LE SAMEDI 05 MAI 2012 – 15h31
☞ Tommi

La veille, j'avais plus ou moins visité les lieux. Plus parce que c'est ce que j'avais fait. Moins parce que ça avait été un tour rapide. Disons que j'avais passé un bon quart d'heure à explorer toutes les pièces et une bonne heure à retrouver mon chemin. Il faut dire que c'est grand, dans le coin. Alors, je vais devoir m'y habituer. Je vais devoir apprendre les prénoms des autres aussi et ça, ça m'enchante moins. Et en plus de tout ça, comme si ça ne faisait déjà pas assez d'informations, il faut trouver notre binôme. Facile quand tu connais personne, pas vrai ? Cela dit, moi, ça ne m'inquiétait pas tellement. Je me disais que ça devait être comme le destin ou une connerie du genre, je sentirais quand ça sera ma partenaire. Ça paraît évident, non ? Ça doit être un feeling comme ça. Peu importe, je verrais ça plus tard. En attendant, je profite de la chaleur australienne et du grand ciel bleu pour me dorer la pilule. Enfin... disons que j'ai posé mon derrière sur un transat de la terrasse et que j'attends que le temps passe. C'est vrai que je devrais plutôt m'occuper, il y a plein de trucs à faire, comme défaire mes valises, apprendre les prénoms des autres, trouver mon binôme... mais j'ai royalement la flemme. Et puis, j'suis plutôt pas mal, là, mon cocktail à la main, mes lunettes de soleil sur le nez. Sympa les vacances, non ? « Salut. » Je suis poli, quand je veux. Y a un type qui vient d'arriver alors, je le salue. Je suis sympa quand je veux, faut pas croire. « Tu t'appelles Tintin ? » Sa coupe de cheveux me fait penser à Tintin, je sais pas pourquoi. Quoique, il devrait aplatir à l'arrière et ne laisser que les mèches de devant et... bref, on s'en fout, en fait, il ressemble pas à Tintin. « Par pure curiosité, je me demande : on t'a déjà surnommé brosse à chiottes ? » Parce que... ses cheveux quoi. Enfin, je dis ça, je dis rien.

J'étais dans le salon. Je regardais les quelques candidats autour de moi. Ils prenaient la parole chacun leur tour. La discussion à allait bon train. Ces derniers essayaient de faire des pronostics sur la suite des événements de l'émission. Je n'avais pas beaucoup dormi et je n'avais pas la tête a débattre sur ce genre de sujet. Je baillais toutes les 3 minutes, les pauvres, ils devaient peut être croire qu'ils m'ennuyaient a mourir. J'ai donc rassemblé toutes mes forces pour me lever et me retirer. Je marchais tout en m'etirant de tout mon long. J'aurais du me forcer a trouver le sommeil, je ne ferais pas deux nuits de suite la même erreur.
Je pris la direction de la terrasse, il y avait du soleil, pour une fois, autant en profiter. Un homme, connu uniquement de vue jusqu'à maintenant' était déjà présent. Celui ci me salua. Mon regard se retourna donc vers lui. Décidément, je n'avais pas du tout la tête a discuter aujourd'hui. Lorsque ce dernier me compara a Tintin, je compris que le manque de sommeil me rend incroyablement irritable. Ça ne me faisait pas vraiment rire. D'habitude, c'est surtout une remarque que je n'aurais vraiment pas prit au sérieux, j'en aurait même sûrement ris. Pas aujourd'hui, pas maintenant. Un soupir s'échappa de ma bouche. Ne t'en occupe pas, c'est ce que je me répétais depuis au moins cinq bonnes minutes. La dernière remarque était de trop. Mes sourcils se froncerent, je me força ensuite a acquiesser un sourire qui paraissait en tout point faux. Brosse a chiotte? T'es sérieux? C'est tout ce que t'as trouvé ? Pour tout vous avouer, je crois que je suis le mec agressif le moins crédible qu'il soit. Mais aujourd'hui, due a ma mauvaise humeur sûrement, j'étais plutôt fier de ma performance. Près de moi, un pouf qui me paraissait bien confortable. Je me laissa complètement tomber dedans avant de poser mes lunettes de soleil sur mon nez.

J'ai été méchant, vous croyez ? C'était pas mon but, je ne faisais que faire remarquer un truc qui me passait par la tête. C'était méchant, vous trouvez ? Et l'hypocrisie, ça ne l'était pas peut-être ? Au moins, on ne pouvait pas m'enlever ma franchise. Bref, ma réplique sur Tintin est passée comme une lettre à la poste. Mais en ce qui concerne ma réplique sur ses cheveux et une si utile brosse à chiottes, le monsieur devient déjà plus agressif. D'accord, d'accord, je veux bien admettre que ce genre de commentaires ne fait pas toujours plaisir mais relaxe, c'est pas non plus le truc ultra important ou à prendre pour soi. C'était une simple question, rien de plus. Je lève les mains en guise de défense, comme si ce geste allait calmer ses nerfs. « T'énerve pas hein, on a dit des trucs bien pires sur mes cheveux.  » Ouais, c'est vrai que j'en avais eu de belles, sur ma chevelure. Parfois, les gens sont méchants, vous n'imaginez même pas. « Comment tu fais pour foutre tes cheveux comme ça, cela dit ? Genre, tu prends beaucoup de gel ou... ? » Parce que moi, j'suis pas fan de ce truc là. Parfois, j'en prends une noisette, histoire de mettre mes cheveux en place, mais sinon... Et puis, il paraît que c'est pas bon pour les cheveux, de foutre autant de trucs dessus. Blake, expert capillaire, si si.

J'étais en train de rêver où ce mec était vraiment en train de se justifier par rapport à ces paroles sur mes cheveux. Ma réaction avait été peu être un peu trop brutale. Ce n'était pas vraiment la rencontre la plus sympathique qu'il soit mais au moins, on pourra dire que c'était original. Je pourrais dire, plus tard dans le jeu, "tu sais Blake, la première fois que tu m'as parlé, tu m'as traité de brosse à chiotte!". Je garderais cette réplique bien au chaud encore quelques semaines, si du moins j'ai la chance de rester aussi longtemps! Mais bon, ce garçon n'avait pas l'air méchant. Je décide alors de me décontracter, m'étalant de tout au long dans le pouf. Je m'étira si fort qu'un son un peu inattendu sorti de ma bouche. Plus l'homme me parlait, et plus je rigolais. Je sais pas si c'était le but mais en tout cas, ces paroles étaient assez surprenantes. Je me redressa donc vers lui pour lui donner un cours de coiffure avec un petit sourire et rehaussant mes lunettes sur ma tête. Je me frotta vivement le crâne avant de dire : « Et bien, tu vois, tu fais bien comme ça là. Tu secoues, tu secoues, tu secoues. Et voilà, pas une goutte de gel. De la laque, si vraiment tes cheveux ne sont pas d'humeur quoi. » Je pouffa en jetant un regard curieux au visage fasciné du candidat en face de moi. Ca devait sûrement beaucoup le perturber pour qu'il m'en parle autant.