I'm on the pursuit of happiness and
I know everything that shine ain't
always gonna be gold

J’avais pris la sage mais très étrange initiative de préparer mon propre déjeuner ce midi là. Bolognaise. Ce qui fut plutôt une mauvaise idée. Je n’ai pas à le cacher, je suis une bien mauvaise chef : je manque d’expériences comme de technique. Et je devais avouer que me voir, ne serait-ce que touiller une sauce était un spectacle plutôt comique. Bref. Alors que je versais de la sauce tomate dans une casserole, j’eus la maladresse de verser la moitié à côté, sur moi. J’en avais partout, c’était immonde. On aurait dit que je sortais tout droit d’un massacre. Peu importe. Je passais le relais à quelqu’un de plus expérimenté pour monter me changer. J’entrai dans ma chambre, à première vue, déserte, même si je ne m’étais pas préoccuper à scruter les environs. J’attrapai la première tenue que j’avais sous la main, à savoir une charmante robe d’été. Je me déshabillai quand mon coude frappa dans une armoire. S’en déteignit un certain brouhaha, dont un « Putain ! » lancé avec un soupçon d’exaspération. Je regrettai aussitôt ce chahut quand j’entendis un râle qui n’était pas le mien. Merde. Un habitant était encore endormi. Il ne devait plus l’être en tout cas. J’enfilai rapidement ma robe avant de lancer. « Excuse, je ne t’avais pas vu. » dis-je, désolée, même comme je le pensais, il venait de se réveiller, il ne devait pas en avoir grand-chose à foutre que j’étais désolée.

C'est si bon ! Si bon de se prélasser dans ses couvertures confortables et sur ce lit non moins confortable, surtout que je le mérite bien après l'effroyable nuit que j'ai passé ! Une fois de plus Cassiopée avait décidée d'organiser un de ses nombreux jeux nocturnes et non seulement il fallait qu'elle y fasse participer la quasi totalité des participants de la villa, mais évidemment il fallait aussi que cette partie de jeu se déroule dans notre chambre commune, fameuse chambre où je n'avais pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. Voilà donc pourquoi je me retrouve à essayer de rattraper mes heures de sommeil perdu alors qu'il doit déjà être midi passé et je suis sur le point d'enfin réussir à fermer l'oeil lorsque j'entendis un petit bruit, aussitôt suivi de la voix d'une jeune femme jurant à voix haute. Mes yeux s'ouvrent alors instantanément et mes sourcils se froncent lentement, la jeune femme s'excusa alors, comme ci cela suffirait, je m'apprête donc à bondir de mon lui pour lui faire part de ma pensée lorsque je me rends compte que c'est la petite Ocyllie, la gentille petite Ocyllie qui a failli nous quitter vendredi soir. Je soupire alors et me ravise « C'est pas grave Ocyllie, ne t'inquiète pas ! » Je lui souris ensuite, une dispute entre moi et Beau aurait pu facilement éclater aussi, si je ne m'étais pas ravisé.

C’était Elijah. Je le reconnus au moment même où il s’apprêtait à me bondir dessus. Je ne sais pas réellement les raisons qui le poussèrent à se rétracter mais mon Dieu, je les bénis. J’aurais été dans sa situation, je n’aurais pas hésité une seule seconde à incendier l’inconscient(e). Mais heureusement, je ne l’étais pas. La dernière chose que je souhaitais, était de me prendre la tête avec l’un des membres de mon équipe, si ce n’est mon binôme lui-même. Ainsi, j’étais ravie de l’entendre annoncer que ce n’était pas grave. J’en restais tout de même gênée. Surtout au vu de sa petite mine. Il n’avait pas du dormir longtemps ; en même temps, au vu du chahut de la vieille, ça ne m’étonnais pas. Je n’avais pas dormi non plus et le fameux, la fatigue pouvait d’ailleurs bien se lire sur mes cernes. Malgré tout, je restais en forme. Je serais fatiguée demain, je présume. Je lui adressai un délicat sourire avant de m’approcher légèrement. « Rude nuit, hm ? » affirmais-je dans cette question rhétorique. Rude était le mot. Moi qui m’apprêtais à faire un bilan de la nuit dernière, je me rendais compte qu’en plus de l’avoir sortie de son sommeil, j’allais l’empêcher d’y retourner. Il n’y a pas à dire, j’étais polie... « J’te laisse ? » lui demandais-je, finalement soucieuse de gêner.