▬ MARILOU & GABRIEL ▬
Vendredi 25 Mai – 19h

Je n’avais encore jamais mis les pieds ici. Hormis lorsque j’avais visité les lieux. Je ne suis pas spécialement attiré par le jacuzzi. Traitez moi de fou, mais ça ne me dit vraiment rien. Une grosse baignoire des bulles et des remous ? Chacun son délire. Mais je me dis qu’il faut que j’essaye ce truc au moins une fois pendant le jeu, tant que j’y suis encore. Et ce jour, c’est aujourd’hui. Envie momentanée ; je prenais donc des affaires avec moi, une serviette, un short de bains. Et j’arrivais dans la pièce désertée de tous ce soir. Tant mieux. Après avoir posé mes vêtements, j’activais la bestiole. Rappelez-moi pourquoi j’avais envie de tester ce truc ? Bah, j’y suis, j’y reste Un pied après l’autre, j’entre dans l’eau chaude. Agréable. Je m’asseyais ensuite sur le côté, laissant ma tête ballante vers l’arrière. Très peu de temps après, la porte s’ouvrit à nouveau sur un candidat. Ou plutôt, une candidate serait plus juste. Marilou. Je ne l’imaginais pas vraiment mettre les pieds ici, mais pourquoi pas. « Bonsoir. » je lance amicalement. « Tu troques les livres pour ce… truc qui fait des bulles ? » Voilà, je suis le seul gars au monde qui pige pas l’intérêt d’un jacuzzi.

Je ne m’étonne même plus d’avoir toujours l’impression de foutre les chocottes à Marilou ou Lewis. Vu qu’ils semblent avoir peur de tout le monde. Oui, j’exagère, c’est simplement de la timidité. Quoi qu’il en soit, la jeune femme s’est raidie en me voyant. Le fait que nous soyons en binôme ne semble pas la décoincer plus que ça. Tant pis, peut-être que ça viendra. Apparemment, elle, elle apprécie le jacuzzi. Elle me retourne ensuite ma question. « Pas vraiment. J’en suis à chercher quel est l’intérêt de ce truc. » je réponds en haussant les épaules. Non, j’ai pas honte de rien piger aux jacuzzis. C’est censé détendre, un truc du genre ? Moi, quand ça bouge autant, et que ça fait ce bruit, je peux pas me reposer. « Je suppose que tu m’en veux d’avoir donné un indice sur ton secret pendant le prime. » Je ne dis même pas cela sous forme de question, j’en suis persuadé. Elle pouvait le considérer comme une trahison de la part de son partenaire. Mais je n’avais pas eu envie de passer à côté d’un indice sur quelqu’un d’autre.

Marilou osa ôter son peignoir pour entrer dans le jacuzzi. J’étais assez impressionné, pensant qu’elle serait plutôt trop timide ou trop prude pour laisser des caméras, tout un pays, et moi-même, la voir en maillot de bain. Mais au final cela revenait au même que de simplement prendre sa douche. Nous sommes filmés de partout. Elle s’assit non loin de moi avant de répondre à ma question. Personnellement, je me fichais qu’elle m’en veuille ou non. Le jeu est comme il est, un indice est à prendre ou à laisser. Et je préfère ne pas hésiter à le prendre. Néanmoins, je préfère autant que Marilou soit indulgente. Et elle ne me tient pas rigueur de mon choix. Je lui réponds avec un simple sourire. En effet, rien ne sert de ressasser cela. J’ai mieux à remettre sur le tapis. « Et au sujet de cette personne qui te plait… ? J’ai le droit d’en savoir plus ? » J’ai l’impression de lui faire passer un vrai interrogatoire, la pauvre. Mais je l’avais trop peu vue ces derniers temps, je devais me rattraper.

Je pensais avoir un droit tout à fait légitime de savoir ce qu’il en était de ce candidat qui, soit disant, plaisait à Marilou. Elle n’en avait pas dit plus lors du prime, ni après. Et je n’avais jamais trouvé l’occasion avant ce jour de lui demander plus d’informations. Elle esquiva ma question en me demandant pourquoi je faisais preuve de curiosité à ce sujet. Je lui adressais un regard sérieux en réponse à son sourire, pour lui faire comprendre que je ne plaisantais pas vraiment. Et que je n’appréciais pas trop que l’on ne me réponde pas. Ici, c’est moi qui pose les questions. (C’est cela.) « Rien de tout ça. Je me tiens au courant, c’est tout. Je pense que j’ai le droit de savoir, au cas où. Je ne voudrais pas que cette personne te détourne du binôme, tu vois. » Là, je passe pour le possessif que je suis. Mais je n’en ai pas honte, je préfère donner sincèrement le fond de ma pensée à Marilou. « Et qui que ce soit, il est pas fait pour toi. » j’ajoute avec un léger sourire pour nuancer tout mon sérieux. Je ne veux pas non plus lui faire peur, la pauvre.