Ca y est, j’ai eu largement le temps de faire vingt fois le tour de la baraque. Je ne me suis pas encore aventuré dans la forêt, mais cela ne saurait tarder. Ne serais-ce que pour buzzer, puisque j’y compte bien. Néanmoins, pour le moment, la chasse au binôme est ouverte. Et vous savez quoi ? Je ne me bouge pas plus que ça. Je laisse faire. Peut-être est-ce l’autre qui me trouvera, sans que j’ai à me fatiguer. A moins que l’autre soit aussi dans cette optique. Hm. Ainsi, je m’évertue surtout à m’acclimater à la vie dans les villas. Je me fais aussi à l’idée que je suis chef d’équipe. Là non plus, je ne nourris pas l’espoir d’être le meilleur qui soit. J’ai des soucis avec l’autorité, alors l’incarner est trop étrange pour moi. Quoi qu’un intéressant défi à relever. J’ai aussi enfumé chaque des pièces de la baraque, en bon fumeur compulsif que je suis. Il est désormais temps de voir ce que réserve le bar. Noctambule de nature, c’est en effet à cette heure là que je décide de me servir un verre. J’apprendrais, petit à petit, à vivre de jour. Mais sûrement pas en si peu de temps. J’ai la tête plongée entre les bouteilles de whiskys, vodka et… Ciel ! Du Rhum ! Amen. Je sors un verre, oui, en solitaire, et me verse un fond dans un jus de fruits. Parfait. Le salon demeure calme ; une blonde apparait, et en bon phobique de la solitude que je suis, je l’interpelle ; « Hey ! Quincy, c’ça ? » Elle se tourne ; bon point, du premier coup. « Un verre ? » Voilà, Gabriel fait boire les jeunes femmes ; méfiez-vous.

La blondinette s’avance, ses pieds nus frottent le sol. Pour mon plus grand plaisir, elle accepte de me tenir compagnie. Ah, oui, elle n’a pas vraiment le choix. D’une, parce qu’il vaut mieux se faire bien voir par tout le monde pour commencer –ce que j’ai raté en beauté le soir du prime, je l’avoue bien. Et de deux, parce qu’un verre gratos, ça ne se refuse pas. Open-bar, on se croirait au paradis. Alors pourquoi se refuser ce petit plaisir ? « J’ai des relations dans la prod’, c’est leur tournée. » je lui réponds pour plaisanter. C’est ça, fais le malin, ça t’as réussi jusque-là. « Qu’est-ce que je te sers ? » C’est Haley le barman de l’équipe, mais je suis plutôt capable de trouver une bouteille, l’ouvrir et verser le contenu dans un verre. Sans en mettre à côté, ouais. Je laisse Quincy s’installer sur l’une des chaises, et me pose face à elle. Sa question m’étonne, mais oui, pourquoi pas. Même pas grillé que c’est une manière d’avoir mon prénom. Comment je connais le sien ? L’annonce de son binome, facile. Et alors je me rends compte qu’en effet, on ne s’est jamais adressés la parole. Un sourire amusé apparait sur mes lèvres. « Ok, j’ai compris ; moi c’est Gabriel. Tu peux m’appeler Gabe. » Je lui tends une main, juste parce que c’est amusant. « Je suppose que mes parents ont voulu faire dans l’ironique ; ils ont tout de suite vu que j’allais être un Badass, alors ils m’ont donné un prénom d’ange. » C’est assez connu que… j’en suis pas un.

L’impressionner. Dommage, elle risque d’être déçue la blondinette. Je me pince les lèvres, réfléchis une seconde et finalement, sans me casser la tête lui sert la même chose qu’à moi. Je ne suis pas barman, je l’ai dit, c’est comme ça. En faisant glisser son verre vers elle, avec un sourire amusé, mais aussi désolé. « Ca te fera pas tomber par terre, j’te préviens. » Oui, autant être franc, plus basique tu meurs. J’hausse les épaules. Voir Quincy toute gênée de s’être fait prise en flagrant délit de bourde est juste adorable. Elle m’arrache un léger rire. Marrant ? si elle veut, après tout. Mignon ? Ah, pourquoi pas. J’ai surtout entendu que c’était un prénom très Français qui fait tripper les grands-parents qui vont à la messe tous les dimanches. Après, c’est facile de m’appeler « mon ange », quoi que lassant. Mais là encore, j’essaye de faire comme si je m’en fichais. « Merci. » je lui réponds avec un sourire. En réalité, je ne me qualifierai pas moi-même de bad boy. Plutôt, comme dirait Lizzie, comme un casse-couilles grande-gueule. Qui s’assume. Ou comme moi je dis, comme un mec aux opinions arrêtées dis avec de la franchise, et de grande taille. Mais en général, personne ne dit de moi que j’ai l’air d’un gentil nounours. Je cache ma surprise derrière la gorgée de mon rhum que je bois doucement. « Oh, eh bien, tu te goures totalement. Mais j’aime bien les câlins quand même. » Je l’observe une seconde, avec un léger sourire. « Qu’est-ce qui te fait penser ça ? » Simple curiosité.

Les paroles de Quincy me laissent muet une seconde. Je me pince les lèvres pour éviter de dire la moindre connerie, le temps d’être certain d’avoir bien entendu. Mais, sinon, ça lui arrive souvent de dire aux gens qu’ils sont beaux, comme ça, de but en blanc ? Je n’ai pas franchement quelque chose contre ça, mais quand on ne s’y attend pas, ça surprend. Et dire qu’elle n’a encore rien bu. C’est qu’elle doit être comme ça en étant sobre. Impossible de dire si je trouve ça bizarre dans le bon ou le mauvais sens. Peut-être juste… original. Finalement, un sourire apparait tout doucement sur mon visage. « En général, personne ne se plaint du confort de mes câlins. Donc je suppose que je ne suis pas un mauvais ours en peluche, quand je veux. » Le gars rentre-dedans ajouterai machinalement que la jeune femme pourra tester sa propre hypothèse d’elle-même quand elle le voudra. Mais personnellement, je pense qu’il y a plus subtile que ça quand on veut se mettre une fille dans la poche. Ce qui n’est actuellement pas mon but, alors je n’ajoute rien. Je l’observe seulement, étonné, boire son verre d’une traite. Je crois que cette fille est dérangée. Sympa, mais dérangée. Jl’aime bien. Je souris, amusé, sans me moquer d’elle. Elle tousse à pleins poumons, et étrangement je trouve cela presque mignon. Je crois qu’elle ne sait plus où se mettre depuis qu’elle a été grillée à vouloir faire comme si elle connaissait mon nom. Ce qui n’est pas si honteux que ça, quand même. « Ca va aller ? » je demande pour la forme. Mais elle reprend vite ses esprits, et me demande ce que je fais dans la vie. J’hausse les épaules ; « Tu l’as dit toi-même, je suis ours en peluche professionnel ; je passe de ville en ville avec un panneau Free Hugs et j’me fais payer en Dragibus. » La belle vie que ça serait. Après une gorgée de mon verre, je reprends plus sérieusement ; « En réalité, je suis animateur radio sur ABC. Le gars qui dit des conneries le matin entre les flashs info, l’horoscope, la météo, et un morceau de musique, c’est moi. » J’aime bien mon boulot. Des horaires spéciaux, des gens chelous, mais c’est sympa. On rencontre des personnalités, on est payé pour dire des âneries. Ca me va bien. « Et toi alors ? »

La voir si enthousiaste lorsque je parle de mon job me laisse entre la surprise et le plaisir. Après tout, j’aime beaucoup mon travail. Je ne lui ai pas encore trouvé de désavantage, uniquement des bons côtés. Mais en général, les gens ne voient pas cela comme un « vrai » travail. Plutôt un passe-temps payé. Pas beaucoup payé. Un peu comme caissière, en plus valorisant. Pourtant, à moins d’en être réduit à bouffer le carton des emballages de pâtes, de fais rarement autre chose à côté. Du coup, je ne m’attends jamais à une expression de joie du type de Quincy lorsque j’annonce que je suis le mec qui réveille les auditeurs le matin. Elle, elle tape carrément dans les mains, avec un grand sourire. Qui, du coup, m’en arrache un à moi aussi. « C’est un job que j’aime en tout cas. » je réponds, avant de lui retourner sa question. Je l’écoute en terminant mon verre, mais à sa réponse, je manque d’en foutre partout. Chanteuse dans un groupe ? La classe. Et dire qu’à la base j’avais traversé le globe, quitté Londres pour l’Australie, dans le but de faire de la musique. Mais les labels qui vous lâchent, on connait, hein ? Non ? Moi oui. « Ouah, c’est cool. Je crois que je crève de jalousie. » Carrément, oui. Je suis juste nez à nez avec une nana qui a accompli mon rêve. Sois je la hais, sois je l’adore. Je suis pas encore décidé. Elle, elle pense que je la trouve étrange. Avant de lui répondre, je me sers la même chose qu’elle ; gin fizz. Je tente de bien doser, mais je crois que je ne serais jamais barman, définitivement. Au pire, je suis habitué à mes ratages. Je pourrais demander à face de photoshop de mon équipe de m’apprendre quelques trucs ; autant qu’il serve à quelque chose. « Plutôt, ouais. » je réponds finalement avec un sourire. « Mais pas dans le mauvais sens. » Après tout, elle est drôle, et sympa. On peut ajouter qu’elle est plutôt belle, mais c’est optionnel. « T’iras pas dire que c’est moi qui te fais boire, hein ? J’veux pas passer pour le mec qui profite des jolies filles. » J’ajoute en désignant son verre à nouveau plein d’un signe de tête. Après tout, je l’ai invitée, mais c’est elle qui s’est resservie. Non coupable.

Que Quincy soit un peu… disons, pas étrange, mais…originale ? Ce n’est pas plus mal. Parce qu’au moins, elle est pas complètement molle, ordinaire ; sans grand intérêt en somme. Non, elle est sympa. Plutôt drôle. Elle est dans un groupe de rock, ce qui veut dire qu’elle doit aimer la musique au moins autant que moi. Et ça, c’est un énorme point. Je veux pas dire que la musique, c’est la vie. Mais ça fait partie de mon gagne pain, autant qu’il s’agit de mon rêve. Après une seconde de réflexion, j’ajoute ; « J’aimerais bien que tu me chantes quelque chose, un de ces jours. Je suis curieux d’entendre ça. » Parce qu’elle doit forcément avoir une jolie la voix, la demoiselle. Mais c’est qu’une idée, comme ça. Elle peut très bien refuser, si elle veut. Ce qui serait plutôt idiot, en fait ; vu toutes les caméras, chanter quelque chose peut lui faire une sacré pub. Plus que se bourrer la gueule. Mais quand on enchaine un rhum et un gin, c’est qu’on a pas vraiment l’intention de rester sobre. Ce que je fais remarquer à Quincy, en rappelant que j’y suis pour rien. Elle est consentante, qu’elle dit. Elle m’arrache un petit rire, avant que je prenne une gorgée de ma boisson. Puis elle ajoute qu’il se peut que ce soit plutôt elle qui profiterai de moi. Je crois que je peux le prendre plutôt bien. « Y’a une sorte de compliment caché là-dedans, non ? Ou bien tu violes souvent tout ce qui te passe sous la main ? » Homme, femme, enfant, phacochère… Qui sait. Son penchant pour les viols de cadavres de lamantins peut être son secret. « Et qui t’dis que ça serait un viol ? » j’ajoute, juste pour voir si elle trouvera de quoi répondre sans bredouiller.

La Quincy ne m’a pas l’air complètement emballée à l’idée de faire partager sa jolie voix. Après réflexion, j’me doute que si à chaque fois qu’elle parle de sa vie de chanteuse, on vient toujours lui demander la même chose, elle va finir par se sentir comme un monstre de foire à qui on balance des cacahouètes dès qu’elle chante un morceau. Du coup, je n’insiste pas plus que ça. Elle fait bien ce qu’elle veut, après tout. Elle n’a pas dit oui, mais elle n’a pas dit non. Conclusion ; qui vivra verra. Elle me répond ensuite qu’elle est une violeuse compulsive. Et c’est là que je m’imagine une tonne de situation où Quincy, dans la rue, choppe le premier venu et le viole allègrement par terre. Eurk. Je crois que la boisson me réussit pas. Hop, une autre gorgée. Bah quoi ? « Je m’en doutais. » Je lui dis avec un sourire. Parce que non, je ne la vois pas vraiment abuser de n’importe qui, juste pour le fun. J’ai peut-être tort, mais elle m’a l’air d’être une sorte de timide qui s’assume pas, ou qui essaye de se soigner. Du coup, j’en joue avec la question qui suit. Je voulais voir si elle serait capable de répondre sans s’emmêler les pinceaux ; loupé, elle bredouille un peu au début, sûrement surprise. Après s’être reprise, elle part de l’hypothèse où je la rejetterais sur le champ si elle tentait quoi que ce soit. J’vois pas vraiment d’où j’ai pu lui donner l’impression d’être du genre à l’envoyer chier de la sorte. Mais ça me fait rire une bonne poignée de secondes. Après une gorgée, je rétorque ; « J’suis pas ton père, je t’enverrais pas dans ta chambre la queue entre les pattes. » Finalement, je termine mon verre cul sec. Pouah, c’est fort. J’me retiens, moi et mes idées de merde. « Mais hypothétiquement parlant, faudrait déjà que t’ai envie de m’embrasser. » Je lui adresse un sourire mutin ; bien sûr que je cherche à l’embrouiller.

Je ne pensais pas vraiment que ma question, censée embrouiller Quincy, aurait ce résultat. C’était sans compter sur le second verre qu’elle termina cul sec, de quoi noyer ses neurones dans un bon bain d’alcool et l’amener à faire n’importe quoi. C’est-à-dire, après avoir posé son verre, s’approcher de moi, un peu beaucoup, et réduire l’écart entre nos visages jusqu’à se frôler. Elle me lance un regard de défi, comme si c’était à moi de choisir si je la laissais faire ou si je lui donnais raison en la repoussant. Merde, je ne suis pas vraiment sûr de ce que j’ai envie de faire. D’un côté, il y a la raison qui dit que c’est pas une bonne idée, qu’embrasser les demoiselles saoules, c’est mal, et que niveau image ça le fait moyen –mais ne l’écoutant absolument jamais, même pas besoin de lui accorder du crédit à c’te rabat-joie. Puis l’alcool qui dit que, bah, c’est que pour rire après tout, c’est pour le défi, c’est une question de fierté, de pas lui donner raison. Enfin, cette légère montée de chaleur, qu’on mettra sur le compte de la boisson –comment ça mytho ?- , qui ajoute qu’il faudrait pas être impoli en rejetant la belle, hein, elle pourrait se vexer, alors qu’elle est pas repoussante. Pas du tout. Du tout. Ouais. Et toutes ces pensées embrouillées ne me font pas prendre la moindre décision. Mon regard passe de ses iris clairs à ses lèvres à tour de rôle. Et. Et… Et… Au final, j'fais pas un move. Que dalle.

Elle lui laisse le temps de réagir juste pour voir si elle a raison mais pour l'instant il ne semble pas bien décidé à faire quoique ce soit. Il la regarde, ses lèvres, ses yeux. Mais ne bouge pas. Il semble se poser quelque question. Des questions de morales certainement parce que la blonde n'est plus très... sobre mais elle reste maître de ses mouvement hein. Si elle voulait pas le faire elle le ferait pas. Puis elle aurait été capable de faire ça même sobre juste par défis juste pour avoir raison. Mais là c'est vrai que l'alcool se mêlait de tout ça. Enfin bref, il en bougeait pas elle lui avait donné bien plus de trente seconde. Alors qu'est-ce qu'elle attendait ? Plus rien désormais. Elle supprime la dernière distance qu'il y a entre ses lèvres. Elle l'embrasse alors un baiser qui au départ se voulait chaste plus qu'autre chose mais vu qu'il ne bouge pas qu'il ne se débat pas et bien elle y met tout son coeur on va dire. Mêlant sa langue à la sienne. Elle ne fait pas les choses à moitié elle vient passer sa main dans sa nuque jouant avec ses cheveux. Elle se détache enfin de ses lèvres un sourire en coin le regardant un instant avant de déposer un petit bisous sur la commissure de ses lèvres. Puis elle reprend sa place initiale. « C'est vrai que ça n'aurait pas été un viol au final... » dit-elle légèrement mutine. Oh c'est bon c'était qu'un baisé pauvres nazes. Puis ça veut rien dire c'était plus par défi qu'autre chose au final. Elle le regarde en biais. C'était bien se baiser si elle pouvait recommencer sans avoir l'air d'une chaudasse elle le ferais bien. Ou peut être qu'elle a déjà l'air d'une chaudasse non ? Bon en attendant fais soif.. ou alors c'est pas raisonnable. Elle regarde la bouteille de gin un instant se demandant si oui ou non elle allait s'en refaire un autre de verre. Bonne question.

« C'est vrai que ça n'aurait pas été un viol au final... » Pardon ? Un court instant, je reste bloqué deux secondes en arrière ; quand elle posait ses lèvres sur les miennes, doucement, avant de partir en crescendo, avant de m’embrasser à pleine bouche, sa main contre ma nuque m’attirant un peu plus vers elle ; quand elle jouait avec ma langue et mes lèvres, et que je jouais avec les siennes, glissant une main sur sa joue pour lui répondre, paupières closes. Elle a glissé un baiser bien plus léger pour finir. Merde oui, c’était fini. Elle reprend sa place, je reprends la sienne ; impossible de dissimuler le sourire (très) satisfait qui anime mon expression. Je lui rends son regard, en coin. Je me surprends même à me pincer les lèvres, pour goûter le souvenir. Parce que…voilà. Il fait chaud, non ? Ou, non, c’est l’alcool qui fait ça. Sûrement. « Donc, j’avais raison… » je dis finalement, juste histoire que ce soit officiel. Nous sommes à deux à fixer la bouteille de gin. Mais c’est moi qui m’en saisis et qui nous sert –et là, on aurait bien aimé que Quincy soit plus rapide. « …t’avais envie de m’embrasser. » j’ajoute pour enfoncer le clou, avec mon petit sourire mutin. Je sais, le verre supplémentaire, c’est pas super raisonnable. Donc je dose légèrement. Un doigt max. Mais… Non, finalement, pas envie. Je me tourne finalement vers Quincy et attrape son visage pour lui coller un autre baiser. Parce que dans le deal, il était dit que je le lui rendais. Ce que je fais, à la même intensité. Quand finalement je libère ses lèvres, je glisse avec un sourire à son oreille ; « Maintenant, tu files dans ta chambre. » J’avais dit que je ne le ferais pas, mais l’ironie était trop tentante.

Il ne dit mot mais son sourire satisfait trahit ses pensées. Elle lui sourit à son tour il faut dire que ce baiser n'avait pas été désagréable bien au contraire.« Donc, j’avais raison… » dit-il finalement brisant le silence qui s'était installé entre les deux jeunes gens. Il avait raison tient donc. Elle ne relève même pas la tête pour le regarder non elle se contente d'observer la bouteille de Gin un sourire en coin. Elle peut voir la main de Gabe enserrer la bouteille en question. Il leur serre un verre à eux deux.« …t’avais envie de m’embrasser. » Cette fois elle relève ma tête vers lui, le regardant un air mutin sur le visage. Avait-elle eu envie de l'embrasser ou était-ce par simple défis ? Elle a pas le temps de faire un commentaire que Gabe l'attrape et l'embrasse à son tour d'une manière tout aussi intense. Ses lèvres sont douce, son baisé appuyé, passionné et très agréable. Il se détache enfin d'elle. Elle reste muette un instant parce que ce baiser c'était quand même.. waouh quoi. « Maintenant, tu files dans ta chambre. » Elle le regarde les yeux écarquillés, elle rit légèrement. « Tu es un menteur tu avais dis que tu m'enverrais pas dans ma chambre. » dit-elle la moue boudeuse. Un rictus anime ses lèvres alors qu'elle s'empare de son troisième verre. C'est pas vraiment raisonnable en faite non ? Mais rien à foutre c'est pas d'aujourd'hui qu'elle ne se préoccupe de tout ça. Elle lève son verre pour trinquer avec son nouvel ami. « Aux baisers. » dit-elle riant légèrement. Elle cogne son verre contre le sien et bois une bonne gorgée de sa boisson. « Et donc... tu avais aussi envie de m'embrasser d'après ce que j'ai vu. » dit-elle mutine. La c'est l'alcool qui parle de plus en plus parce qu'elle est assez timide donc.. « C'était pas mal.. on recommence quand tu veux. » Ok là elle déraille. Elle passe une main maladroite dans sa chevelure blonde. Regardant le jeune homme sans aucune gêne, le scrutant, le détaillant un sourire mutin sur son doux visage.

Oui, j’avais dis que j’enverrais pas Quincy dans sa chambre, parce que je n’irai pas me prendre pour son père. Surtout après lui avoir collé moi-même un baiser. Mais la réplique m’avait traversé l’esprit, c’aurait été un crime de ne pas la sortir. Du coup, j’ai droit à une petite moue boudeuse de la part de la belle. « Si ça peut te consoler, je peux t’y accompagner, si tu veux. » je rétorque avec un sourire joueur. Je. Plaisante. J’ai dis que j’abusais pas des jolies filles saoules, ça fait partie des choses auxquelles je sais me tenir. Faut pas abuser. Elle attrape le verre que je lui ai servi, boisson infect en perspective, et trinque à nos baisers. Un rire m’échappe, et j’approche mon verre du sien dans un tintement caractéristique. Sur son exemple, je prends ensuite une gorgée. Pas mal, j’ai fait pire. Quincy en profite pour me retourner ma phrase sur le fait qu’elle avait donc envie de m’embrasser en pleine figure. J’en ris encore, un chouilla plus nerveusement. « T’avais dit que je te rendrais pas ton baiser ; j’ai seulement prouvé le contraire. » L’excuse, super crédible. Ou pas. Zou, une autre minuscule gorgée ; c’est vraiment le verre de trop, après ça, fini. Après ça, au lit, même. Faudrait pas en arriver à faire des choses qu’on peut regretter. Si c’est pas déjà fait. Quincy va même me proposer de recommencer quand je le veux. Quand moi je le veux ? « Disons plutôt quand toi tu veux, c’est toi la violeuse compulsive. » Je réponds en lui rendant son sourire. J’oubliais presque que je venais de prouver que ça serait pas un viol.

« Si ça peut te consoler, je peux t’y accompagner, si tu veux. » Elle fait les gros yeux. Elle qui croyait qu'il ne profitait pas des jolies filles pompettes. Elle sourit, elle prend ça à la rigolade et elle a bien raison n'est-ce pas ? Elle décide donc de ne point faire de commentaire. Et passa majestueusement à autre chose. Proposant un toast à leurs baisers aussi doux et sucrés furent-ils. Elle sourit et rit un peu plus. Elle qui n'était que de passage elle n'avait pas du tout eu l'intention de venir boire quelques verres en charmante compagnie et d'échanger des baisers en prime.. non elle n'y avait pas pensé une seule seconde. Elle doit déjà passé pour une pute pour les téléspectateurs. Mais bon elle s'en branle parce que ça fait bien longtemps que le regard des autres elle en a rien à foutre. Pour continuer sur le sujet elle lui fait remarquer que lui aussi avait eu l'envie de l'embrasser n'est-ce pas ? Monsieur se défile. Un rire nerveux s'échappe de ses lèvres. Elle le regarde les yeux ronds.  « T’avais dit que je te rendrais pas ton baiser ; j’ai seulement prouvé le contraire. » Oh donc c'était juste pour prouver quelque chose c'est ça ? Et bien elle ne va pas s'en offusqué tout de même. Elle ne peut tout de même s’empêcher de lui dire que c'était pas mal et qu'ils pouvaient recommencer quand il veut. Parce que quoi qu'il ne dise elle ne doute pas une seule seconde qu'il ai apprécié. « Disons plutôt quand toi tu veux, c’est toi la violeuse compulsive. » Elle sourit. Et finit son verre cul sec le posant sur le bar. « Exact. » dit-elle un sourire taquin sur le visage. Elle descend du tabouret manquant de tomber c'est que ça tourne. « Et donc pour ta propre sécurité il faudrait mieux que la violeuse aille se coucher parce qu'elle a trop bu. Bien qu'au fond ça n'aurait pas été un viol. On est d'accord. » dit-elle dans un clin d’œil. Elle le regarde un sourire en coin, mutin, séducteur. Elle s'approche de lui et se met sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur la commissure de ses lèvres. Chaste et mignon. « C'était cool, mister cocktail. » Elle s'écarte et le regarde un sourire en coin. Elle va partir oui elle attends juste que le tournis qu'elle ressent soit moins intense sinon elle va tomber par terre aux premiers pas.

Elle dit que, pour ma sécurité, elle doit me laisser. Je suis pas certain de la croire. Elle ajoute qu’elle a trop bu. Là, oui, sans aucun doute à émettre. Et que c’aurai pas été un viol. Un rire m’échappe carrément ; véridique, ma fille, véridique. Mais au fond, tu le sauras jamais. Dommage ? Même pas ; j’apprécie cette rencontre telle qu’elle est. Un peu étrange et folle, inattendue, agréable. A l’image de la jeune femme, oui. Elle quitte sa chaise ; je peux constater qu’elle ne tient pas tellement debout. Pas sans avoir l’air de sortir de l’essoreuse à salade. Je la regarde avec un petit sourire amusé, mais plus tendre que charmeur, tandis qu’elle s’approche pour un dernier petit baiser furtif. C’est une sorte d’au revoir qu’elle ajoute ensuite, et me fais un peu rire intérieurement. Jusqu’où pensait-elle pouvoir aller avant de se casser la gueule ? Elle allait simplement s’étaler par terre et rejoindre son lit en rampant comme une larve. A moins que ce soit la piscine qu’elle ne trouve en chemin et qu’on ne la repêche comme un cachalot mort demain matin. Toutes ces visions me font presque de la peine. Partir en lavant le parquet ? C’est cela oui. J’aimerais m’en foutre, me dire qu’on est dans une putain de villa et qu’absolument que dalle peut lui arriver. Mais j’suis Anglais. « Quincy jolie, attends, ramènes-toi dans les bras de Gaby le nounours. » Je ne lui laisse pas vraiment le choix ; ses mains entourent mon cou, et je la soulève du sol. Elle est légère comme une plume, c’te tige. Je la porte donc en bon chevalier servant jusqu’à sa chambre. Elle sera sûrement capable de faire deux pas jusqu’à son lit. Je lui adresse un léger sourire, puis dépose un baiser sur sa joue. « Bonne nuit, princesse. » Et je la quitte ainsi. Mon propre lit n’attends que moi.