« Bon c'est peut-être ma dernière soirée, et en plus de ça suis à la bourre ! » m'exclamais-je tout haut, alors que je savais que tout le monde s'en tapait. Alors j'me suis foutu comme une grosse larve sur le canapé, tournant mon regard vers une petite brunette. " T'AS UN GROS CUL SEXY LIZZIE !"

« Tu sais c'qu'il te dit mon gros cul ? » je me retournais, offensée, et adressai un bon doigt d'honneur à Orlando la choucroute frisée, nanmého. Déjà que Barbie et Ken se gênaient pas sur mes prétendues kilos en trop, il allait pas s'y mettre lui aussi. Pour la peine j'ai quitté le bar (finissant mon verre au passage, pas folle la meuf, Mercy pouvait traîner dans l'coin et piquer ma part), et sautai sur les genoux de Dodo l'clodo. « J'espère que tu souffres là, avec un mammouth pareil je comprendrais et j'approuverais. » et paf, sourire sadique.

A cette soirée, les deux jeunes femmes avaient un point commun : les personnages qu'elles incarnaient n'étaient pas seuls. La brune avait un mari, et la blonde trois membres de son groupe. Mais aucune des deux ne prévoyait de les rejoindre, les jugeant absents ou inintéressants. Alexis tourna la tête vers l'autre membre d'Abba, Cassiopée, qui était entourée de Gabriel et Lizzie. Inséparables, ces deux-là. Mais la belle Australienne avait bien remarqué ce qu'il se passait entre son interlocutrice et le chef de son équipe, sans savoir ce qu'il y avait réellement entre eux. La brune reposa son regard sur Ocyllie lorsque cette dernière déclara vouloir se lancer dans une carrière solo. « Dommage que sois une tenniswoman, je t'aurais bien aidé dans ton nouvel objectif. Mais tu vas faire un tabac, j'en suis certaine. » plaisanta-t-elle doucement. Puis, observant Beau au bar, elle reprit en le désignant. « Tant que tu ne portes pas de moustache, tu devrais faire un carton. » D'accord, c'était à la mode, mais une vraie moustache sur une jeune femme, ce n'était pas non plus l'idée du sièche.

Je lui adressais ce même sourire, tout en poursuivant dans sa plaisanterie. « J’en suis certaine aussi. En même temps, personne dans cette pièce ne risque de me faire de l’ombre. » Un air prétentieux flottait sur mon visage. Certes, je manquais de sérieux ; néanmoins, je continuai « Si ce n’est les fesses du primate obèse. » Qui risquait de me faire de l’ombre mais à proprement parler. Je doute que la bonne femme en question m’entende. Mon timbre de voix ne se voulait pas très porté. En même temps, elle devait être actuellement dans un autre univers ; prodige ! un mammifère de la même espèce batifolait avec elle. Serait-ce la période d’accouplement chez nos amis les singes ? Sans doute. Peu importe. Alexis me faisait remarquer que mieux valait que je ne porte pas de moustache, pour le bien de ma carrière. Je suivis son regard porté sur mon cher binôme. Il portait une moustache. Amusant. Je ne savais pas véritablement quoi en penser. Bref. « Tant pis pour la moustache alors. » lui répondis-je, faussement déçue. « Par contre toi tu devrais essayé. Je suis sûre que ça amènerait un peu de piment dans ta vie de couple. Ton mari à l’air d’aimer ça, les poilus. » Un clin d’œil furtif, taquin. Je persistais à croire qu’Elias était gay, ce soir.