Jour des nominations. Je n'ai absolument rien à craindre, et c'est tellement bon ! Remarquez, je n'ai jamais rien eu à craindre, nous n'avons jamais été nominables, nous abélias, sauf cette semaine où Elias et moi sommes seuls immunisés de toute la maison. Je suis radieuse, rien ne pourrait aller mieux. Ah, et en plus Gabriel est nominé. Non, j'arrête, je suis méchante là. Il est tôt, enfin il doit être 10-11h quoi, et je suis dehors. Allongée sur l'un des ilots de la piscine, avec une cigarette et une tasse de café à la main, un bikini et des lunettes de soleil, je ne pourrais rêver mieux. Surtout qu'à cette heure ci tous les candidats sont encore endormis, et la maison est d'un calme... Génial. Le soleil du matin n'est pas encore trop fort pour ma peau blanche et ses rayons caressent celle ci doucement, apportant une chaleur des plus agréables à la moindre parcelle de mon corps. Je pourrais rester comme ça durant des heures entières.

Après cette semaine de « sursis », Beau était de retour dans l’aventure. Super. Alexis avait abandonné et ça par contre, c’était insupportable. Sans raison, comme ça. Putain. Enfin, ce n’est pas comme s’il y avait eu quelque chose entre eux. Bref. Comme à son habitude, Beau s’était levé tôt ce matin là et était parti courir dans les bois. Seul. C’était toujours mieux que d’être mal accompagné. Et puis qui donc irait se lever à une heure raisonnable pour faire du sport, hein ? Certainement personne dans cette villa, fallait pas se leurrer. Tout comme Beau ne se leurrait plus sur sa finalité dans l’aventure. Ca approchait. Jour des nominations ce jour-ci. Génial. Enfin, bon. Après avoir couru suffisamment longtemps, le jeune homme se rendit dans la salle de bain où il enfila son maillot de bain, passa rapidement sous la douche et… Pourquoi pas la piscine ? A cette heure-ci, elle devait être encore vide, le garçon pourrait faire des longueurs en paix. Ni une, ni deux, Beau se trouvait déjà au pied de la piscine et malheureusement pour lui, il y avait quelqu’un sur l’un des îlots. Plongeant tête la première, Beau fit quelques brasses avant de rejoindre les îlots et de grimper là où déjà se trouve une candidate. Lou-Amstrong. Dans toute sa splendeur. « Clope et café. T’aurais pas non plus des tatouages de filles sexy et un autre avec écrit je t’aime maman ? » Ouais, on était en plein dans le cliché du gars bedonnant et sans doute conducteur de camion. Les clichés sont fait pour être dit par des beaux gosses parfaits et irrespectueux. Voilà qui était fait.

J'entends quelqu'un faire du bruit avec l'eau, mais je ne bouge pas pour autant. Mes yeux sont toujours fermés. Non, je suis trop bien pour réagir. Une phrase me fait réagir de ma torpeur, quand même : « Clope et café. T’aurais pas non plus des tatouages de filles sexy et un autre avec écrit je t’aime maman ? » Je me redresse et rie à la remarque de Beau. Certaines auraient pu mal le prendre, mais j'suis pas le genre. Je dis, mutine : J'ai bien un tatouage planqué, bien vu, mais par contre, pas de je t'aime maman, ça c'est plus pour les gros machos genre... Toi? C'est bien connu, dans tous les films ce sont les gros bras, toujours irrespectueux et un poil vantards qui ont les tatouages les plus ridicules, notamment les photos de leurs mères. Cette simple pensée me fait rire, à nouveau. Je vous dit, rien n'entravera ma bonne humeur, aujourd'hui. Si on me compare avec ce que j'étais la semaine dernière, rien à voir ! Je finis par demander, en m'asseyant carrément sur le transat, abandonnant ma position si géniale : Qu'est ce que tu fais là de si bon matin, à part essayer de débusquer mes tatouages cachés, toi ? Il ne le verra même pas en rêve, ce tatouage. Héhé.

Lou-Amstrong se mit à rire à la réplique de Beau (normal, ce mec est génial et donc fait rire les femmes), pendant que ce dernier s’installait sur le transat, à côté de la belle. Elle répliqua ensuite qu’elle avait bien un tatouage, mais rien de ce que disait le garçon. Ouf. Néanmoins, elle enchaina en disant que ce serait plus son genre, en continuant dans les clichés, évidemment. Macho ? Pas faux. « Hors de question qu’un tatouage vienne salir ma superbe peau. » Et oui. Et puis si un jour il devrait s’en faire un, ce ne serait pas pour sa mère, fallait pas déconner non plus. Bref, Lou-Amstrong lui demanda alors ce qu’il faisait ici de si bon matin, à part essayer de savoir où était son tatouage. Beau esquissa un sourire. « Levé depuis déjà quelques heures, je prends soin de moi. » Faire du sport, tout ça. Il s’entretenait. Bref, il haussa un sourcil. « Allez, montre le moi. » C’était étrange. Il était placé sur sa fesse gauche ou qui ? Ou alors c’était un tatouage fait en temps de beuverie. Etrange. Non parce qu’un tatouage, d’habitude, on est content de le montrer, on ne le cache pas. Sinon, on ne le fait pas. Ca semble logique. Bref, Beau était pour le coup assez curieux de savoir où il se trouvait et ce que c’était.

« Hors de question qu’un tatouage vienne salir ma superbe peau. » Toujours souriante, je lève les yeux au ciel. N'exagérons rien, tout de même... Ce mec es vachement imbu de sa personne, quand même...« Levé depuis déjà quelques heures, je prends soin de moi. » Ouais, c'est bien ce que je disais. Je laisse échapper un petit rire, Juste à la limite du sarcasme. Genre, quoi ! Et après il venait me faire chier avec mes clichés ? « Allez, montre le moi. » Un petit secret en coin se dessine sur mes lèvres. Au mois j'ai réussi à l'intriguer, c'est déjà ça. Je dis, un peu provocatrice : Tu le verras pas ! Puis le défie du regard. Puis décide de mon montrer encore plus joueuse : Qu'est ce que j'y gagnerais, hein ? J'attends les propositions, peut être que ça vaudrait le coup !

La jeune femme reprit : Beau ne verrait pas son tatouage. Fronçant les sourcils, il allait répliquer quelque chose de plutôt tranchant lorsqu’elle reprit, joueuse qu’il fallait une contre partie. Intéressant. Qu’est-ce que Beau avait bien à offrir ? Allez savoir. Sans doute rien que des enfants puissent regarder. « Je t’offre mon corps pendant trente minutes. » Dit-il sérieusement, avant de reprendre sur le même ton sérieux. « Quoique, tu ne saurais pas comment bien t’en servir. » Et Beau n’avait pas l’habitude de s’offrir aux autres, au propre, au figuré etc. Bref, bien sur que non, son corps ne faisait pas partie de ce deal. Et pourtant, c’était l’un des seuls corps parfaits dans cette maison, mais bon, vu les gouts de Lou-Amstrong (c'est-à-dire Gabriel), la demoiselle se contentait de peu. Ce n’est pas le sujet. « Tu pourrais me poser une question et j’y répondrais. Sincèrement. » Et ça, ça n’avait pas de prix. Beau n’avait surement pas répondu à beaucoup de question de façon franche. Quelques unes, si, tout de même. Il reprit. « Sauf si ça touche de trop près à mon secret et dans ce cas… » Dans ce cas, nous verrons bien. L’observant de haut en bas, Beau affichait un sourire en coin. « Ou sinon, je le trouve moi-même ton tatouage. » Ce qui était aussi une option.

Il se met à parler, parler, parler... Comme je n'ai pas terminé mon café, je me vois dans l'incapacité totale de le suivre du début à la fin, et je comprends réellement que la dernière phrase : « Ou sinon, je le trouve moi-même ton tatouage. » Je suis intriguée par cette phrase et son air... provocateur. Je me marre à moitié et prends le même air que lui : Genre tu oserais, t'sais.... Ouais parce que ce tatouage il est pas sur ma cheville, genre... Faut le chercher. Et y'a pas tant de monde qui l'a vu... Mais je l'aime trop. Intriguée, je me demande comment il va procéder pour "le trouver", comme il dit... Je m'installe en tailleurs, le dos bien droit et les mains qui enserrent mes chevilles.

Spoiler:

Lou-Amstrong avait l’air assez bête pour ne pas pouvoir suivre une conversation tout en buvant son café. Alors imaginez un peu ce que c’était lorsqu’on l’invitait au restaurant. Enfin, bon. Du coup, Beau se mit à parler mais elle n’avait pas l’air de comprendre, putain ils avaient choisit tous les attardés ayant passés les castings et les avaient foutu dans cette propriété. Sauf Beau, il était l’exception, lui. Donc, elle ne fit apparemment attention qu’à la dernière phrase puisqu’elle ne répondit qu’à cela. Enfin, elle y « répondit ». Elle avait quel âge déjà ? Treize ans, apparemment. Il n’avait encore pas vraiment remarquer cela mais il semblerait que les gens devenaient tous aussi abrutis que Lizzie, ou bien Lou-Amstrong venait de trouver son idole. Bref, Beau fronça les sourcils aux mots ‘genre’ et ‘t’sais’. Manquait plus que les ‘t’as vu’ et l’ultime ‘lol’. Putain. Enfin, bon. « T’es déjà pas très habillée, y a moyen que je le trouve rapidement, non ? » Parce que la demoiselle était quand même en maillot de bain deux pièces, donc… D’ailleurs, Beau ne se privait nullement pour la regarder. On ne devrait pas se priver pour regarder quelque chose de joli. « Et sinon… Je devrais user de la force. » Beau lui accorda un sourire amusé. Non, il n’allait pas lui faire mal. Sauf aux poignets, allez savoir.

« T’es déjà pas très habillée, y a moyen que je le trouve rapidement, non ? » Plan drague foireux ou simple jeu de provocation? Je ne saurais bien le dire, mais je m'en amuse quand même. Pour être honnête, je n'ai jamais été du genre bien prude ou pudique. Engagée dans une relation, je suis la plus fidèle des femmes de la planète, mais le reste du temps, je sais profiter de la vie. Je réponds alors : Peut être, peut être... Oserait-il réellement dégrapher le haut de mon maillot de bains pour le trouver? J'en doute ! Quoique, avec Beau, rien ne m'étonnerait vraiment ! « Et sinon… Je devrais user de la force. » Je hausse un sourcil et dis, innocente : Tu ne violenterais pas une femme sans défense, si ? Mais je suis loin d'être faible et frêle. Mes bras sont plus puissants qu'ils n'y paraissent. Mais ça, il ne le sait pas.