Citation :

gabriel and noraline

❝ I SEE YOUR TRUE COLOURS ❞

On va finir par croire que je passe ma vie dehors. Moi qui suis, hors du jeu, le genre de gars bien citadin qui aime son appart, des bars, les cinémas, les rues animées. Quoi que Newcastle est une ville sympa, dans le fait qu’elle a pas mal de verdure, et un gigantesque port. J’aime bien, plus que Sydney, où on étouffe. Mais moins que Londres. Parfois le pays me manque. J’évite quand même les crises de nostalgie. Après tout, on est pas bien, ici ? Deux villas, un énorme jardin, piscine, et une putain de forêt. C’est à peine si mon appart fait la taille de la chambre des Waratah, alors je vais pas me plaindre. Au contraire, j’en profite. On a une forêt pour une vingtaine de personnes ; j’suis sûr qu’on peut y faire des cabanes de malade, de quoi construire une troisième villa. Carrément. Je me balade, sans but. Sauf peut-être l’espoir de croiser quelqu’un. Et bingo, je vois Noraline. Une Waratah que j’aime bien, même faute de lui avoir vraiment parlé une fois. Elle est mignonne et gentille, il en faut pas plus pour que j’apprécie quelqu’un. J’approche, arrive près d’elle ; ce n’est que quand elle lève les yeux qu’elle me remarque en sursautant. J’étouffe un rire. J’dois faire peur, c’est pour ça. « Tu feras croire à personne que tu me détestes, c’est évident que tu m’adores. » je lance en haussant les épaules. « Fais gaffe, je serais vexé que tu dises que j’ai une gueule qui fait peur. » Je plaisante, pour la détendre. Bah, de toute manière, elle va pas piquer une crise parce que j’suis venu la saluer.

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gabriel and noraline

❝ I SEE YOUR TRUE COLOURS ❞

Je commençais à suivre les conseils de Lizzie, qui me disait qu’en tant que chef d’équipe, je devais connaitre toute la clique et m’en faire apprécier. Je me dis que ça ne devrait pas être trop difficile, je n’ai pas vraiment d’ennemis dans les villas pour le moment. Quoi qu’il en soit, Noraline faisait partie de mon équipe, et à plusieurs reprises j’avais pu constater qu’elle en était un membre adorable. Elle est peut-être un peu discrète, mais je ne la connais guère assez pour l’affirmer. Néanmoins j’agis souvent avec les gens comme si je les connaissais depuis toujours. J’abordais donc la jeune femme et entamait la conversation sans détours. Alors, ais-je une tête à faire peur ? Elle n’est pas la première à qui je donne une crise cardiaque. Abbie aussi avait failli ne pas se remettre de mes apparitions silencieuses. Et alors quoi si elle disait que ma tronche fait en effet peur ? « Et pourquoi je t’enterrerais pas ? C’est une bonne idée. » Voilà, Nora vient de me donner sa propre mort, c’est malin. « J’étais justement en train de faire du repérage des endroits où on pourrait cacher un cadavre facilement. » je réponds ensuite en haussant les épaules. J’avais dit que je ferais de tous les candidats des lardons sauce barbeucue, mais faudra bien planquer les squelettes. Et les placards, c’est grillé. « Ou alors, où on peut faire des cabanes. » Gros contraste, j’ai soudainement sept ans. "T'imagine, une grande cabane privée pour l'équipe, la classe que ça serait?" Ouais bon, y'a tout ce qu'il faut dans les villas. Dans le luxe total, en plus. Mais c'est beau de rêver.