Stars when you shine you know how I feel
Scent of the pine you know how I feel
Oh freedom is mine

Il faisait moche aujourd’hui. Une première depuis mon arrivée. Ca ne faisait pas de mal pour autant. Au moins, ça changeait. Néanmoins, mes pauses clopes sur la terrasse étaient toutes bannies, sous peine d’en revenir tremper. Succombant tout de même à l’appel du tabac, je me réfugiai sous la véranda. Je ne savais pas si c’était autorisé, si ça ne l’était pas, je m’en donnerais l’autorisation, tout de même. Ainsi, je rejoignais ce grand espace vitrée. J’y découvrais que je n’étais pas la seule à en avoir eu l’idée ; Cassiopée se trouvait là, aussi, posée sur l’un des canapés. Je lui adressais un sourire amical avant de la rejoindre. « cigarette ? » proposais-je, polie, aimable. Je lui tendais mon paquet de clopes. Profitons en, c’est la prod qui offrait.

Quel temps de chien. Il n'y avait rien à faire dans cette baraque et puis de toute façon Cassiopée ne voulait pas se mêler aux conversations puériles des autres candidats. Elle préférait le calme de la véranda. Au moins là bas, personne ne viendrait se faire plaindre par la douce voix de la gamine. Elle fermait les yeux, se laissait porter par le silence apaisant de la pièce, se laissant bercer par le bruit des gouttes qui tapaient contre les vitres. Dans son coin, la jeune femme ne demandait rien à personne. Elle voulait juste être tranquille pour un petit moment. [...] Une voix féminine se faisait entendre. Cigarette. Quelqu'un venait de lui proposer une clope. Miracle. Dieu venait d'entendre son appel de détresse. Elle ouvrait les yeux avant de tourner la tête vers une jolie blonde. Quincy ? Euh ... naaaaan. Ocyllie. Un sourire naissait sur le visage de la petite qui laissait ses doigts voler du tabac. « Je faisait autant pitié que ça pour que tu viennes me tenir compagnie ? » Mais oui bien sûr, comme si la nana s’intéressait un seul instant à la bouille de la néo-zélandaise capricieuse comme pas deux ces derniers temps. C'était beau le rêve hein.

Elle attrapait la cigarette. Décidément, ça restait la meilleure et la plus fiable entré en matière, la cigarette. ‘Je faisais autant pitié que ça pour que tu viennes me tenir compagnie ?’ me demandait-elle. Le jour où j’aurais de la peine pour elle, j’en aurais sûrement d’autant plus pour moi. Je ne voyais pas en quoi elle était pathétique. « La seule personne susceptible de me faire pitié dans cette baraque n’est sûrement pas toi. » Elle n’avait rien pour faire de la peine à quiconque. Je la voyais plus comme le petit rayon de soleil de la baraque. Le brin de muguet. Le petit tournesol. Elle était attendrissante, toute douce. Le genre de fille impossible à haïr, si ce n’est pas jalousie. Ainsi, non, je ne pouvais pas me permettre de la prendre par pitié. « Non, je suis là parce que j’en ai envie. » répondis-je sous un sourire amical en haussant doucement les épaules. Je m’approchais de la demoiselle, m’installais à côté d’elle avant de glisser une clope entre mes lèvres et de l’allumer. Je passais le briquet à ma voisine après avoir expiré la fumée sur le côté. « Alors, quoi de neuf ? » balançais-je sous un sourire niais. Question typique de celle qui ne sait pas quoi dire d’autre. Néanmoins, c’était l’occasion pour elle de me balancer tout ce qu’elle avait sur le cœur. J’étais toute ouïe.

D'un côté elle n'avait pas tort la blondinette. Ce n'était pas comme si Cassiopée avait de quoi faire pitié. Entre nous, elle était plutôt jolie, voire même bien foutu et contrairement à ce que pouvait penser certains, elle en avait quand la tête. Ou pas. Enfin, autant ne pas s’éterniser durant des heures sur cette bête curieuse qu'était la néo-zélandaise de la villa. Elle haussait les épaules sans rien ajouter. Non, elle n'avait rien à ajouter pour le moment. Elle ne trouvait rien à redire sur les paroles d'Ocyllie. Un blanc s'installait avant que la blonde ne vienne briser le silence. Ainsi, elle avait envie d'être en compagnie de Cassiopée. Cette dernière fronçait les sourcils tout en plissant ses petits yeux bleus ( ) regardant machinalement le visage de sa colocataire. Non, mais sérieusement y'avait des gens qui avaient envie d'être avec cette folle ? Beh il fallait croire que oui. Les lèvres de la gamine s’étiraient pour laisser place à un sourire. Elle était plutôt sympa cette nana. Avec délicatesse, Cassiopée attrapait le briquet pour allumer sa clope. Putain de dépendance à la con. Pourtant, la brunette n’arrêterait pour rien au monde. Quoi de neuf ? Euh ... « Rien de bien passionnant, mise à part que la plupart des spécimens de cette baraque me donne la gerbe » lâchait-elle sur un ton sarcastique avant de ne cloper une première fois. « Mais bon comme dirait ma maman t'as eu envie de faire cette émission, t'assumes jusqu'au bout. » continuait-elle entre deux rictus. Une petite moue enfantine s’emparait alors du doux visage de la jeune femme.

Je ris doucement. Certain spécimens lui donnaient la gerbe. Tien, comme c’est amusant ; J’étais prête à parier que nous gerbions sur les mêmes. En effet, si certains n’étaient pas tout simplement grotesques, ils étaient carrément insupportables. Dieu merci, cette semaine avait été plutôt calme. A croire que les spécimens en question étaient passés en période d’hibernation, en plein mois de mai. Croyez moi, je ne m’en plaignais pas, pas du tout ! Ainsi, elle reprenait, citant sa môman : ‘t’as eu envie de faire cette émission, t’assumes jusqu’au bout’. Ca me rappelait quelqu’un. Ma mère. Il y a dix ans de cela, néanmoins. Non, ma mère n’avait même plus son opinion à apporter sur mes choix, si ce n’est son soutien. De ce fait, elle est plus souvent muette que bavarde concernant mes décisions bien trop souvent saugrenues. « Aller, donnes moi des noms ! » dis-je en riant légèrement. J’aimais bien connaître les opinions des gens les uns sur les autres. Ca devait être mon côté mégère qui ressortait. « A coup sûr, ont pense aux mêmes abrutis. » continuai-je avant de tirer une nouvelle latte de ma clope.