PASTAPER.

Bon il était temps d'aller à l’échafaud... Enfin il était temps de re-rentrer dans la baraque quoi. Je savais qu'après avoir planqué les fringues de Gabe j'allais sûrement me faire étrangler, ou pire, genre il allait me suspendre par les pieds et me diluer lentement dans un bain d'acide... Remarque c'est moi le jumeau diabolique des deux, on avait conclu un marché. Mais on sait jamais hein. J'avais opté pour la technique "je suis trop chou t'es obligé de me pardonner" avec les yeux du Chat Potté en prime, on peut pas résister aux yeux du chat potté c'est juste mathématique. Donc je suis entré dans la deuxième villa, pensant y trouver Gabe. Gagné. J'suis trop forte, je m'aime des fois, bon bref. Lui cachant les yeux de mes mains, j'ai pris une voix de petite fille, la même que j'utilise quand j'ai fait une connerie chez moi (genre quand j'ai cassé le vase chinois hyper cher de ma mère ou quand j'avais dit à tante Mary qu'elle avait l'air d'une morue en papillote dans sa nouvelle robe, ouch). « Heeeey ! » ouais c’est tout ce que j'avais à dire. Quand Gabe s'est retourné, je lui ai fait un immense sourire, on aurait limite dit j'avais hui ans.. Bon j'ai huit ans mentalement mais vous avez compris. « Tu m'en veux pas hein, dis dis ? »

Après avoir fouillé toute la maison –ou presque, ayant été interrompu dans mes recherches par Ocyllie, ce dont je ne me plaindrais pas- j’avais finalement retrouvé mes affaires. Subtilisées par Lizzie lorsque j’étais sous la douche, lorsque j’en étais sorti, j’avais cru que j’allais l’étrangler. N’empêche que cela eut l’avantage de souligner ma fainéantise ; il faudra que je songe à faire une machine un de ces jours, si je ne veux pas finir forcé de me balader en tenue d’Adam, faute d’habits propres. Mais pas aujourd’hui. Peut-être demain. Si j’oublie pas. En attendant, je me suis posé dans la salle à manger, avec mes meilleurs amis, les petits beurres. Oui, je ne me nourris que de ça, de nicotine, et c’est tout. Oui, je suis plus un rien plus maigre que des statues grecques qui peuplent cette villa. On va dire que c’est pour mieux contraster avec Lizzie –ça ferait plaisir à Beau cette remarque. Ca fait un peu Laurel et Hardi. D’ailleurs, je devrais la trouver et lui remonter les bretelles. Mais c’est elle qui me met littéralement la main dessus. Je dégage gentiment ses doigts de mes yeux et me retourne, faussement contrarié. Si je lui en veux ? « Bien sûr que si. Tout ce que tu mérites, c’est que j’te foute au régime salade pour la semaine. Et me regarde pas comme ça. » Nah, je pense qu’elle sait que, moi, je ne la trouve pas grosse, pas même trop en chair. Je me moque de ceux qui disent le contraire à travers ces phrases. Un sourire étire bien vite mes lèvres ; j’attrape la tête de la jeune femme, la passe sous mon bras et lui frotte le haut du crâne. Vengeance personnelle. « Voilà, on est quittes. » je déclare en la libérant, satisfait.

« Pas la salade, t'façon t'oserai pas. Sinon ma vengeance sera terrible. » La salade y'a rien de pire au monde sérieux quoi c'est vert c'est fade, c'est pour les bestioles. Je peux pas supporter. Genre les fruits et légumes j'aime, ben oui faut pas croire que je bouffe que du chocolat H24 non plus mais la salade, no way. J'ai donc fait les gros yeux à Gabe, si il m'obligeait j'allais lui enduire la face de chantilly dans son sommeil, et j'étais cap hein ! « Donc tout mais pas çaaaAAAAAAH AU S'COURS ! » non mais en plus il me décoiffait le gros ! Ca f'sait mal ! Et maintenant j'avais l'air d'un vieux chat qui venait de prendre son bain. Merci Gabriel, merci beaucoup ! « Tu crains vieille banane. » dis-je avec une tête blasée, soufflant pour que ma mèche arrête de me tomber dans les yeux maintenant que mes cheveux étaient foutus.

La menace de la salade, ça marche à tous les coups. L’aversion de Lizzie pour ce légume vert relève du ridicule, mais ça a l’avantage d’être particulièrement drôle et d’être une bonne arme contre elle. Je devrais me balader avec une grosse laitue sur moi à chaque fois que la jeune femme est dans le coin, et lorsqu’elle ne sera pas sage, lui balancer des feuilles dessus. Ca, c’est de l’attaque. Mais la manière dont je l’avais attrapé pour la décoiffer était aussi une bonne idée. Maintenant, elle ne ressemblait plus à rien. Je crains ? Oui, ça m’arrive souvent. J’avais prévenu, et elle le savait mieux que n’importe qui dans cette baraque. « On s’en fout, tu m’adore quand même. » je réponds en haussant les épaules. Généreusement, je passe une main dans ses cheveux pour la recoiffer un peu. Je replace une mèche derrière son oreille avec un clin d’oeil. « Voilà, à nouveau irrésistible. » j’ajoute avec un sourire. Puis je l’invite à s’assoir sur mes genoux d’un geste de la main. « Non, tu m’écrasera pas ; pose ton cul. » Oui, j’anticipe, parce que toutes les filles sont les mêmes, et quand tu proposes qu’elles s’installent, elles disent qu’elles sont trop grosses pour mieux qu’on leur dise l’inverse. J’prends sa main, j’la tire ; pas le choix.

Je finis de me recoiffer tant bien que mal, faut dire que mes cheveux ils doivent être faits d'une matière spéciale ou j'sais pas quoi, j'arrive jamais à les coiffer bien comme ça, à croire que la vie s'acharne, bref. « Gné, même pas vrai. » et je lui tirai la langue. Bon ok j'adore Gabe mais j'ai un peu d'amour propre j'avoue jamais rien moi. Même sous la torture même si on m’oblige à engloutir de la laitue par champs entier jusqu'à ce que je devienne toute verte comme Hulk ! Je croisa les bras, esquissant un demi sourire. « J'suis toujours irrésistible, t'sais. » bon ok c'est pas vrai et des fois j'peux même être une vraie garce même si dans l'jeu je la jouais soft et sympa. Au pire tant pis j'm'en branle de ce que les gens pensent, si ça leur plaît pas c'est la même hein. « Je sais que j'allais pas t'écraser, un grand garçon comme toi ! » Puis d'une je suis pas grosse, gné, je suis juste un peu enrobée, Obélix power, et t'façon l'autre Gabe il tirait sur ma main donc j'étais piégée, paf j'me suis écroulée sur ses genoux. « Si tu finis avec la circulation du sang des jambes coupée viens pas t'plaindre hein ! »

Hmf, si Lizzie ne s’était pas laissé tomber comme un sac à patates sur mes genoux, j’aurais peut-être pu affirmer que mes jambes n’allaient pas souffrir. Mais ça fait mal. Et ça me fait rire. Qu’elle nouille, cette fille. « J’ai toujours rêvé d’être paraplégique. » je réponds en haussant les épaules. Bah oui, évidement, qui n’a jamais rêvé de finir le reste de ses jours dans un fauteuil roulant et incapable d’aller aux chiottes tout seul, hm ? Passons. Je pose mon front sur l’épaule de Lizzie, les yeux fermés. J’suis bien là. « Tu ferais un super oreiller. » je fais remarquer pour l’embêter. Mes bras passent autour d’elle ; voilà, aujourd’hui, Lizzie est mon doudou. Bien rembourrée avec du coton. Faudrait l’éventrer, pour vérifier. « J’arrive pas à croire que tu m’as pas encore arraché la tête parce que je traine avec Blondie. » On fait plus que "trainer", mais c'est une façon de parler. C’est vrai, elles ne sont pas les meilleures amies du monde. Ocy’ aime bien parler de Lizzie dans son dos. Je cautionne pas, je m’en fous à vrai dire. Mais je pensais que mon actuel doudou aurait tout fait pour m’enlever la jeune femme de la tête. C’est ce que j’aurai fait, moi.

« Ah oui c'est sûr t'aurais la classe j'te mettrai même des lumières aux roues d'ton fauteil, comme les baskets pour gosses là. » et même qu'après il ferait des courses de fauteil roulant, super Gabe le bolide, il sera connu dans le monde entier, et grâce à qui ? Grâce à la magnifique, l'incroyable Lizzie ! Haha je m'aime des fois. Bon bref Gabe s'est affalé sur moi, genre j'suis une peluche géante normal. Chez moi j'ai un énorme panda qui me sert d’oreille quand j'dors, riez pas c'est super confortable.. Bon ben fallait croire que moi aussi j'étais confortable. « C'est les amas graisseux, ça fait du rembourrage. » dis-je en souriant, ben oui j'aime rire de moi même. Les gens me trouvent grosse, qu'à cela ne tienne, si c'est leur avis je m'en fous, perso je me trouve bien comme je suis et c'est tout ce qui compte, nan ? Bref il a enchainé sur l'autre blondasse. Le truc c'est que Ocyllie, ben si elle était cool avec moi j'aurais rien contre voyez. Mais c'est une garce qui fait que d'me casser du sucre sur le dos. Pour ma part j'trouve qu'elle sert à rien. Après j'comprend qu'elle attire les hommes. Rares sont ceux qui n'aiment pas les blondes à forte poitrine, même si, ben question cerveau elle a pas grand chose, pauvre chérie. Bref. « Oh t'sais moi je l'évite puis c'est tout. Après ça s'voit que tu veux la sauter donc t'fais comme tu le sens. » au pire c’est le cadet d'mes soucis, j'étais pas jalouse puisque, comme ça fait 4000 fois que j'le répète, j'ai pas de sentiments amoureux pour Gabe. « Mais si tu veux que je lui arrache la tête à elle, ça peut s'arranger. » dis-je avec un graaand sourire innocent.

Lizzie a pour projet de faire de moi, futur paraplégique, un roi du tunning de fauteuil roulant. J’imagine assez bien un fauteuil avec des suspensions mouvantes selon le rythme de la musique balancée dans les enceintes dans le dossier qui créeront des effets de lumières, des LED clignotantes et formant des formes diverses carrément psychédéliques lorsque les roues tourneront. Putain, ouais, faut que je perde l’usage de mes jambes rien que pour ça. Lizzie fait remarquer que sa soit disant graisse faisait du rembourrage, d’où le fait qu’elle soit si confortable. Spontanément, je lance un « Ta. Gueule. » pour qu’elle cesse de dire ce genre de conneries. Sérieux, ma Lizzie est même pas trop en chair. Elle est parfaite. Et c’est normal, elle est pas ma jumelle pour rien, hein. D’ailleurs, c’est bien parce que c’est elle que je fais remarquer que j’ai encore ma tête sur mes épaules. Au pire, j’me fous de son avis autant de celui de n’importe qui. J’étais simplement étonné de ne pas avoir reçu la moindre remarque de sa part. Pour elle, il était évident que je cherchais simplement à me taper Ocyllie. « Mais non, mais je-… » je bafouille en relevant la tête. Ah mais, si, ouais, je l’avais dit une fois. Je venais de m’en souvenir. Ces conneries que je peux sortir, des fois. J’vais encore passer pour le salaud, c’est cool. Mon front retombe mollement sur l’épaule de Lizzie. « J’aimerais autant éviter que sa tête vienne orner ton mur de chasse, faudra que tu tronçonne quelqu’un d’autre. »

Ta gueule qu'il me fait, nan mais on rêve là. Moi me dire ça ? « J'pense que me dire ta gueule c'est pas super bien vu t'sais parce que ça me donne envie de parler et de faire chier le monde encore plus. » C'est comme ça que j'fonctionne, à la contradiction. j'ai toujours été une chiante de première et ça m'plaît bien, au moins on me remarque. Après de là à m'aimer y'a un grand pas, mais Gabe ça avait pas l'air de le déranger donc. Bon après je le sais que je suis pas grosse, je me connais quand même. C'est juste de l'auto dérision. Puisque les débiles du style le couple Ken et Barbie Beaucyllie avait décidé que j'étais grosse, parfait, moi j'étais grosse, elle elle avait des faux seins et lui c'est rien qu'un nain qui se vide tellement de gel sur la tête que j'suis sûre qu'en passant ma main dedans elle resterait collée comme avec de la glu super puissante, so. « Oooh voilà t'y pas qu'il bafouille le Gabounet ! » Là je parlais comme ma tante Mary qui me parlait comme à une débile lorsque j'avais 5 ans (les couettes en option), je sais que ça énerve vachement les gens quand j'fais ça mais c'est un peu le but. Heureusement que j'étais sur les genoux de Gabe d'ailleurs, sinon il aurait eu droit à un pincement en joue en bonne et due forme signé tata Lizzie. « Oh j'ai d'autres gens à tronçonner, ça me dérange pas, même si j'avoue qu'Ocy est une proie de choix, mais comme tu la kiffes j'vais rien faire, t'as vu comme j'suis gentiiiiille ! » Bonjour je m'appelle Lizzie et je suis un véritable ange... Ou pas.

edit : de choix, pas de joie...

J’ai horreur de bafouiller. Ca donne l’air idiot. Mais vu que je ne prétends pas être le gars le plus intelligent de la baraque, ça me va plutôt bien. Bafouiller, ça veut dire être gêné. Chez moi, ça s’allie à des pommettes rouges et un petit sourire naïf. Comme ça, j’ai l’air d’un gosse. Et ça, ça craint. Lizzie, évidement, repasse une couche par-dessus. Le Gabounet. Ca, c’est un des surnoms les plus moches qu’il m’a été donné d’entendre. Je grimace, mais je n’ajoute rien. En bref, elle a compris le concept, même si je n’ai pas pu l’articuler. Elle n’avait plus qu’à se trouver une nouvelle proie à décapiter, puis empailler la tête et l’accrocher au mur. J’imagine bien Lizzie avoir une pièce réservée à ses trophées, comptant des centaines de victimes à son actif. J’évitais que celle qu’elle nommait Barbie s’y ajoute. « Evidemment, t’es un ange. » je lui réponds avec un sourire, en collant un baiser sur sa joue rebondie. « Je pense que, pour toi, Beau sera une cible de choix. » j’ajoute. Non, je n’ai rien contre ce gars. C’est un peu le candidat dont la présence me passe par-dessus la tête. Il est là, il insupporte les gens, ils veulent sa tête au bout d’une pique, et j’vois pas tellement pourquoi. J'pourrai dire que je le trouve idiot, mais je le suis moi-même, alors bon. Mais c’est pas le meilleur pote de Lizzie, on l’aura compris.

Si Gabe était proche d'Ocyllie la Barbie, j'avais rien à dire. J'aime pas dicter leur conduite aux gens, et leur dire les gens qu'ils fréquentent ou pas, d'une, et puis je suis pas sûre que si je lui disais d'éviter cette fille, il le ferait. C'est ça les hommes. Dites leur de pas faire un truc, et ils font l'inverse. Les humains peuvent être d'un chiant, des fois, j'vous dit que ça. Bonjour Lizzie, grande anthropologue de renommée mondiale.. Ou pas. Bref. Donc non j'allais pas toucher à la blonde, j'allais même pas la provoquer, alors que d'habitude c'est tout à fait mon genre. Bien sûr, qu'elle vienne me chercher, et elle récoltera une bonne droite façon Lizzie. Mais faire des choses qui pourraient m'être reprochées par Taziah c'est pas mon truc. Je voulais surtout pas me faire sortir du jeu rien que pour avoir foutu un pain à une biatch sans intérêt. Après tout j'étais là pour aller au moins jusqu'en finale. « Toi t'es Gabriel, et moi j'suis l'ange, t'as vu comme on fait la paire. » dis-je en souriant, amusée. Bien sûr je suis loin d'être un ange, hors de la maison encore plus j'avoue que je compte pas mal de conneries à mon actif... Mais chacun porte sa croix, comme dit ma mère. Alors j’assume. Haha. Ou pas. Me frottant les mains telle une véritable psychopathe, je déclarai sur un ton sans appel « Ouh, lui, j'en ferai bien de la chair à saucisse. » c'était un secret pour personne que Beau l'pas beau et moi on pouvait pas se saquer. Sa manière d'être... Non désolée. J'avais cherché mais je pouvais juste pas l'encadrer, pourtant j'avais fait des efforts hein. Mais y'a des gens comme ça, tu peux juste pas les aimer, c'est contre ta nature, c'est tout. Enfin bon. « T'as d'la chance toi, tout le monde t'aime bien. » C'est vrai en plus, c'est ça le pire.

Après les aliens, les jumeaux maléfiques, Laurel et Hardi, voilà que Lizzie et moi formions à nous deux un ange. C’est. Cela. Ouais. Elle et moi étions surtout deux gros chieurs. Mais je ne pouvais pas la contredire sur un point ; on fait la paire. C’est « c’est ça qu’c’est bon ». Je n’éprouvais néanmoins pas du tout la même haine qu’elle entretenait pour le binôme Beau et Ocyllie. Peut-être était-ce l’effet jumeau. Moi, j’avais la bonne idée de m’enticher de la seconde, en restant dans l’indifférence totale pour le premier. Elle, elle tuerait volontiers les deux. Mais je maintiens, cette demoiselle est un ange, la douceur incarnée, j’vous jure. « Toute cette haine ne te va pas au teint. » je dis pour la taquiner. Ces pommettes rougies, rehaussées d’un sourire sadique. Non, elle serait bien plus adorable avec un collier de fleurs sur la tête. Bien sûr que je plaisante ; qui imaginerait Lizzie sans sa surexcitation à l’idée de tronçonner tout le monde en se goinfrant de daims, hein ? Faut pas abuser. Elle me sort que moi, tout le monde m’aime bien. J’ai comme une impression de déjà-vu. Ça m’arrache un soupir. « Racontes pas de conneries. » J’vais passer pour un faux modeste, mais c’est cool. « Orlando me hait, par exemple. » j’ajoute avec un sourire, carrément fier de pouvoir la contredire, même si j’dois pas trouver plus d’un nom à cette liste.

« Oh c'est pas vraiment de la haine, plus de l'énervement... Quand c'est la haine totale j'me transforme, comme la sorcière dans la belle au bois dormant t'sais. » Oui je sais, j'ai pas du tout le genre mais j'connais presque tous les dessins animés par coeur. Ah oui on me dit dure à cuire, mais j'ai mes failles hein ! Par contre pour que quelqu'un les trouve, c'est mort, héhé. Comme sis j'allais laisser quoi que ce soit transparaître de mes passions Disneyiennes. Bref, Gabe avait décidé de se voiler la face. C'était pas ma faute si tout le monde l'aimait bien, même que des meufs se battaient pour lui et tout ça. Après si ça lui plaisait pas, tant pis, mais fallait assumer ! Bon, il parlait de choucroute frisée. « Ah ouais c'est pas faux. Enfin je suis sûre qu'il te hait pas à ce point, t'façon il peut haïr personne lui, c'est un nounours. » regardez, j'arrête pas de le faire chier et il revient toujours vers moi. Un vrai maso. Mais bon. Haussant les épaules, je finis par éclater de rire. Oui j'avais oublié que Gabe avait posé sa tête sur mon épaule, et comme je suis une bite ben sa tête avait rebondi et il devait s'être mordu la langue vu le cri qu'il avait poussé. j'sais c'est pas drôle, mais l'entendre crier un instant comme une fillette ça m'avait surprise et amusée. « J'suis désolée ! » vraiment c'était pas intentionnel.

« J’te voyais plutôt en Hulk. » j’avoue avec un petit rire moqueur, pas bien méchant. « Genre, énorme, verte, baveuse et enragé. » Sexy, quoi. Mais moins que la Sorcière de la Belle au Bois Dormant. Oui, je connais, j’suis pas complètement inculte. Non, j’suis pas un fan des Disney, qu’on me prenne pas à ce point pour un gay, j’ai déjà avoué que j’aimais bien Moulin Rouge. C’est ma sœur qui adore ça, comme toutes les filles. Non, pas Lizzie. Ma vraie sœur. Elle aussi, je l’ajouterait à la liste des gens qui me haïssent. Je lui ai toujours fait la vie impossible. Elle me le rendait bien. Mais puisque je vous dis que c’est pas Lizzie ! « Un nounours, tu rigoles ? » Orlando c’est une choucroute, c’est tout. Un plat de pâtes avarié. Et il me hait, je sais même pas pourquoi. Il a simplement décidé qu’il ne m’aimait pas. Alors j’ai décidé que je ne l’aimais pas non plus. C’est drôlement con. Mais sûrement pas plus que Lizzie qui se met à rigoler alors que ma tête repose encore sur son épaule. C’est mon front qui rebondit sur son os. Et ça fait mal. « Ah putain ! » Voilà, je deviens grossier. Merci Lizzie. Désolée ? C’est ça, ouais. « Si tu veux te débarrasser de moi, trouve mieux que la commotion ! » Mes pauvres neurones sont comme des balles rebondissantes qui cognent à gogo sur les parois de mon crâne, super.

« Hé mais ta gueule ! » Genre moi en Hulk, et puis quoi encore ? Non mais vous me voyez avec des muscles qui font genre 3 dois la taille de Beau ? On rêve, je sais que j'suis bien en chair, mais... Faut pas abuser, quoi. Puis le vert me convient pas au teint, j'en suis sûre. Tout comme la bave j'pense. « Il est pas méchant il est juste... Euh, chelou. » c'était le mot qui s'approchait le plus de l'attitude d'Orlando, à mes yeux. Il était bizarre. Mais après bizarre ça peut être positif ou négatif, au choix. De toute façon si Gabe l'aimait pas, j'allais pas le forcer. Tout comme il pouvait pas me forcer à aimer Barbie. Je parle bien d'Ocyllie of course, pas de la célèbre poupée.. Quoique j'aime pas les barbies non plus, je leur arrache toujours les jambes. Ca serait amusant de faire pareil avec Ocyllie... Mais on va s'abstenir hein. « J'ai pas fait exprès j'te jure ! » Ben oui je suis une vraie quiche parfois, faut pas m'en vouloir. Puis pour une fois que je fais pas une connerie intentionnellement... « Tu sais que je préfère la tronçonneuse. Tombe pas dans les pommes hein ! » ok, là j'ai pouffé de rire. C'était pas la mort non plus, enfin à mon sens. Y'avait pire quoi, n'empêche que je m'en voulais. Un peu.

Ca s’envoie des « ta gueule » comme un vieux couple. Comme on est mignons. J’vous jure. Par contre, Lizzie qui prend la défense d’Orlando, ça fait peur. Je relève la tête quelques secondes et arque un sourcil. Il est « juste chelou » ? Mais c’est peu de le dire ouais ! Ce mec voue de la haine à des gens qu’il ne connait pas. Il porte une choucroute sur la tête. Il est pas normal. Quand j’vous dit qu’il va y avoir un truc entre ces deux-là. Je m’efforce à penser que si la jeune femme n’a rien dit à propos d’Ocyllie, je ne peux rien ajouter sur Orlando. Sauf que c’est plus fort que moi. « Tu m’fais peur quand tu dis des trucs comme ça. » je lui dis pour la taquiner. J’vais sûrement me prendre une baigne dans le bras. Non, elle a mieux ; m’écraser la tête contre son épaule histoire que je perde quelques neurones. « C’toi qui crains. » je grommelle. Non, je ne comptais pas tomber dans les pommes. Il en faut quand même plus.