Ce matin, je m'étais levée aux environs de neuf ou dix heures, j'avais pratiqué ensuite mon rituel matinal, comme d'habitude. Au fil des jours, je commençais peu à peu à m'habituer aux villas et aux candidats. Il était vrai que je ne pouvais plus aller au travail en voiture tout les jours alors que la boutique était à sept minutes à pied, me faire embarquer dans des horribles bouchons et regretter de ne pas m'être servi de mes jambes pour aller au boulot, me faire bousculer par des gens qui ne savent pas profiter de la vie et prendre leur temps, et perdre mon portable quotidiennement dans les transports en communs. Ça me manquait, même si ça ne charmait personne à première vue. Vous savez, c'est les choses que vous remarquez le moins auxquelles vous vous attachez le plus. Bref. Après mon petit déjeuné, j'avais discuté avec quelques habitants, tranquillement. C'est après le déjeuné, vers treize heures, que je me décidais à me bouger. J'étais allée dans l'immense bibliothèque de la maison, prendre un exemplaire de Hunger Games, mon livre préféré, et je m'étais dirigée vers le jardin. Le soleil tapait, comme d'habitude, à Alice Spring. Je m'avançais vers les chaises longues mais ce ne fut qu'une fois arrivée devant elles, que je remarquais qu'une jeune fille était déjà installée sur l'une des chaises. Derrière ses lunettes de soleil, je reconnus Cassiopée, la binôme de Lizzie. Je désignais de la main la chaise libre à côté de la sienne. « Ça te dérange si je m'assois là ? fis-je, d'un ton désinvolte. De toute façon, qu'elle le veuille ou non, j'avais la flemme de me déplacer autre part.

Il faisait chaud, bien trop chaud pour que les candidats s'abandonnent à une activité sportive en ce début d'après-midi. Il semblait bon de jouer les paresseux par un temps pareil. D'ailleurs, c'est exactement ce que Cassiopée était en train de faire. Seule, sur une chaise, la brunette était en train de rêvasser. Sur la table, devant elle, se trouvait un verre à cocktail remplit d'un liquide transparent dans lequel quelques feuilles vertes et une tranche de citron vert se trouvaient. Mojito, que je t'aime. Lunette de soleil sur le nez, elle sirotait son breuvage tout en se faisant une petite séance bronzette, au calme. Une candidate s'approchait. Mercy. La gamine aurait pu la reconnaître entre mille. Elle fronçait les sourcils. Non, elle n'allait pas oser tout de même. Ah beh si. D'un geste sec, la néo-zélandaise attrapait son verre. « Je suis cruelle, mais pas au point de t'envoyer poser ton cul plus loin. lâchait-elle d'un air hautain avant d'avaler une gorgée d'alcool. Plutôt rancunière la nana. Non, elle n'avait pas oubliée la claque gratuite qu'elle avait eu l'occasion de prendre lors du premier soir. « Même si tu le mérites. disait-elle entre ses dents tout en jetant un coup d'oeil furtif à la blonde. Pfff. Cassiopée poussait un soupir d'agacement tout en regardant de l'autre côté du jardin. Pauvre conne.

Spoiler:

Le jour de l'action ou vérité, lors de la première semaine, jamais je n'avais voulu faire de mal à cette pauvre Cassiopée. Je n'avais pas pris conscience le fait qu'elle puisse mal le prendre. C'était pourtant ce qu'il s'était passé et nous avions démarré du mauvais pied, elle et moi. C'était dommage, on aurait pu bien s'entendre dès le début, mais, comme d'habitude, j'avais tout gâcher. Je n'avais pas vraiment réfléchi sur le coup, et j'avais choisi la personne que je connaissais le moins. Et puis au pire, j'en avais rien à foutre, vous savez. Qu'est ce que ça pouvait me faire qu'une des candidates puisse pas me saquer ? En tout cas, en arrivant dans le jardin, je m'étais dirigée vers le groupement de chaises le plus proches et j'avais demandé à Cassiopée, qui était assise sur l'une d'entre elles, si je pouvais m'asseoir. « Je suis cruelle, mais pas au point de t'envoyer poser ton cul plus loin. me répondit-elle. Je la remerciais d'un signe de tête et je pris place. De toute façon, j'avais pas la foi pour aller à perpette-les-oies trouver une autre chaise. « Même si tu le mérites. ajouta Cassiopée, après avoir bu une gorgée d'alcool. Pas sérieuse, la nana là. « Eh, tu m'en veux pas pour la claque, quand même ? Si ? » Puérils, les gens, franchement. C'est bon, c'était pas comme si j'avais tapé fort. Bon, ce n'était apparemment pas le bon moment pour lui demander un peu de son cocktail.

« Pas du tout. » lâchait la brunette sur un ton qui se voulait volontaire sarcastique. Bien évidemment qu'elle lui en voulait. Elle n'avait pas comprit pourquoi elle et pas quelqu'un d'autre. Comme si elle avait fait quelque chose de mal en à peine une journée. Pff. Autant ne plus en parler, mais bon autant dire que c'était plutôt dommage, les deux jeunes femmes auraient très bien pu s'entendre super bien s'il n'y avait pas eu cet incident. Bref, passons. Cassiopée observait sa colocataire du coin de l'oeil. Elle paraissait trop calme, trop douce, un peu timide sur les bords. Elle ne semblait pas vouloir faire du mal à qui que ce soit. Après tout peut-être que, pour une fois, la néo-zélandaise devait mettre de côté son caractère de cochon. Non. Peut-être. Oui. « Je ne vais pas te laisser sécher sur place tout de même. » disait-elle en posant le verre sur la table pour le pousser dans la direction de la blonde, ou plutôt de la rouquine. Enfin, de toute façon, elle avait une couleur de cheveux louche alors elle ne lui en voudrait pas hein, parce que ce n'était pas de la faute de Cassio ça. « J'aurais pu cracher dedans, mais je suis trop gentille pour ce genre de crasse. » continuait-elle en sortant un paquet de clope la poche arrière de son short. Elle en sortait une avant de l'allumer pour laisser la maladie s'installer tout doucement en elle.

Apparemment, la jeune fille ne m'en voulait pas. Je n'y croyais mot, mais je laissais faire. Je n'allais pas ajouter de l'huile sur le feu, non plus. Même si je savais que la production n'attendait que ça. Malheureusement pour eux, je n'étais ni là pour montrer mon cul, ni pour me trouver un petit ami, ni pour tirer les cheveux à une fille que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. « Je ne vais pas te laisser sécher sur place tout de même. » fit Cassiopée, en poussant le verre dans ma direction. Je hochais la tête. « Merci, t'es cool. » lançais-je, en buvant une gorgée de la boisson alcoolisée. « J'aurais pu cracher dedans, mais je suis trop gentille pour ce genre de crasse. » Non, elle aurait pas fait ça, quand même. Ok, j'avais pas été sympa avec elle mais voilà quoi. Je haussais les épaules. « Oh, et puis au pire, t'as pas la galle. » répliquais-je avec un semi sourire. Cassiopée alluma une cigarette, j'en fis de même. La pompière était de retour. Enfin, en fait, elle nous avait jamais vraiment quittés.

Bien évidemment qu'elle était cool la petite néo-zélandaise. Elle n'allait pas laisser sa colocataire sécher sous un soleil de plomb. Bon d'accord, l'alcool n'était pas le meilleurs des moyens pour s'hydrater, mais c'était déjà un bon petit début et puis si cela pouvait réconcilier les deux candidates, alors autant ne pas hésiter une seule seconde. La reine des gaffes ? Cassiopée. Avouer à quelqu'un qu'on aurait bien pu cracher dans un verre, mais qu'on ne l'avait pas fait autant dire que c'était suspect, mais comme disait Mercy, la brunette n'avait pas la galle de toute façon. Ouai, effectivement. Elle haussait les épaules. « Non, juste la mononucléose. Tu sais ce truc qu'on appelle la maladie du baiser qui se transmet par la salive. » lâchait-elle sur un ton sarcastique avant de reprendre le verre des mains de sa camarade de jeu pour boire une gorgée de son mojito. Hmmm. Il n'y avait rien de mieux. Elle tirait quelques taffes de sa cigarette, laissant la nicotine se déposer au fond de ses poumons. « Juste une question. T'es rousse ou blonde ? Non parce que sérieux ça me perturbes à mort depuis le début du jeu. A la lumière tu sembles rousse et le reste du temps tu ressembles à Barbie. » lâchait-elle d'un air neutre. A croire qu'elle venait de dire ça, juste pour ne pas laisser un blanc s'installer entre elles