Ft. Lizzie


Le soleil tapait. Les oiseaux chantaient. Cassiopée venait de se réveiller avec la folle envie de profiter de la nature, de retrouver ses racines et de se rappeler de ce qu’elle faisait lorsqu’elle n’était qu’une enfant et qu’elle jouait avec ses frères dans les bois qui se trouvaient non loin de chez elle. Elle pouvait encore voir cette petite fille aux cheveux châtains courir dans l’herbe verte et humide. Elle pouvait se rappeler de l’odeur des roses sauvages qui s’y trouvaient. La belle allumait une cigarette qu’elle portait à ses lèvres pour venir inonder ses poumons de cette nicotine qui lui pourrissait la vie. Pieds nus, elle marchait sur les galets qui n’étaient pas immergés d’eau. La gamine aux yeux clairs retombait en enfance. Elle manquait de tomber et un rire s’échappait dans les airs venant franchir la barrière que formaient ses lèvres. Un rayon lumineux l’éblouissait et son pied venait louper la pierre. Elle glissait et se retrouver les fesses dans l’eau froide. Vous avez dit maladroite, non pas du tout ce n’était qu’une impression.

Il faisait beau, horriblement beau même. je m'explique : comme il faisait un temps à aller dehors, tout le monde avait décidé d'aller au bord de la piscine. Bon, c'était pas que j'aimais pas les gens, au contraire, mais là j'avais l'impression d'être en plein milieu d'un concert tellement y'avait du peuuuple. Bonjour la glauquitude, quoi. Une idée me traversa soudain l'esprit : vers la forêt, y'avait une rivière. Et presque personne y allait, parce que les gens étaient des flemmards, contrairement à moi la guerrière, moi l'aventurière ! (Et soudain surgit face au veeent, la vraie héroïne de tous les teeeemps ! Lizzie-lasagne contre tout chacal, aventurière contre tout guerrière ! Bon j'avoue, le lasagne c'était juste pour faire une rime). Bref, je me suis aventurée dans la forêt, en espérant ne pas croiser de grizzlis, serpents, et autres... Lapins. Ouais faut pas croire, mais les lapins, c’est vilain. Depuis que mon ancien lapin m'a mordu, j'suis traumatisée, sans dec. Je l'avais appelé Déchicator.. Ça a du influencer. Bref, alors que j'arrivais à destination, j'entendis un "plouf", enfin quelqu'un tomber dans l'eau, quoi. Me faufilant, je vis Cassiopée dans l'eau, limite morte de rire. « C'est bon, j'ai capté pourquoi on est en binôme meuf. » sautant sur les pierres en mode je fais super attention je veux pas tomber, je réussis finalement à tendre une main à Cassio, pour l'aider à se relever. Avec un petit sourire, je lui dis : « On est toutes les deux des pas douées de la vie. »

Cassiopée. Cette nana était un véritable boulet. Non, mais sérieusement vous en voyez beaucoup vous des jeune femme d'une vingtaine d'année qui s'amusent à marcher sur des cailloux au beau milieu de l'eau et qui en plus se ramassent comme des grosses merdes ? Beh non, c'était rare comme image. Pourtant cela devenait une scène banale parmi tant d'autre quand on connaissait la gamine aux yeux clairs. Elle était maladroite et enchaînait les conneries. Le cul dans l'eau, elle ne bougeait pas. Quelqu'un riait. Merde, elle n'était pas seule. Son regard cherchait le ou la responsable. Une voix et une silhouette qui se faufilait sur les pierres derrière elle. Lizzie. Un fin sourire se dessinait sur le visage de la néo-zélandaise qui attrapait la main que sa partenaire lui tendait. Elle s'appuyait sur l'une des pierres pour pouvoir lever son gros cul. Toutes les deux des pas douées de la vie ? Les yeux de la gamine s'illuminait. Elle tirait Lizzie vers elle et … PLOUF, deux bombes à l'eau.  « Oups pardon, je suis vraiment maladroite. » Elle mettait l'une de ses mains devant sa bouche d'un air innocent avant de laisser un rire s'échapper dans les airs.

Alors que je me penchais pour ramasser Cassiopée qui s'était étalée Dieu sait comment dans le ruisseau, je sentis une force qui n'étais pas la mienne me tirer vers l'eau. genre là mon cerveau s'est mis au ralenti, je me suis rendue compte que je tombais, et un instant plus tard, plouf ! J'étais trempée. Han naaaaaan mon short jean il était trempé... Bon ben tant pis. Est ce que j'avais vraiment le choix ? Est ce qu'il y avait genre un sèche cheveux géant dans les parages, en plein milieu de la forêt ? Nan. J'ai donc fait la seule chose qui me venait à l'esprit dans cette situation : j'ai éclaté de rire comme une gogole. J'aime pas rire. J'ai un vrai rire de gosse qui va pas du tout avec ma personnalité. Mais des fois, ça sort tout seule, comme là. Puis je fronçai les sourcils, faisant semblant d'être en colère contre ma binôme, alors que pas du tout. C'était pas un peu d'eau qui allait me tuer, j'étais super Lizzie, non ? Puis, si Orlando ou Beau avaient été là, ils m'auraient dit que j'avais suffisamment de graisse pour être complètement étanche. Bref, j'ai éclaboussé Cassiopée, en poussant l'eau dans laquelle je baignais vers elle. Là c'était clair qu'elle était vraiment trempée. « Oups, moi aussi je suis super maladroite ! » lui dis-je avec un graaand sourire. la vengeance c'est mal !

Une vague d’eau froide, pour ne pas dire glacé, venait se fracasser contre le dos de la gamine aux yeux clairs qui ne pouvait s’empêcher de pousser un petit cri strident. Elle s’attendait à tout un tas de chose, sauf à ça et pourtant lorsqu’on y réfléchir il s’agissait de la réplique la plus naturelle lorsqu’il y avait de l’eau qui nous entourait. Elle était trempée de la tête aux pieds, encore heureux que le soleil était au rendez-vous aujourd’hui. « La vengeance ? Dis plutôt que tu rêves de voir mes formes sous un tee-shirt complètement mouillé. » lâchait-elle sur un ton mutin, alors qu’un sourire plus ou moins provocateur venait naître sur ses lèvres. Elle ne pouvait se retenir plus longtemps, un rictus amusé se dessinait sur sa bouche alors qu’un air rieur s’installait dans ses yeux. Quelques secondes plus tard, voilà que la gamine éclatait de rire tout en éclaboussant sa binôme autant de fois qu’elle le pouvait. Elle reculait comme elle le pouvait avant de se laisser tomber dans l’eau, dans le lit du ruisseau. Aie. Sa tête cogner contre une pierre, si seulement cela pouvait lui remettre les idées en place. L’eau courrait dans le dos de la belle. Elle fermait les yeux avant de pousser un soupir. « Dis, t’as remarqué que toutes les nanas, ou quasiment toutes, tournent autour du Gabriel. » Commérage quand tu nous tiens.