Mardi matin, lendemain de soirée, donc forcément, je me suis couché tard. Comment ça, y’a pas eu de soirée ? Ah, oui, effectivement. Je n’avais aucune raison valable de rester tard au lit, mais quelquefois, il faut dire que faire le flemmard dans les draps n’est pas désagréable. J’ai fait l’exploit de rester au lit jusqu’à onze heures, ce qui, malgré le fait que j’ai lu tard dans la nuit, restait extrêmement rare. Je n’ai même pas eu envie de me lever pour recevoir ma dose journalière de caféine, non, je suis resté dans ce lit, car oui, j’étais éveillé à partir de neuf heures trente, mais je me suis vite rendormi. Durant ce laps de temps, j’ai rêvé. Ça fait longtemps, tiens. Je devrais plutôt dire que j’ai fait un mauvais rêve. Jour des nominations oblige, on ne pense qu’à ça, et j’ai rêvé que ma binôme à laquelle je tiens tant faisait partie des nominées. Heureusement, elle a été sauvée, et des personnes qui, à mes yeux importent peu, sont parties. Non, je ne donnerai pas de noms. Et puis, de toute manière, Nora ne peut pas m’abandonner. Elle ne ferait jamais une chose pareille. Elle n’a pas le droit, tout simplement. Déjà que le départ d’Alexis m’a foutu un coup, je n’ose pas imaginer ce que je deviendrais sans ma belle Nora. Et puis d’ailleurs, je n’ai pas envie de me l’imaginer. « CHASE ! CHASE ! DEBOUUUT ! » quelqu’un cria en me sautant dessus. J’ouvris les yeux et dressai le haut de mon corps à toute vitesse pour me retrouver nez à nez avec ma jolie binôme, tout bonnement assise sur mon torse. Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne pas d’elle ? Je ris avec elle, nous avions l’air de deux enfants. « Il fait beau, les oiseaux chantent, ta jolie binôme est là ! » a-t-elle poursuivit. Quel plaisir de se réveiller avec Nora. C’est un peu comme si elle avait dormi à mes côtés, et qu’elle me réveillait. Oui, d’une façon noralinesque, mais c’est ça qui me plaisait : elle venait simplement de rendre ma journée parfaite. Oui, exactement, en me réveillant comme une sauvage. « J’en connais une qui a bien dormi, je me trompe ? » lui demandai-je en m’étirant. « Je ne pouvais pas espérer réveil plus agréable. » Si seulement mon radioréveil pouvait me donner autant de joie qu’elle dès le matin... Bref, une sorte de pulsion soudaine m’envahit l’espace d’un instant. Je posai mes mains sur ses épaules et la fis basculer en arrière. Nora se retrouvait sur le dos, allongée sur le lit, et je me tenais à quatre pattes, au-dessus d'elle. Je riais à nouveau car nous avions encore l’air de gamins de huit ans. « Ce n’est pas en me sautant dessus comme une brute que tu vas réussir à me maîtriser, je suis fort à ce jeu-là ! »