Ft. Ocyllie


Il n'y a rien à faire. C'est maintenant un fait, une évidence, Cassiopée n'a absolument pas le sens de l'orientation. Elle tourne en rond depuis plus de trois heures. Le soleil commence à se coucher et la nuit point tout doucement le bout de son nez. Elle ne sait plus quoi faire pour sortir de cet endroit. A chaque fois qu'elle fait un pas, la demoiselle à l'impression d'être déjà passé par là. Tous les arbres se ressemblent. Un soupir d'agacement s'envole dans les airs. « Putain mais quelle conne. » Elle marmonne. Elle s'en veux. C'est bien fait pour elle, ça lui apprendra à vouloir s'aventurer en terre inconnue. La gamine commence à en avoir ras le bol. Elle s'assit sur le sol, au milieu des feuilles mortes. En tailleur, elle regarde tout autour d'elle. Il fait de plus en plus sombre. Elle ne le montre pas, mais elle n'est pas totalement rassuré. Le bois craque. Elle sursaute. Son coeur cogne contre sa poitrine. Instinctivement, Cassiopée se tourne. Il n'y a personne. Un oiseau noir s'envole au dessus de sa tête. Rien de rassurant. Elle a froid. Le temps se couvre. Elle lève la tête et une goutte de pluie vient s'écraser sur sa joue. Oh non. Flip. Flap. Il pleut. Un éclair fait son apparition dans le ciel. La gamine se met en boule, comme si elle voulait se protéger. Elle priait en silence pour que quelqu'un se rende compte de son absence et alerte la production.

J’avais pris la sage décision de faire un jogging. Un peu de sport ne pourrait pas me faire de mal. De plus, je n’avais pas l’intention de rester enfermée dans la villa toute la soirée avec tous les dégénérés qu’elle logeait. Ainsi, je courrais à travers les bois, suivant un sentier de terre et de cailloux, familier à celui que j’avais déjà emprunté en compagnie de Beau. Ah. Souvenirs, souvenirs. Je revoyais encore Lizzie sortir de nul par pour nous faire ses fameux croches pieds. J’avais son visage en tête. Son sourire niais mais pourtant si fier. J’y pensais, j’en souriais, tout en poursuivant ma route. Après de bonnes dizaines de minutes, je décidais de m’arrêter. J’en avais assez fait pour ce soir, et je préférais reprendre le chemin du retour en marchant. Ainsi, je marchais, doucement mais sûrement, m’enfonçant dans cette forêt pourtant inconnue. Je n’avais pas peur. Je n’ai peur de rien. Surtout pas de la nuit qui commençait lentement à tomber. Pas même de l’obscurité du ciel. Ni encore des quelques goûtes qui commençaient à s’écraser sur ma peau. Ni même de l’éclair que je pus entrevoir au loin. Non, je n’avais peur de rien, ni personne. Ca ne semblait pas être le cas de tout le monde. Je remarquais quelque chose fermé sur lui-même, en boule, à même le sol. Ca aurait pu être le méchant loup. Ca pouvait être un pauvre agneau. Finalement, je reconnus la pauvre petite Cassiopée. Je m’approchai d’elle, me baissais à ses côtés tout en déposant mes mains sur ses épaules. « Mon pauvre poussin… » dis-je doucement, attendrie par la bouille de la jeune enfant. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Question idiote, mais instinctive.