▬ LOU-A & GABRIEL ▬
Dimanche 13 Mai – 08.00

La vache, il est tôt. J’ouvre les yeux instantanément à sept heures. Du genre où, une fois les paupières ouvertes, pas moyen de les refermer, même si on se verrait bien pionsser encore des heures. C’est. Mort. A cette heure là, j’suis assez certain d’être le seul debout. En tout cas, dans la chambre Waratah, ça ronfle. Sans un bruit, je prends des affaires et vais dans la salle de bains prendre une douche. Ca m’enlèvera cette envie de dormir impossible. J’ai du mal à croire que je suis débout, n’empêche. Moi qui, y’a une semaine encore, commençait mes journées à 14h. Sorti du jet d’eau, j’enfile un simple jean, un T-shirt blanc –à peu près comme toujours, j’y peux rien. Chose encore inhabituelle, mon ventre crie famine. Moi qui n’ai jamais vraiment faim, et qui bouffe pas des masses. Bah mince, quoi. Du coup, je file dans l’autre villa où j’me trouve une boîte de gâteaux dans le cellier avant d’aller me poser dans la salle à manger. Et bah non, je ne suis pas le seul réveillé. Je trouve assise là, Lou-Amstrong. Face à elle, un muffin. Et planté dans le muffin, une bougie. Je la regarde une seconde. « Joyeux anniversaire ? » fais-je comme une question, parce que vu le niveau le folie de certains candidats, qui sait si c’était pas juste un trip de foutre une bougie sur un pauvre muffin.

Treize mai, mon anniversaire. Autant dire que j'ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit, et encore plus que toutes les autres nuits du douze au treize mai de ma vie. Je suis encore une grande enfant dans ma tête, et le concept même de fêter un anniversaire m'enchante profondément. Seul hic là dedans? Je suis dans un jeu télé, et personne ne sera là pour le fêter avec moi. Pas Nate, ni Lily, ni même Josh. Je me décide à me lever à 8h même si tout le monde autour de moi dort, prends une douche et enfile ma robe préférée. Lunettes de soleil sur la tête, comme à mon habitude, et mains dans les poches, je fais un crochet par le cellier pour me trouver quelque chose à manger. Dans un coin je trouve des muffins, pépites de chocolat et éclats de noisette. J'en prends deux et alors que j'allais sortir, j’aperçois un paquet de bougies. J'en attrape une et me dirige vers la salle à manger. Là, je m'assois sur la grande table, face au jardin et plante la bougie dans l'un des gâteaux, puis je l'allume avec mon briquet à fleurs. « Joyeux anniversaire ? » Je me retourne et découvre Gabriel, debout dans l'encadrement de la porte. Je rie légèrement puis dis : Eh oui... 28 ans aujourd'hui, youpi La fin de ma phrase est légèrement sarcastique. Parce que autant j'aime les fêtes et les cadeaux, autant savoir que je vieillis m’horripile. J'ai l'impression de sentir se dessiner les rides sur mon visage au fil des jours, et ça m'angoisse. Beaucoup. D'accord, énormément. Je tends alors le second muffin à Gabe en disant, plus joyeusement : Tiens! ça se fête, non ?

Je suis plutôt surpris par la scène. Lou-A, face au minuscule muffin, la bougie, seule dans la salle à manger. J’espère quand même, au fond, que ce soit pas vraiment son anniversaire. Ca serait triste comme souvenir, au fond. Et pourtant, elle acquiesce, disant qu’elle prenant un an de plus aujourd’hui. Soit 28 printemps maintenant. (Et dans ces moments là, où je trouve des gens de mon âge qui ont un gosse et un divorce derrière eux, j’ai l’impression de rater ma vie.) Youpi, ouais. Pas convaincu. J’prends une chaise et m’assois juste en face d’elle. Je dévisage le pauvre muffin qu’elle me tend. Mais je le prends malgré tout. Pour le dévisager de plus près. « Sérieusement, un… muffin d’anniversaire ? » Ah ouais, ça ct’une fête. Re-youpi. « C’est juste déprimant, Lou. » J’ajoute avec toute la sincérité et la spontanéité du monde, la regardant dans les yeux, dépité. « Bon, ok, attends moi là. » Je me lève et me glisse par une porte-fenêtre ; je prends la première fleur plutôt sympa qui me tombe sous la main et reviens la caler dans les cheveux de la belle, contre son oreille. Puis je retourne dans le cellier, que je dévalise ; je reviens avec la majorité des boîtes de muffins que j’ai trouvé. Je dispose un premier étage en cercle, puis un second plus petit par-dessus, et un troisième ; pyramide de muffins, tu peux pas test. C’est au sommet du gâteau d’anniversaire improvisé que je pose le premier muffin de Lou, orné de sa bougie. Là, ça a un peu plus de gueule. Fier de monself, je me rassieds à côté de la jeune femme et me penche sur son oreille. « Joyeux anniversaire… » je chante en murmurant doucement. C’est déjà mieux que se regarder en chien de faïence avec un gâteau, non ? Les anniversaires, c'est sacré. Voilà tout.

« Sérieusement, un… muffin d’anniversaire ? » Je hausse les épaules avec un demi-sourire en guise de réponse. « C’est juste déprimant, Lou. » Ah, il trouve aussi ? J'allais lui répondre quand il me demande de l'attendre ici. Je le regarde interloquée, mais obéis tout de même. Je ramène mes jambes sur ma chaise de façon à m'asseoir en tailleur. Lorsque je le vois revenir avec une fleur dans les mains, je laisse échapper un petit " Oh! " de surprise et sourie jusqu'aux oreilles lorsqu'il me la glisse dans les cheveux. Je le regarde s'éloigner à nouveau, des étoiles plein les yeux. A peine le temps pour moi de me demander ce qu'il va bien pouvoir faire, je le vois revenir, les bras chargés de paquets de muffins. Intriguée, je le regarde monter, en deux temps trois mouvements, une sorte de pièce-montée faite de muffins. Enfin, il prends mon muffin, celui avec la bougie, et le dépose tout en haut de la pyramide. Je le regarde, et dis, en laissant échapper un petit rire : Mais t'es fou Gabriel ! Je me lève ensuite, alors qu'il me chante joyeux anniversaire et souffle la bougie. Prise d'un élan de je ne sais quoi, je saute à son cou et le serre fort dans mes bras. C'était exactement ce dont j'avais besoin aujourd'hui, il n'aurait pas pu mieux tomber. Voyant que l'étreinte s'éternise un peu, non pas que ça me dérange mais... Voilà quoi, je le lâche puis dis, d'un air enfantin : Désolée ! Ben ouais, après tout peut être qu'il n'est pas le genre calins & compagnie...

Fou ? Complètement siphonné. Mais je suis assez fier de moi. Il y a des anniversaires plus luxueux, et d’autres plus animés. Et je réveillerais bien volontiers tout le monde dans les villas rien que pour l’occasion. Mais je ne suis pas certain d’être bien accueilli à cette heure là. Ni même que Lou ai envie d’une énorme fête entourée d’inconnus. Parce qu’au fond, c’est ce que nous sommes tous encore pour elle. Non, au fond, un tête à tête cosy, un truc juste fun, c’est aussi bien. C’est juste histoire de marquer le coup. Elle se souviendra sûrement de son anniversaire des 28 ans, dans un jeu de télé-réalité, devant une pièce montée de muffins. Ca bien le mérite d’être original. J’esquisse un sourire quand elle se lève pour souffler sa bougie. Elle a l’air contente, c’est le principal. Elle me saute même dessus et me prend dans ses bras. Et je vire au rouge tomate instantanément. Je n’ose pas vraiment lui rendre son étreinte. Je me contente d’une main dans son dos, la serrant très légèrement. Je suis loin de pas être quelqu’un de câlin, mais la surprise prit le pas. Après une bonne longue poignée de secondes, elle me lâche finalement. « T’excuse pas, c’est cool si ça te plait. » je lui réponds avec un léger sourire. La bougie éteinte continue de fumer, un peu de cire a coulé sur le premier muffin. « J’espère que t’as fait un vœu. » j’ajoute en lui adressant un clin d’œil. Cette fois, après avoir posé le premier muffin sur le côté, j’en prends un et m’assied pour le déguster. Pieds sur la table, comme toujours, je peux pas m’en empêcher. « Bonne chance pour bouffer tout ça. » j’fais, en désignant l’empilage de gâteaux, rieur. Bah, ça restera là pour ceux qui voudront.

Il me dit de ne pas m'excuser, ça va, il est pas trop tordu comme mec, en fin de compte. « J’espère que t’as fait un vœu. » Un voeu ? Evidemment, quelle question ! Mais Chuut... vous saurez pas. Il parait que si on révèle un souhait, il ne se réalise pas, alors voyez vous, je préfère le garder pour moi. Je réponds simplement, espiègle : Bien sur que j'en ai fait un ! Puis je pose mon index sur mes lèvres, indiquant que je ne révélerai rien. « Bonne chance pour bouffer tout ça. » Je rie puis dis, en guise de réponse, en levant en l'air un muffin de la pyramide : Cheers ? Après avoir croqué dans le gâteau - délicieux, soit dit en passant - je lui demande, en essuyant les miettes qui m'entourent la bouche : Et toi, qu'est ce que tu fais debout à 8h du matin, à te plier en quatre pour l'anniversaire d'une pauv' nana ? Lib' l'aurait fait pour moi. L'année dernière, je me souviens, elle avait manigancé avec Nate et à 9h elle m’apportait un petit déjeuner au lit, avec tout ce que je préfère sur le plateau. Mais là, franchement, tous ses efforts, ça me donnerait presque envie de pleurer. Presque j'ai dis. Et puis, aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais pleuré que trois fois dans ma vie ( si on ne compte pas la tranche d'âge de 0 à 12 ans, évidemment) : A la mort de mon père, la naissance de Nathan et à mon divorce. Pas que j'aie un coeur de pierre, loin de là, mais je prend toujours beaucoup de distance vis à vis de mes émotions... Un bouclier de protection...

On trinque avec des muffins, comme des gens parfaitement normaux. « Cheers » je renchéris avec un sourire amusé, malgré un sourcil levé d’étonnement. Bah, on remettra ça avec du Champagne ce soir, ça sera déjà plus classe. Pourquoi j’me plie en quatre pour son anniversaire à cette heure là ? J’hausse les épaules, comme si ça m’était égal qu’il soit tôt ou non, d’être là ou ailleurs. « J’arrivais plus à dormir. T’sais, y’ des matins comme ça où t’es réveillé, et t’y peux rien. » C’est juste frustrant. Mais je me dis que c’était un timming parfait dans ce concours de circonstances qui m’a fait venir ici avant que Lou ai l’air complètement pitoyable avec son muffin solitaire. Save the day. « J’pense que les anniversaires, c’est sacré. C’est un peu le seul jour où tu peux être content de prendre un an de plus, faut en profiter. Après, tu peux te plaindre de vieillir tout le reste de l’année. » Moi, de toute manière, les nanas qui font chier avec leur âge et se cherchent des rides imaginaires, ça m’file de l’urticaire. "Pas trop triste que le fiston soit pas là?" je demande, mais genre, de la manière la plus conne qui soit. Bien sûr qu'elle voudrait avoir son fils avec elle aujourd'hui, crétin.

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Il arrivait pas à dormir... Comme moi en somme. Ouais, sauf que lui avait pas de raisons spéciales pour pas dormir, mais je m'égare... Visiblement il a la même vision des anniversaires que moi, le seul jour où tu profites avant de déprimer samer. Je rie légèrement avant de dire : Et toi alors, c'est quand ton anniversaire, histoire que je te fasse un vrai gâteau digne de ce nom, pour l'occasion ? Enfin, si c'est pendant le jeu, évidemment. Oh, et si nous restons tous les deux, ce qui est une autre paire de manches, m'enfin... "Pas trop triste que le fiston soit pas là?" Il est sérieux là ? Bon, j'avoue il a pas de gosse, mais c'est pas le genre de questions qu'on pose, je sais pas... Ce p'tit bout c'est la chair de ma chair, le sang de mon sang, il est tout pour moi, tout ! Alors tu m'étonne qu'il me manque. Je dis alors, d'un ton qui se veut le plus détaché possible, si bien que seuls mes yeux, éteints, peuvent me démasquer : Oh, bien sur qu'il me manque mais je savais dans quoi je m'engageais en participant... J'avoue avoir été froide avec lui, alors j'essaye de rattraper comme je peux, histoire qu'il ne le prenne pas mal : Tu veux voir sa bouille? J'ai toujours sa photo sur moi. J'ai un petit pendentif dans lequel je garde sa photo. D'un geste machinal, j'ouvre la petite boite autour de mon cou, sans enlever la chaîne. Bon, oui, pour la voir il va devoir s'approcher dangereusement de moi, mais j'ai pas la peste... Et lui non plus, si ?

Je pense pas que mon anniversaire tombe un jour où nous serons encore dans les baraques. Ca ferait bien long, non ? Enfin, il ne me vient pas à l’idée que je puisse être encore là à ce moment-là. Je réponds quand même, du muffin plein la bouche –très glamour ; « Quatre Août. » Le même jour que Barack Obama. Ah, et aussi ; « C’le même jour que Louis Armstrong, la classe, j’trouve. » Pis ça fait une jolie coïncidence avec le nom de Lou-A. Par contre, me demandez pas d’où j’le sais ; j’le sais, c’est tout. J’enchaine sur une des bourdes made in Gabriel concernant le fils de Lou. Je pige très vite au ton de sa voix que, encore une fois, j’aurai pu me taire. Bah, pas fait exprès. Tant pis. Après tout, comme elle dit, quand elle est arrivée là, elle devait se douter que le fiston allait lui manquer. Beaucoup. Qui sait, peut-être qu’elle craquera et se barrera d’elle-même pour le retrouver. Non, sérieux, ça se fait pas de penser à ça. Elle me propose de me montrer sa bouille. Je suis pas certain d’en avoir envie. D’une, ça va encore me rappeler que j’ai toujours le niveau de vie sentimentale d’un ado de seize ans, et que j’foire ma vie. De deux, j’ai pas la tête à une séquence émotion dès le matin. Mais je veux pas avoir l’air impoli, alors je m’approche de son cou pour regarder par-dessus son épaule la petite photo dans le pendentif –c’est pas super cliché comme truc ? J’vais m’épargner l’éternel « il ressemble à sa mère, dis donc ! », parce que, ouais, elle est pas sa mère pour rien quoi. « J’en veux un tout pareil. » je dis sans assumer l’esquisse d’un sourire apparu sur mes lèvres. Non, j’ai pas dit ça. « Répète jamais à personne que j’ai dit un truc pareil. » j’ajoute en reprenant ma place. Puis je vois la caméra, là, dans un angle. Mer-de.

« Quatre Août. C’le même jour que Louis Armstrong, la classe, j’trouve. » Tiens, c'est un siiiiiiigne ! Avec Lib' on aurait sauté en criant d'une voix suraigu cette phrase, mais devant des millions de téléspectateurs, je vais m'abstenir, vaut mieux pour tout le monde. Ah mais oui, totalement la classe quoi ! Et pis c'est cool, on sera encore ici, le 4 aout Je pourrai lui rendre l'appareil. En mieux, parce que je serai au courant, évidemment. Il s'approche ensuite de mon cou, pour voir la photo que je lui tends. Je sais, c'est tellement niais d'avoir un collier porte-photo mais qu'est ce que vous voulez, je peux être fleur bleue comme fille. Bon, ok, Lily est fleur bleue. Mais ça lui a fait tellement plaisir de me l'offrir que j'ai pas pu refuser, et ça fait déjà presque un an que je le porte sans jamais avoir pu me résilier à l'enlever. « J’en veux un tout pareil. » Je sais, mon fils est beau. Très beau même, il va en faire craquer plus d'une, c'est certain ! Je pouffe alors, en disant : Je te le prêterai, un jour, j'suis certaine qu'il t'adorerait. Ah mais nan, j'suis bête, il t'adore déjà de la radio ! Pourquoi ai-je dit ça? Allez savoir... Oui, c'est un type que je connais depuis 2 semaines, mais c'est bizarre... Et puis je ne pense pas me tromper en disant que c'est un type bien. « Répète jamais à personne que j’ai dit un truc pareil. » Je ries en le voyant regarder la caméra puis mime avec ma main une fermeture éclair que je zipperais sur ma bouche. Je prends une nouvelle bouchée de muffin en réfléchissant à toute allure à un nouveau sujet de conversation. Action ou vérité ? Débile? Non, pire que ça... Mais j'essaye de détendre un peu l'atmosphère, c'est un peu... hum.... tendu ? Et puis, avouons que je n'ai pas d'idée...

Je fixe un instant c‘te foutue caméra et, finalement, mets ma main près de mon visage comme pour m’en cacher. Ce qui est parfaitement inutile, mais me donne l’illusion de pouvoir avoir l’air un peu plus exaspéré. Allez savoir pourquoi ça me dérange autant de déclarer devant tout un pays que ouais, je veux me caser, pouvoir tripoter une bague sur mon doigt, avoir ma famille, mes gosses, tout ça. Grandir un peu, en somme. C’est sûrement trop niais pour que je l’assume. J’en sais rien. Laissez-moi bouffer mes cheveux. J’me laisse quand même réconforter par les paroles de Lou, disant que le gosse m’adorerait. Bah, en général, quand les gens m’imaginent avec un gamin, ils pouffent de rire. Nan, je suis fiché comme le mec avec la vie sentimentale instable. Parce que c’est ce que je suis encore. C’est désespérant. Lou promet de se murer dans le silence, mais je sais que c’est trop tard. Bah, c’gentil quand même. Elle enchaine, sortant de nulle part, un action ou vérité. « Sérieusement ? » Il est juste huit heures du matin ; ma seule action serait de faire trois pas sans me prendre un meuble tant j’ai la tête dans le cul, et tenter les vérités serait risqué à voir ce que ma bouche articule toute seule. C’est pas un jeu qui me réussit on dirait, en plus. « Bon, vérité. » Trop la flemme de bouger. J’trouve ma boîte à cigarettes dans ma poche et m’en grille une du coup. J’en pose une autre sur la table et la glisse vers Lou ; « Cadeau. » Ouah, gâtée dis donc.

«Sérieusement? Bon, vérité. » J'espérais secrètement qu'il choisisse vérité, par flemme de faire une action, il est 8h, quand même... Le truc c'est que je n'ai pas réfléchi à ce que j'allais bien pouvoir lui trouver comme question à laquelle répondre. Pendant que je réflechis, il me tend un "cadeau", une cigarette. Après l'avoir allumée avec mon petit briquet à fleurs qui ne me quitte jamais, je dis, en soufflant la fumée par dessus mon épaule, à l'opposé de Gabriel : Tant de gentillesse de si bon matin, dois-je me méfier de quelque chose? Puis je rie légèrement. Je me creuse encore quelques instants la tête, puis finis par dire : Alors, Si tu devais emmener six candidats et ou candidates de Part of me sur une île déserte, ce serait qui, et pourquoi? D'accord, ma question est bidon, mais c'est pas grave. Au moins ça change du traditionnel c'est qui ton n'amoureuse? ou encore : Quel est ton plus grand cauchemars. Très peu pour moi. Autant exploiter le contexte, après tout. Bon, et je l'avoue, une petite partie de moi espère être dans le classement. Tordue? Ouais, un peu, un peu beaucoup même.