Fin d’après midi, Beau était en train de nager dans la piscine depuis déjà un bon moment lorsqu’il en eut marre. Le soleil tapait toujours et se réfléchissait sur l’eau ce qui lui donnait mal à la tête et oui, pauvre chou. Le jeune homme décida donc d’aller s’installer sur l’un des transats afin de profiter du soleil sans effort mais, au lieu de s’installer autour de la piscine, il préféra aller sur ces sortes d’îlots, dans la piscine. Il s’installa alors sur l’une des deux chaises longues, la tête sous le parasol, jusqu’à s’endormir… Le réveil fut particulièrement agréable, brise légère, coucher de soleil, bref Beau avait plutôt bien dormi, quoique trop longtemps. Alors qu’il tournait la tête vers la chaise longue voisine, il y vit Alexis, allongée de tout son long. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? » Demanda-t-il surpris. Ouais, parce qu’il était évident qu’on ne venait pas sur l’un des îlots où Beau se trouvait sans au préalable lui demander la permission qu’il ne donnerait pas. La jeune femme était en bikini, Beau eu donc tout le loisir de la regarder, avant qu’il ne la regarde de nouveau dans les yeux, attendant sa réponse.

L'avantage d'être en Australie, c'était que le soleil se couchait tard. Très tard. De plus, le climat était également plutôt parfait, permettant aux candidats de profiter de l'extérieur mais surtout de la piscine et ses alentours jusqu'à point d'heure. Ce fut donc en pleine soirée que la brune quitta la villa pour la piscine. Coiffée d'un chignon et vêtue d'un simple maillot de bain, la température lui permettait de ne pas porter plus sans avoir froid. Une fois son corps parfait dans l'eau tiède de la piscine, la belle fit quelques longueurs avant de remarquer qu'elle n'était point seule. En effet, une tête blonde se trouvait sur un des îlots, en plein milieu de la piscine. Après quelques minutes d'intense natation, Alexis éprouva le besoin de s'allonger. Plutôt que de rentrer ou même de partir au loin, pourquoi ne pas s'installer sur un des îlots, tiens ? Il y en avait certes trois, c'était bien plus drôle de s'allonger sur celui où quelqu'un se trouvait déjà. Grimpant donc sur l'îlot où Beau était visiblement en train de dormir, la belle Australienne s'allongea sur la deuxième chaise longue, auprès de son colocataire. Même s'il était déjà tard et que le soleil ne pouvait plus vraiment lui faire mal aux yeux, elle ferma tout de même ses paupières, sans pour autant s'endormir. Au bout d'un moment, la voix de Beau la ramena à la réalité, et elle tourna la tête vers son voisin, plutôt surpris de la voir ici. « Comme si ma présence te dérangeait. » dit-elle sûre d'elle, tournant à nouveau la tête pour regarder droit devant, admirant le coucher de soleil. « Tu as presque raté ce spectacle, c'aurait été dommage. »

Beau se mit à sourire lorsqu’il entendit la réponse d’Alexis, sa présente le dérangeait-il ? Allez savoir. « Oh oui, grandement. » Dit-il d’un ton sérieux avant de tourner la tête vers l’endroit où regardait la demoiselle. L’horizon. Le coucher de soleil. La jeune femme reprit alors la parole, évoquant ce coucher de soleil, ce spectacle. Beau soupira. « J’aurais pu le regarder demain… Ou jamais. » Ouais, le jeune homme n’aimait pas particulièrement regarder un coucher de soleil, enfin, c’était pas mal mais sans plus quoi, puis c’était redondant. Bref, pas de quoi fouetter un chat. Ca avait la réputation d’être « romantique » surement pour cela qu’Alexis et d’autres devaient apprécier. Beau n’était pas des plus romantiques, c’était sans doute ça. Enfin bon. « Si tu veux voir un vrai spectacle, une vraie œuvre d’art, je suis juste à côté, sinon… » Dit-il amusé à la candidate. Après tout, pourquoi pas, on pourrait bien admirer Beau comme on admire un coucher de soleil. Le garçon continuait de regarder le soleil quitter l’horizon. Cool. Il soupira de nouveau. « Et je suis certain que ce spectacle te procurerait moins de plaisir que moi. » Quoi ? C’est vrai ! Le bel australien regardait tour à tour le coucher de soleil et Alexis, c’était kif-kif. Quoique non, il préférait encore voir de jolies courbes, tiens ça pourrait faire un bon compliment pour les filles romantico-idiotes « tu es plus belle qu’un coucher de soleil ». Ca ferait une bonne phrase débile, comme ce qu’aime les filles. Bref, super.

La brune s'aimait suffisamment pour ne jamais douter d'elle-même. Certes, elle savait bien que tout le monde ne pouvait l'aimer, mais elle ne comprenait pas pourquoi pour autant. Comment ne pas l'idolâtrer ? Elle était tout bonnement parfaite. Seuls les jaloux pouvaient encore se permettre d'être réticent face à la jeune femme, mais leur excuse n'était tout de même pas valable. Et Beau n'étant pas l'exception à la règle, il était évident que la présence de l'étudiante ne le dérangeait pas, même s'il affirmait le contraire. « Je sais bien qu'au fond tu ne peux résister à mon charme naturel. » Dans le domaine du narcissisme, on pouvait affirmer que ces deux-là s'étaient bien trouvés. Mais ce qu'ils n'avaient pas en commun, c'était l'admiration du coucher de soleil. A la base, Alexis plaisantait. Mais au fond, elle appréciait vraiment la vue. Si elle trouvait cela romantique ? Certes, mais ce n'était pas la raison de son admiration. Ce qui la fascinait était plutôt sa couleur, une sorte de rose violacée comme on en voit sur les cartes postales. « C'est vrai. Mais là, tu peux le voir avec moi, et ça, ça n'a pas de prix. » plaisanta-t-elle doucement. Même si la beauté de l'horizon était incomparable avec sa beauté à elle. Puis le blond enchaîna en affirmant que si elle voulait voir quelque chose de vraiment beau, il était là. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la demoiselle tandis qu'elle tournait à nouveau la tête afin de le contempler. « Pour affirmer que tu es une œuvre d'art, encore faudrait-il te mettre debout. Couché, tu n'es pas à ton avantage... » le provoqua-t-elle gentiment, toujours le sourire aux lèvres. Il n'avait pas l'air réellement emballé par ce que le ciel leur proposait, aussi décida-t-elle de se coucher sur le côté pour attirer son attention. « Ah oui ? Je demande à voir ça. » fit-elle, un air peu convaincu sur le visage.

Alexis affirma que Beau ne pouvait résister à son charme naturel, ce dernier se mit donc à sourire mais ne répondit rien, même si l’aurait pu, évidemment. Après tout, lancer des piques à Alexis n’était pas dans ses priorités, du moins, pas des cassantes. Puis il y avait Cassiopée ou Lizzie pour lancer son venin, c’était pour l’instant suffisant. Les deux jeunes gens partirent ensuite sur le sujet du coucher de soleil, plutôt cool, hein ? Alors que le bellâtre lui disait qu’il s’en moquait pas mal, la demoiselle répliqua que le regarder avec elle, ça n’avait pas de prix. « Evidemment, manquerait plus que tu te blottisses contre moi pendant que Tchaikovsky passe en fond sonore et ce serait parfait. » Sans commentaire. Bref, vous aurez compris à quel point il trouve cela idiot, n’est-ce pas ? Surtout qu’il l’a déjà fait. Et oui, quand on veut se taper un canon romantique, on utilise les grands moyens – et Beau ne se tape que des belles gosses, qui en doutait ? – Passons et parlons plutôt de Beau, encore et toujours un sujet qu’il appréciait. Il se proclama même Œuvre d’Art, ce à quoi Alexis lui répondit que pour cela, il devrait se mettre debout, rajoutant que couché, il n’était pas à son avantage. Le bel australien – même couché – haussa les sourcils mais déjà la jolie brune l’informait qu’elle voulait voir la capacité de Beau à être plus plaisant qu’un vulgaire coucher de soleil. La convaincre n’était pas dans ses plans étant donné qu’il était certain d’être à son avantage, debout, couché, assis. « Et après je remue la queue pour te convaincre, hein… » Bon, moyennement drôle, il ne la referait plus celle-là. Bon, puisqu’Alexis doutait du fait qu’il puisse lui procurer plus de plaisir, Beau planta son regard dans le sien avant de lui dire, très sérieusement : « Viens. » Ce n’était pas un ordre, quoiqu’on en pense. Par la suite, il tendit sa main afin que la jeune femme l’attrape, il y avait bien assez de place pour deux sur cette chaise longue.

De tous les candidats de cette première saison de Part Of Me, Beau faisait partie de ceux qui étaient suffisamment intéressants pour susciter l'intérêt de la jeune femme. Entre les fantômes et les immatures, on ne savait parfois plus où donner de la tête. Heureusement, certaines personnes sauvaient le jeu, ce qui donnait une raison de plus à Alexis de rester, en dehors du fait de vouloir gagner. Elle n'était pas ici pour observer des couchers de soleil, mais si elle le pouvait, elle le faisait avec plaisir. Après tout, ils étaient ici pour se détendre, et s'allonger dehors pour contempler le ciel faisait partie de la catégorie détente. « On n'est pas non plus dans un mauvais soap opera. » Non parce que se coller à Beau avec de la danse classique en fond sonore, ce n'était pas envisageable. Pas à cause du jeune homme, mais bien de l'ambiance pseudo-romantique. Elle pouvait certes être légèrement romantique, elle n'en était quand même pas à ce stade-là. Entre admirer le ciel rose violacé et le blond, Alexis ne savait plus où donner de la tête. Enfin, façon de parler, puisque la jeune femme était loin d'être indécise de nature. Et puis de toute façon, si elle n'arrivait pas à se décider, elle pouvait toujours s'admirer elle-même. Se remettant sur le dos, elle ne détourna pas pour autant le regard, écoutant ce que le jeune homme avait à dire. Il proposait de remuer la queue pour la convaincre, mais décelant l'ironie dans ses propos, l'étudiante se contenta de rire légèrement à cette remarque. Après réflexion, ce qu'il venait de dire pouvait avoir deux sens. Mais Alex balaya bien vite cette idée de sa tête, et son regard qui était alors perdu dans le vide se planta dans les prunelles du blond. Il venait de lui tendre la main en lui proposant de venir à ses côtés. Comment refuser ? Beau n'avait rien de Cleveland, il n'y avait pas à avoir peur. La belle attrapa alors sa main, se levant tout de même - se traîner par terre ? Jamais - pour ainsi s'asseoir sur la chaise longue, tout près de Beau. Alexis n'était pas une fille facile. Elle demandait juste à ce qu'on l'impressionne. « Il t'en faudra beaucoup pour détrôner ce coucher de soleil. » dit-elle, un brin provocatrice.