J’ai passé une longue nuit en ce lendemain de prime. Rester clouer au lit n’était pas dans mes habitudes, mais là il y avait exception. Je ne me suis levé que peu avant dix heures, ce qui est déjà beaucoup pour moi. A moitié dans le coma, je me levai et me dirigeai vers la salle de bains avant toute chose. Après une succincte préparation, il fallait m’habiller. Je n’allais pas rester toute la journée dans mes magnifiques habits de nuit, n’exagérons pas. Enfin entièrement éveillé, je me dirigeais vers le dressing, en passant par la chambre Waratah. Eh oui, l’équipe Swainsona était à présent habituée à devoir changer de chambre pour pouvoir accéder aux vêtements. Rien de bien dérangeant, on s’y est vite fait, surtout que je m’entendais plus ou moins avec l’équipe Waratah. En entrant dans la pièce, tout le monde semblait avoir déjà quitté les lieux, et tant mieux. Certains des candidats ont pu constater que la discrétion et moi, ça fait deux. Sans faire spécialement attention à ne pas faire de bruit, je traversai la pièce pour rejoindre le dressing. A peine au milieu de la chambre, je m’étais rendu compte que je n’étais pas seul. Une chevelure blonde se mis à bouger, dépassant de la couette. Nora… ? Curieux comme je suis, j’avais envie de voir si elle dormait. Je ne pouvais pas m’en empêcher, c’était vital. Changeant d’attitude, sur la pointe des pieds, je m’approchais d’elle. Elle avait plutôt l’air d’être dans un sommeil profond… ou peut-être pas.

Après les membres de mon équipe, ce fût au tour de Nora de prendre connaissance de mon inexistante discrétion. Heureusement, elle n’a pas eu l’air de le prendre mal. Je ne sais pas si c’était parce qu’elle m’appréciait ou parce qu’elle ne dormait pas. Sa tête se tourna, et ses yeux s’ouvrirent lentement avant qu’elle me dise : « C’est mal d’espionner les autres quand ils dorment ! » Elle n’avait pas tort, mais si on considère que des milliers d’Australiens nous observent, un de plus ou un de moins ne changerait pas la donne. En plus, si déjà ma binôme excelle en tous points, autant en profiter au maximum. Eh oui, même au réveil, Nora a la classe. On est loin de l’épi dans les cheveux, des gros cernes, et j’en passe. Finalement, la blonde me fit comprendre qu’elle a passé une nuit plutôt courte : « Enfin quand ils tentent de dormir du moins ! ». Avant de répondre, je m’assis auprès d’elle, sur le lit, histoire d’être plus proche d’elle. C’est mieux. « Hm, nuit agitée ? En tout cas, ne t’attends pas à ce que je te laisse tranquille maintenant. » Une fois que je prends place dans un lit avec quelqu’un comme Nora, impossible de m’en décoller.