Le soleil, la fatigue des premiers jours chargés en excitation, tout cela avait eu raison de mon corps qui me demandait, non, qui me suppliait de faire une pause. Et je n'avais rien contre l'idée de me prélasser sur un ilot. Et puis, j'aimais ces moments de calme où le brouha de fond se fait loin. Comme si on était dans une bulle. Les lunettes sur le nez, affalée bien au fond de mon transat, je suis entre consience et somnolence. Un état second. Quant tout à coup, un toussotement. Tout en levant la tête, je soulève également mes lunettes, hstoire de bien voir. « Salut. Je peux m’asseoir ? On est de la mémé équipe mais on n’a pas eu le temps de faire connaissance. Tu es Abbie c’est ça ? Moi c’est Cleveland mais tu peu m’appeler Clev » Ce fameux Clev s'assoit dans le transat en face le mien. Je le suis du regard avant de remettre mes lunettes et de me rallonger dans le transat. « C'est bien ça. Et bien re-enchantée Clev. » Du coin de l'oeil, je suivis ses mouvements. Il tira de sa poche un paquet de clope et m'en tendit une. «Tu en veux une ? » Sans hésiter. « Je veux bien. » Je sortis de ma poche un briquet et lui tendit en silence. Les moments de clope, c'est sacré.
« Une question me taraude Clev. Pourquoi tu parais si jeune alors que t'as déjà quarente balais passés, si je me trompe? » D'accord, c'était une manière d'ouvrir la phase d'observation. Celle où j'essaie d'en savoir un max pour voir rapidement à qui j'ai à faire.

Ma coéquipière était totalement à l'aise avec moi et j'aimais cela. Je ne sentais dans sa voix, aucune gêne aucun malaise qui aurait put être le signe d'un stress ou de je ne sais quoi. Quand je lui proposais une clope, elle l'accepta volontiers et machinalement je la lui allumais puis m'occupais de la mienne. Comme dit le proverbe, galant un jour, galant toujours. Puis comme toujours la question de ma jeunesse éternelle vint sur le tapis. À cela je répondis :

J'ai depuis que je suis tout petit la phobie de vieillir, ainsi je m'entretiens avec beaucoup de sport, des crèmes hydratantes pour garder la peau fraiche et jeune, ainsi que des crème pour supprimer les rides de l'âge. Je pense aussi que mon look joue énormément, je m'habille comme un jeune, je me coiffe comme un jeune. Et ainsi je paraît plus jeune. Et toi, tu as des petits secrets de beauté à me confié ?

La conversation tournait à la discussion pour fille style, salon de coiffure. Mais cela était totalement volontaire, ainsi grâce à sa réaction je pourrait classer Abbie dans telle ou telle case et ainsi commencer à prévoir mes futurs actions envers elle.

Il m'alluma la clope avant la sienne. Il avait le sens de la galanterie. Bon point. Il m'expliqua ensuite son secret de la jeunesse. Il était donc du genre obssédé par l'idée de vieillir et que ça se voit. Il doit être du genre à aimer qu'on l'aime. A garder toujours une certaine image. Peut être que son métier de transformiste provenait de cette peur. Possible que son secret soit en rapport. Le syndrôme de peter pan peut être ? Non, trop facile. C'était le genre d'homme a avoir un secret béton ou tout du moins assez tordu pour qu'on le trouve pas par de simples déductions. Enfin, tout ça me rappella à quel point j'étais jeune et sans rides et qu'il fallait que j'en profite. « Intéressant. J'y penserai quand j'aurais ton âge. » Ca ressemblait à une gaffe ça non ? « Sans vouloir te rappeler le tiens. » Des conseils beauté ? Hm, réfléchissons. « Le sport, ça entretient. Enfin c'est un secret pour personne, mais ça marche bien. On se sent mieux, et physiquement, et moralement. » Le soleil tapait vraiment très fort. J'enlevai mon tee-shirt, le jettai sur le bord et me raffalai sur le transat. Tiens, ça me faisait penser. Sans bouger, je pointai du doigt Cleve. « Par contre, ça c'est mauvais. Le soleil. Ca te brule la peau, te provoque des rides et te pond un cancer au bout de dix ans. »