Ft. Orlando


J'avais chaud. J'avais froid. Je n'arrêtais pas de tourner encore et toujours sous mes draps. Pourtant, cela faisait un moment que Morphée avait eu le culot de venir me chercher pour que je puisse me blottir dans ses bras. Je semblais agitée, comme si quelqu'un ou quelque chose venait troubler mon sommeil. [...] Voilà qu'au bout d'une dizaine de minutes la peur s'emparait de moi. Je faisais un bond, me redressant, m'asseyant. J'avais le souffle court. Je donnais l'impression d'avoir couru un marathon de plusieurs kilomètres durant des heures et des heures. Ma gorge était sèche, elle me piquait. Instinctivement, je venais passer mon bras par dessus le matelas, dans le vide, pour attraper une bouteille d'eau et boire quelques longues gorgées de ce liquide sans aucun goût. Un craquement se faisait entendre. Il faut que le bois travaille ? N'importe quoi. Cette expression est une pure invention des religieux qui ne veulent pas voir la vérité en face et affirmer que les esprits existent. Moi, j'y croyait dur comme fer aux fantômes et encore plus depuis que je venais de me réveiller en sursaut à cause d'un cauchemar. Mon regard se baladait sur chacun des objets présent dans la pièce. Mes yeux étaient habitués à l'obscurité. Orlando. Mes pupilles se posaient sur le garçon au même moment où un nouveau craquement se faisait entendre, comme s'il s'agissait d'un bruit de pas. Je ne cherchait pas à réfléchir plus longtemps. Ma couverture valsait sur le sol alors que mes pieds nus venaient caresser le carrelage froid. Mes petites mains emprisonnaient l'un des bras du jeune homme, tirant sur ce dernier pour le faire réagir, pour le réveiller. « Orlando ? » Il ne répondait pas. Je tirais un petit peu plus fort. « Orlando, je peux dormir avec toi ? » Toujours aucune réponse. Je prenais ça pour un oui. Sans rien ajouter de plus, je me glissais sous la couette de mon coéquipier, le poussant légèrement. Quel gros porc, il prenait toute la place.

J’étais franchement mort. Me péter le bide comme je venais de la faire, c’est être dieu quand même ! J’ai bouffé un streak de kilo, et une casserole de pâte, sans oublier un fondant au chocolat. Rien que d’y penser, j’me sens mal, toute cette bouffe… Trop de bouffe tue la bouffe ! Bref, c’est complètement mort que je me suis réfugié dans mon lit pour digérer la chose, mais très vite, je me suis endormi sans profiter de la soirée. (…), j’étais en train de dormir comme un vieux porc quand Cassio me bouscula un peu. J’ai lâché un vieux grognement quand elle m’a appelé par mon prénom. Puis elle m’a demandé si elle pouvait dormir avec moi, aha, je savais qu’un jour elle craquerait pour mon corps d’Apollon. Ou pas. J’ai eu tellement la flemme d’ouvrir la bouche que je n’ai pas répondu, mais oui, bien-sûr qu’elle pouvait venir dans mon lit. Et comme je l’avais prédit, elle a prit mon silence pour un oui. Roh la grosse, elle prenait toute la place. Puis la curiosité me piqua, je finis par me retourner vers elle, les yeux toujours fermé. « T’as envie de sex ou… ? », oui bon moi et ma connerie, elle me connaissait depuis le temps de toute façon. « Non sérieux, ça va pas ? », Orlando le frérot dans la place, ouais je suis de nature comme ça.

Orlando. Ah ce mec avait toujours le mot pour rire. L'un de mes poing venait cogner contre son torse. « Si j'avais envie de baisé, j'aurais fait un bond dans la chambre d'a côté pour amener Sly jusqu'au chiotte. Il est chaud bouillant ce mec tsei. » Ou pas. Je racontais vraiment de la merde quand j'avais envie de dormir, mais que je n'y arrivais pas. « Et puis de toute façon, t'es tellement flemmard que tu m'aurais envoyé chier même pour du sexe. » Véridique. J'étais sûre et certaine de ce que j'étais en train de dire. Ou pas. Enfin, je ne savais pas vraiment pour être franche. Je voulais juste l'embêter un petit peu. Finalement, le côté protecteur qu'il avait avec moi reprenait bien vite le dessus. J’acquiesçais négativement d'une signe de la tête qu'il ne devait pas voir étant donné que monsieur avait les yeux clos et qu'en plus ça, il faisait noir. « Y'a des bruits trop louches dans cette baraque. J'ai peur de me faire attaquer par un esprit. » Connerie quand tu nous tiens. Ce n'était pas plus simple de dire tout simplement que j'avais fait un cauchemar ? Si, bien évidemment, mais le reste était bien plus explicite. Un simple cauchemar ne m'aurait pas fait changer de lit pour rejoindre Orlando. Un nouveau craquement se faisait encore. Je me crispais légèrement, attrapant l'une des poignet du garçon. « T'entends ? » Après tout, c'était peut-être le fruit de mon imagination. Une excuse que j'avais trouvé pour finir dans le lit de mon coéquipier. Maudite imagination hein.