▬ OCYLLIE & TOMMI ▬
Dimanche 17 Juin – 00h02

Cette soirée, il n'y avait rien de prévu par le maître des lieux. Chaque candidat décidait de s'occuper à sa façon. Un petit groupe papotait dans le jardin, d'autres avaient opté pour une soirée jacuzzi ou certains encore avaient décidé d'aller se coucher (mais quelle drôle d'idée!). Moi, je me retrouvais coincé entre tous ces groupes sans savoir réellement quoi faire. C'est avec un pas lent que je me dirigea vers le bar, dans l'espoir de trouver quelqu'un. Mais non, raté, il n'y avait personne. Tant pis, j'allais donc m'improviser barman en solitaire ce soir! Ce n'était tout de même pas pour me déplaire non plus.
Ce n'est que quelques minutes plus tard que j'entendis des pas arriver se rapprocher de moi. Je releva la tête et tomba nez à nez avec la magnifique silhouette d'Ocyllie. Je n'avais jamais réellement parlé avec la jeune femme mais je savais d'elle qu'elle était la binôme de Beau, qui était dans mon équipe. Ayant de bonne affinité avec Beau, il m'avait deja à plusieures reprises parlé de la jeune femme. Il ne m'a dit d'ailleurs que du bien à son sujet.
C'est avec un sourire d'enfant que je redressa le col de ma chemise afin de me mettre dans le rôle du personnage et que je m'accouda au comptoir. « Qu'est ce que je vous sers Mademoiselle? » Je l'avoue, j'avais toujours rêvé de dire quelque chose comme ça. Cette phrase apparaissait dans un film sur deux, il fallait bien que je joue à l'acteur le temps d'une phrase! J'attendis une réponse de la part de la jeune femme, toujours un grand sourire affiché au visage et sans bouger d'un pouce.

Je rodais à travers les murs de la maison, sans savoir que faire. Les partouzes dans le jacuzzi ? Pas trop mon tripe. Aller me coucher à minuit tapant ? Pas plus. Je nageais dans l’ennui le plus total. Jusqu’à me rendre au bar. Aller savoir, quand je ne sais pas quoi faire, je bois. Et quitte à boire, autant ne pas le faire seule. J’apercevais Tommi derrière le bar. Le petit Tommi, charmant à souhaits. Cassio était chanceuse, vraiment –sans tenir compte de leur période de froid actuelle. Bref. Je l’observais, amusée, prendre son rôle de barman à cœur. Col de la chemise relevé, il me demandait ce que je buvais. Je m’approchais doucement, m’accoudais, face à lui, contre le bar. « La plus chaude des boissons froides… » lançai-je directement, d’un ton aguicheur, tout en mordillant le coin des lèvres, le regard fixé dans le sien. Il fera le barman sexy, je serais la cliente en chaleur. Néanmoins, j’étais une actrice minable ; mon sérieux s’envola aussi rapidement que ma crédibilité dans un sourire plaisantin. « Quelque chose de fort, que je n’ai pas à assumer mes actes au réveil. » repris-je à mi-voix, endossant une nouvelle fois mon rôle d’enjôleuse. Ca faisait presque naturel, ce côté aguicheur, sur moi. C’est à peine si j’avais à me forcer. Je lui adressai ce fameux regard, soutenant les sous-entendus de mes dires précédents. Je menais le bout de mon index entre mes lèvres, le mordillait de mes crocs. J’en faisais trop. Trop. Toujours trop. Je vous l’accorde. Mais ça ne m’amusait pas moins.

‘Quelque chose de fort ? Et que ca saute!’. Je l’observais, toujours accoudé sur ce bar, préparer avec soin son mélange. Je ne suivais que brièvement la liste des ingrédients, mais au vu de la couleur qu’il en sortait, ça n’avait pas l’air bien méchant. La préparation touchant quasiment à sa fin, il ajouta la dernière touche, telle la cerise sur le gâteau. En l’occurrence, un parasol dans mes cheveux. Pourquoi pas, pourquoi pas. J’attrapais mon cocktail tout en lui adressant un sourire en guise de remerciement. A quoi on trinque ? « A toi, à moi et à cette nuit sans interdits. » Clin d’œil bref et furtif. Je n’en perdais pas mon rôle de vue, surtout dans ce genre d’occasion. Je portais le verre à mes lèvres, bus une gorgée de son panachage, le reposais aussitôt. J’acquiesçai d’un léger mouvement de la tête. Pas mal. C’était pas mal. J’en repris une gorgée. Et finalement, d’une traite, je pris l’initiative de terminer mon verre. Je le reposais sur le bar, en soupirant légèrement, avant de relever les yeux sur mon compagnon, un net sourire dessinait sur mes lèvres. « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » La fête, évidement ; quoique, sans musique, la fête se fera plutôt terne. J’attendais donc son plan.