait nous rendre d’avantage plus fort pour la suite du jeu. Je n’avais rien de tout ça, mais n’avais encore connu aucun moment de déprime, je n’avais pas à me plaindre de toute façon. « Je suis un éternel solitaire ! » lui dis-je en rigolant suite à cela. J’étais bien le contraire de Lou qui avait l’air d’avoir eu autrefois une bonne petite famille. « Je ne savais pas que tu avais un garçon en tout cas. Il à quel âge ? » repris-je en voulant en savoir plus.

« Je ne trouve pas ça ridicule, je trouve ça plutôt mignon et c’est bien de pouvoir se rattacher à quelque chose » Je rougis encore plus, mais la pénombre est là pour me sauver, heureusement. Il esquive avec brio ma question en me répondant vaguement que c'est un éternel solitaire. J'allais répliquer quand il me pose une question sur Nathan. Lorsqu'on me parle de mon fils, je démarre au quart de tour. C'est normal, non ? Enfin, toutes les mamans sont comme ça il me semble... J'espère, sinon je suis un cas désespéré ! Tu dois être à peu près la seule personne au monde à l'ignorer, je parle de lui à longueur de journées ! Il a cinq ans... Et c'est pour lui que j'suis là, en fait... Je sens mon estomac se nouer. Je n'ai jamais été séparée de lui aussi longtemps... Le maximum que j'ai fait ça a été deux semaines, il est allé en vacances en nouvelle-zélande avec son père... Pour détourner mes pensées de lui, je reviens sur Elias : Mais ça ne répond pas à ma question. Par moi de toi, mister Elias. Je le vois d'ici, il veut rien dire à cause de son secret...

Je m’apercevais qu’il y avait beaucoup de choses que je ne savais pas à propos d’elle et ce n’était pas la seule candidate. J’avais l’impression d’être un peu tombé dénue comme ça, mais son histoire m’émouvait quand même. Son fils devait beaucoup lui manquer, ce n’était pas facile d’être loin de ceux qu’on aimait durant plusieurs semaines, mais sa motivations et son but était de taille. J’avais essayer quant à moi d’éviter sa question, mais en vint. Je réfléchissais alors qu’est-ce que je pouvais lui dire, mais j’avais tellement eu une enfance banal. « Tu ne vas pas m’obliger à sortir les dossiers de mon enfance non plus ? » dis-je d’un air amusé. « Durant mon enfance j’ai toujours eu l’impression d’être mis à l’écart, car j’étais toujours le plus jeune de tout le monde et si tu veux tout savoir je ne l’ai pas toujours bien vécu » nos confidences prenaient des airs beaucoup plus sérieux lorsqu’on entama tous les deux, notre vie respective. « Tout ce qu’on se dira faudra que ça reste entre nous »

Le plus jeune, genre... de ta famille ? Ouais, j'suis curieuse, et alors? J'ai bien le droit, et pis, c'est lui qu'a commencé ! Je l'écoute parler et finis par dire : Côté enfance pourrie, j'ai subi aussi... Mes parents ont déménagé de Louisiane quand j'avais quelques semaines, on était devenus la risée du quartier. Ils ont tout laissé là bas et ont du tout reprendre à zéro, à Sidney. Et j'ai arrêté l'école à seize ans, et j'ai enchaîné les petits boulots, certains moins légaux que d'autres. Toujours été fauchée... Enfin, sauf pendant mes deux ans de mariage, parce que Josh gagne bien sa vie. Vous en pleurerais, hein? Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, je ne dis pas ça de manière pathétique, ou pour me faire plaindre. Non, je raconte juste ce qu'il m'est arrivé, ni plus ni moins... « Tout ce qu’on se dira faudra que ça reste entre nous » Je le regarde d'un air espiègle - ce qu'il ne saura jamais - et me redresse un peu en disant, d'une voix plus forte que celle qu'on emploie pour discuter : Vous dormeez? Pas de réponse. Je me laisse retomber, pour finir par répondre : Tu vois... Entre nous !

« à vrai dire je suis fils unique donc non, je voulais parler dans le milieu scolaire » répondis-je un sourire aux lèvres. Je n’ai pas non plus passé mon bac ultra tôt, mais être âgé ne serait-ce qu’un ou deux ans par rapport à tes camarades pouvait te désavantager dans le milieu sociable. Apparemment Lou était bien placé pour comprendre qu’Est-ce que c’était d’avoir une enfance pourrie et j’étais content de partager cela avec elle plutôt qu’un autre candidat. « ça n’a pas du être facile pour toi, j’espère que tu gagnera cette aventure en tout cas, je pense que tu le mérite et surtout que tu en as plus besoin que certains » je savais que par rapport à elle je n’avais aucun besoin d’argent. J’étais gynécologue depuis trois ans et sans vous le cacher, je gagnais bien vie pour quelqu’un qui en plus ça, vivait tout seul.

Je tournais ma tête et regardais dans la pénombre pour voir si quelqu’un remuait et montrer le moindre signe de vie. Peut-être quelqu’un qui faisait le mort qui sait. J’étais presque persuadé que personne ne se trouvait dans cette chambre mise à part nous deux. Ce que je voulais dire c’est que j’espérais que rien de tout ça sorte de la chambre des Abelia, mais je pense que je pouvais lui faire confiance. Je souriais en reposant mon regard sur les visage de la demoiselle. « Et pourquoi vous n’êtes plus ensemble, tu as l’air de l’aimer encore non ? » je la regardais, attentif à son récit. « Enfin, si ce n’est pas trop indiscret » me repris-je subitement pour ne pas la mettre mal à l’aise.

Il me dit qu'il espère me voir gagner l'aventure. Ca me touche énormément, surtout venant de quelqu'un qui a autant de potentiel que lui. Je me rapproche de lui, et le serre dans mes bras. Il est trop chou. « Et pourquoi vous n’êtes plus ensemble, tu as l’air de l’aimer encore non ? Enfin, si ce n’est pas trop indiscret » Je réponds, pas du tout embarrassée par la question : Josh, je l'adore vraiment énormément. C'est quelqu'un de vraiment génial ! Mais je ne l'aime plus comme avant. C'est quelqu'un sur qui je pourrai toujours compter, mais je ne peux plus vivre avec lui. Pour qu'un homme fasse battre mon coeur il doit être plein de ressources, de surprises et prêt à faire des choses un peu tarées. La routine, c'est pas pour moi...Malheureusement pour nous deux, Josh est exactement à l'opposé de ça, c'est pour ça que ça n'a pas marché. Même si lui voudrait bien qu'on soit toujours ensemble... Depuis 4 ans qu'on est séparés, il est toujours amoureux de moi, ce qui me fait énormément de peine. Je fais mon possible pour qu'il passe à autre chose, en vain. Je ne sais plus trop quoi faire...

Je souriais lorsqu’elle me serra dans ses bras. Un câlin faisait toujours plaisir, on se sentait aimé. Elle avait sûrement apprécié mes paroles. Des paroles qui étaient on ne peut plus sincère. J’étais intéressé par la vie qu’avait traversée Lou et étais pressé d’en savoir d’avantage. Encore heureux pour moi qu’elle n’était pas du tout gênée de me donner des informations sur son ex et sur sa rupture. Au passage je voyais tout à fait le genre de personne qu’elle recherchais pour partager sa vie, cela ne l’avais pas empêché d’avoir un enfant avec, mais s’il ne correspondait pas à ses critères, je comprenais tout àfait son choix. Néanmoins, ne les connaissant pas, je ne porterais aucun jugement sur eux et en core moins sur leur vie. « Je vois…quelqu’un qui te fasse vivre de nouvelles aventures chaque jour, qui n’est pas peur de prendre des risques pour te surprendre » dis-je en souriant. C’était exactement le genre de fille que j’avais décris lors de mon casting et apparemment c’était la même description pour le genre de garçon qu’elle aimerait bien avoir dans sa vie de tous les jours. Toujours prêt à l’écouter, je la regardai dans les yeux.