feat. Cassiopée

Après m'être sans cesse retournée sans pouvoir trouver le sommeil, je soupirai et dans un élan d'agacement, je me relevai brusquement en envoyant balader toutes les couvertures sur le sol. Je m'assis un instant, priant sans doute qu'en restant assise le sommeil me viendrait. Niet. Je regardai tour à tour les autres. Cleve et Gabe ronflaient légèrement, Lizzie dormait à l'envers et apparemment d'un sommeil agité, quant à Nora et Alexis, elles dormaient tellement paisiblement qu'il n'y avait aucuns plis sur leurs couvertures. De quoi m'agacer encore plus moi et mon insomnie. Je me mis sur la pointe des pieds et tentai de rejoindre le plus discrètement la porte, tout en regardant si je ne les avaient pas réveillés. Bim. Aïïïe. Je venai de me prendre l'orteil dans l'angle du lit de Lizzie. Je me retins de crier mais je ne pus empêcher un léger couinement. Putain, qu'est ce que ça faisait mal. Je me pris tant bien que mal le pied entre mes mains et tentai de calmer la douleur. Fallait vraiment que je sorte cette fois-ci. C'est en boitant finalement que j'atteins la porte et sortis de la chambre. Pieds nus, je décidai quand même de sortir prendre l'air. Et merde, j'avais oublié mes clopes. C'était ma nuit, tiens. Je commençai à marcher entre les allées du jardin. De nuit, il paraissait bien plus menaçant. Je m'enfonçai petit à petit vers la limite entre le jardin et la forêt. J'entendis soudain un bruit. Bah, c'est qu'un animal. Et puis, la nature regorge de bruits, tu sais jamais d'où ça vient. Un craquement de branche. Non mais là, c'est pas un criquet. Si ça se trouve, c'est genre le Sarcophilus harrisii, appelé plus communément le Diable de Tasmanie. Un truc carnivore qui mange ses proies vivantes parait-il. Non mais arrêtes ta parano. Quoi que dans le doute.. « D'accord, hm, y'a quelqu'un ? » Rien. « Non mais comme si, le diable de tasmanie allait me répondre. » marmonai-je. Bon, je ne m'amuserais pas à aller jusqu'à la forêt, hein. Vallait peut être mieux rebrousser le chemin et rentrer. Non pas que j'ai peur. Juste au cas où, quoi.

Cette nuit encore Cassiopée n’arrivait pas à trouver le sommeil. Elle avait pourtant tout essayé. L’autre soir elle avait ingurgitée un somnifère. Raté. Le soir suivant elle en avait ingurgitée deux. Rien à faire. Ce soir-là, elle avait écouté les conversations soporifique de certains candidats jusqu’à tard dans la nuit en espérant trouver le sommeil, rien que pour une petite heure. Même pas. Elle ne pouvait pas rester en place. Elle ne se voyait pas passer la nuit sous ses couvertures et entendre les ronflements qui provenaient du fond de la chambre. Blake. Il avait vraiment falloir faire quelque chose là parce qu’il avait tout l’air d’un gros con à force de nous faire la truie toute les nuits. Enfin, passons. Elle avait pris le temps d’enfiler un jean et un sweat, comme ça à l’aveugle, dans le noir, pour rejoindre l’extérieur de la villa. Elle marchait. Elle s’enfonçait dans les allées sombres de fleurs. La pleine lune illuminait les alentours. Les arbres se dressaient sous des formes effrayantes. On se serait presque cru dans un film d’horreur. Elle s’enfonçait dans la forêt. Non, elle n’avait pas peur. Elle ne reculait devant rien. Elle voulait faire monter l’adrénaline en elle. Bingo. Son petit cœur cognait contre sa poitrine, son sang circulait tellement vite dans ses veines qu’elle en avait mal à la tête. Depuis combien de temps était-elle là ? Une heure. Deux peut-être. Elle n’en savait rien. Elle s’en foutait. Un bâillement venait franchir la barrière que formaient ses lèvres roses, ses lèvres froides. Une voix féminine se faisait entendre. Elle s’arrêtait, fronçant les sourcils un court instant. Elle n’était pas seule. Elle ne répondait pas. Son imagination devait être en train de lui jouer des tours. La fatigue certainement. Elle continuait d’avançait avant de heurter quelque chose de mou, de grand … d’humain. Elle ne pouvait s’empêcher de pousser un cri qui faisait partie de la grande famille de ceux qui vous glace le sang en un tour. « Attention je suis armée, j’ai un couteau hyper tranchant qui n’attends que de se planter dans votre ventre. » Le couteau ? En réalité un bout de bois qu’elle venait de ramasser.

Je jetai un dernier coup d'oeil vers la forêt, histoire de vérifier les alentours une fois que j'aurais le dos tourné. Dans ma rotation, quelque chose me tamponna. Je sursautai, poussai un léger cri et fermai les yeux. Waou le réflexe en y réfléchissant. Le meilleur moyen de se faire bouffer. L'animal cria de toutes ses forces. Un cri strident qui vous glace le sang. Mais.. ce n'est pas un cri d'animal ça ? Je réouvre les yeux et tombe nez à nez avec un batôn pointé sur moi. Plutôt pointue d'ailleurs. Enfin, il a l'air, il fait plutôt noir en pleine nuit. « Attention je suis armée, j’ai un couteau hyper tranchant qui n’attends que de se planter dans votre ventre. » Machinalement, je fais un pas vers l'arrière. Effrayée, je tente de reprendre mes esprits. « Oui et bien moi, j'ai, j'ai.. » Je me baisse et cherche dans le noir un objet, pointu de préférence. Je tatonne sur le sol terreux et j'arrive à ramasser quelque chose. Je me relève. « .. un sabre aussi tranchant que ton canif. » Et je tends ce que je m'apperçois être une longue branche pas le moins du monde offensive. Tant pis, c'est la conviction qui compte.

Cassiopée ne s’attendait pas à ce que la chose qu’elle venait de bousculer se mette à lui parler. Elle fronçait les sourcils. Son cœur cognait contre sa poitrine. Elle tremblait comme une feuille. Sans bruit, elle faisait un pas arrière. Fuir était certainement le seul et unique moyen pour rester en vie. Pourquoi ? Parce qu’apparemment la nana qui se trouvait devant la gamine était armée et que la gamine était plutôt du genre trouillarde sur les bords. Ouai, elle semblait forte comme ça, mais en réalité c’était une véritable petite âme fragile. Attendez. Stop. Arrêt sur image. La néo-zélandaise plissait les yeux. Sa vue était à présent habituée à l’obscurité et en se concentrant elle pouvait identifier l’identité de la personne qui se trouvait là, avec elle. Il s’agissait d’une femme à en juger par la voix. Blonde, elle était blonde. Elle bougeait légèrement sur la gauche, puis la droite afin de mieux l’observer. « Abbie ? » demandait-elle d’une petite voix douce. Alors là c’était le pompon, elle était sur le point d’embrocher l’une de ses camarades avec un bout de bois totalement inoffensif.