▬ CASSIOPEE & GABRIEL ▬
Vendredi 11 à 13h45 – Précédement

C’est avec une Cassiopée à cheval sur mon dos que je fais le chemin jusqu’à la salle de bains de la seconde villa. Oui, je me laisse monter comme un cheval , j’me fais appeler Jolly Jumper, pas de problème. J’en ris même, parce qu’elle est mignonne, Cassy. J’aime bien ses moues de gamine, ses grands yeux d’enfant, ses tous en oursons en guimauve, et même la fausse innocence se trouvant derrière. Ouais, nous, on arrive comme des gosses dans la salle de bains pour se foutre à poil. Normal. J’évite qu’on se prenne la porte, quand même. Puis, une fois à l’intérieur de la salle de bains –que je trouve carrément plus canon que celle de l’autre villa- je dépose la demoiselle par terre. « T’as apprécié la balade ? » je demande avec un sourire. Je la chope à nouveau par la main et l’attire dans l’une des cabines de douches communes. Et ni une, ni deux, je tourne le premier boulon qui me passe sous la main ; nous nous retrouvons sous une eau cruellement glaciale. « AH PUTAIN. » Super-Crétin, c’est bien moi.

Elle foutait quoi la Cassiopée sur le dos du Gabriel ? Non, parce que je ne veux pas dire, mais ils ont l’air plutôt cons tous les deux-là. Au moins ils mettaient de l’ambiance, c’était déjà un bon point. La brunette avait l’air d’apprécier le garçon. Il était simple, un petit peu barré sur les bords et plus ou moins maladroit. Il lui rappelait quelqu’un, mais elle n’arrivait pas à savoir qui. Et par-dessus le marché, il n’était pas vilain à regarder, mais ce n’était pas le principal. La belle n’avait pas vu le temps passer sur le dos de son porteur, voilà qu’ils se trouvaient déjà dans la salle de bain. Il la déposait sur le sol. « C’était génial. En plus t’es hyper fort parce que pour pouvoir porter mes grosses de mammouth il en faut dans les biceps. lâchait-elle souriante. Ses mains venaient se joindre dans le bas de son dos en même temps qu’elle se hissait sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur l’une des joues de son colocataire. Un cadeau pour le remercier de la balade très certainement. Elle avait presque l’air d’une gamine de cinq ans. Bien vite il l’attirait dans l’une des cabines de douche avant d’ouvrir l’eau. « AH MAIS C’EST FROID. » C’est quoi ce malade ? Il était conscient qu’il venait de geler la belle jusqu’à la moelle ? Apparemment oui vu le cri qu’il poussait lui aussi. La gamine ne pouvait s’empêcher de rire. « On aurait dit une meuf. » Son dos venait s’appuyer contre la paroi en verre. C’est tout juste si elle arrivait à s’arrêter de rire. Ouai elle était en train de se foutre de sa gueule, mais ce n’était pas méchant.

Ne pas rougir, ne pas rougir, ne pas rougir. Non, chut. J’ai pas rougi. Faut pas pousser, je vais pas réagir comme ça pour un malheureux bisou sur la joue. Par contre, je peux pas m’empêcher de lui sourire, et de rire nerveusement. Bêtement, même. Ridicule. Du coup, je ne me risque pas à répondre quoi que ce soit. Je lui adresse seulement un clin d’œil, furtif, avant de l’attirer dans la douche. Je savais parfaitement, avant d’ouvrir l’arrivée d’eau, que nous allions être trempés par une douche gelée. Mais je n’avais pas prévu le choc que cela serait. Ma réflexion s’était arrêtée à ; une douche froide tous habillés, ça va être drôle. C’est ça ouais. Si aucun de nous deux ne chope pas la crève ça relèvera du miracle. Et pourtant, après le choc, je ris. Ouais, je ne peux pas m’empêcher de rire de ma propre connerie. Et peut-être aussi parce que Cassy rit aussi, et que c’est contagieux. Je ne peux même pas mal prendre sa taquinerie, tant elle ne doit pas avoir complètement tort. Du coup, je réplique ; « Tu peux parler ! » Ouais, aux dernières nouvelles, elle est pire meuf que moi. En quelques secondes, l’eau se réchauffe et devient bien plus supportable. Je passe une main dans mes cheveux pour dégager les mèches de devant mes yeux. J’dois ressembler à un clochard sous la pluie. La classe. « J’crois que t’es toujours sapée. » je lance en indiquant ses vêtements trempés d’un signe de tête. Et puisque j’ai été le premier défié, je suis le premier à enlever le haut.

Elle avait bien du mal à contenir ses rires la petite brune aux yeux couleurs javels. Le cri de son colocataire n’était qu’un simple prétexte. Ou pas. Le défi en lui-même était plutôt amusant, elle avait hâte de voir si Gabriel était capable d’aller jusqu’au bout de ce petit jeu. Elle ne préférait même pas penser qu’elle avait une fois de plus accepter sans réfléchir parce que maintenant qu’on y pense, se retrouver en tenu d’Eve devant un parfait inconnu et des centaines de caméras c’était plutôt moyen. Allait-elle craquer et refuser au tout dernier moment ? Peut-être. L’eau commençait à se réchauffer pour son plus grand bonheur. Elle fermait les yeux. Finalement si on enlevait le fait qu’elle se soit retrouvé sous l’eau froide quelques minutes plus tôt, tout cela pourrait presque être parfait. Ouai presque, même en compagnie d’un mec tel que Gabriel. Sa voix grave résonnait dans la cabine de douche. Son regard se portait sur ses propres vêtements trempés. Effectivement, il n’avait pas tort. Elle allait répondre. Souriante, amusée elle levait les yeux vers son colocataire. Euh … Ouai pourquoi pas. Son regard se perdait quelques instants sur le torse du garçon avant qu’elle ne passe son haut par-dessus ses épaules pour se retrouver en soutien-gorge. « A toi. » déclarait-elle sur un ton enfantin avant de laisser le bout de tissu tomber à ses pieds.

Puisque c’était Cassiopée qui avait lancé le défi que je prenne ma douche nu, et que je l’avais accepté en avouant même que cela avait déjà été fait, il me semblait normal que je sois le premier à inaugurer le bal. J’enlevais donc simplement mon t-shirt avant d’inviter la jeune femme à faire de même. Oui, c’était le deal. Naturellement, nous instaurions un roulement ; chacun son tour on passera à la casserole. Quand Cassy se retrouve en soutien-gorge, c’est donc mon tour qui vient. Je lui rends son sourire, joueur et amusé. Et du bout des doigts, je déboutonne mon jean et en fait glisser la fermeture éclair. Et. C’est. Tout. HA ! Je relève les yeux pour adresser un regard à la jeune femme, puis m’approche. Oui, genre, près. Très près. Sans la quitter des yeux. Et c’est son jean à elle que je lui fais enlever et glisser jusqu’au sol. J’ai peut-être mon idée derrière la tête. Peut-être. Et même pas peur de passer pour un pervers. Ouais.

Le jeu n'en était plus un s'il n'y avait pas une sorte de roulement. Il commençait par enlever le haut. Elle faisait de même avant de lui ordonner de poursuivre. Ses yeux bleus se plissaient très légèrement alors qu'un sourire démoniaque, quasiment provocateur, s’emparait de ses lèvres. N'y voyait là qu'une simple moue aguicheuse pour se mettre dans l'ambiance. Elle observait successivement les mains du garçon ainsi que son visage. De l'action, enfin. Du bout des doigts il venait déboutonner son jean pour en faire glisser la fermeture éclair. Oh l'arnaque !! Genre le pudique, il s'arrêtait là. Elle adressait un regard du genre continujevaispastebouffer, mais voilà qu'il s'approchait de la demoiselle. Elle reculait légèrement. Merde la paroi. Machinalement elle jetait un coup d’œil derrière elle. Non, il n'y avait aucun moyen de s’échapper. Il était tout près d'elle, voire même un petit peu trop près. Il ne la quittait pas des yeux. Euh … il était sérieux là ? Elle levait un pied, puis l'autre, avant de donner un petit coup de pied dans le jean trempé pour l'envoyer valser un petit peu plus loin. Cassiopée n'était pas du genre à reculer au dernier moment. Maintenant qu'elle était là, plus question de faire machine arrière. Elle posait ses mains sur les hanches de Gabriel, tout en prenant soin de laisser glisser ses doigts sur la peau du candidat jusqu'à ce que ces fripons trouve le tissu qu'elle empoignait avec délicatesse juste avant de se baisser tout doucement entraînant avec elle le jean du garçon. Elle ne le quittait pas des yeux. Elle le regardait toujours avec cette moue aguicheuse dont elle était la seule à avoir le secret. Elle se redressait lentement, scrutant chacune des parties de l'anatomie de son camarade de jeu.  « Tricheur. » soufflait-elle à son oreille en même temps qu'un rictus mutin franchissait ses lèvres rosées.

Tricheur ? Rien qu’un peu, je l’avoue. Mais, allons, Cassy n’allait pas en mourir. De toute manière, elle me fit très vite rattraper mon retard ; ses mains baladeuses glissant sur mes hanches jusqu’à mon jean déboutonné. J’avais entamé le travail, il n’y avait plus qu’à le faire glisser pour l’enlever. Ce que je la laisse faire, sans quitter son regard aguicheur et lui rendant son petit sourire mutin. Elle se redresse finalement avec cette lenteur sensuelle à donner l’impression que l’eau n’est pas à la hauteur niveau chaleur. J’hausse légèrement les épaules lorsqu’elle dit que je triche. Ouais, et puis quoi ? Elle n’a simplement encore rien vu. Je profite du fait qu’elle soit si proche de moi pour passer mes mains dans son dos. Nous avions bien convenu que le deal est d’être nu ; je m’attaque donc à ce soutien-gorge vite dégrafé, à ces dessous vite enlevés. Je lui adresse un sourire innocent, puis, gardant ses sous-vêtements dans une main, fais un pas en arrière –pourquoi se refuser le plaisir d’une vue d’ensemble ? A mes pieds se trouvent nos autres vêtements. Je les ramasse. Je suis pas maniaque du rangement, loin de là. Alors, après un rapide clin d’œil à Cassiopée, je sors de la douche. Et me mets à courir hors de la salle de bains avant qu’elle ne comprenne ce qui lui arrive. Je ferme la porte derrière moi et la bloque avec mon poids. Sincèrement, j’me trouve drôle. Des fois.

Gabriel et Cassiopée étaient si proches l'un de l'autre que tout cela en devenait indécent. Le fait que le programme soit familial était totalement sortie de la tête de la demoiselle au moment même où elle avait eu la bonne idée de défier son camarade. Elle ne pensait pas qu'il accepterait. Elle ne pensait pas que tout cela irait si loin. Elle n'était pas pudique, mais elle ne voulait pas vraiment voir son corps nu partout sur la toile ou dans tous les magazines. Son père allait la tuer, c'était sûr, seulement maintenant que le jeu était lancé elle ne pouvait plus faire marche arrière et puis de toute façon elle n'était pas du genre à prendre les jambes à son cou pour s'enfuir. Gabriel profitait de la situation pour passer ses mains dans le dos de la gamine. Il dégrafait le soutien-gorge qu'elle portait avant de lui retirer ses dessous. Il s'offrait même une vue d’ensemble. Cassiopée ne semblait pas timide. Elle lui adressait même un sourire mutin. Le reste se passait bien trop vite pour qu'elle ne comprenne immédiatement ce qu'il venait de se passer. Elle se retrouver seule, nu comme un ver, dans l'une des cabine de douche, l'eau ruisselant encore sur son corps. Oh le chameau, il allait le payer. Sans prendre le temps de couper l'eau et d'un pas déterminé, la belle traversait la pièce. Elle empoignait la poignée de la porte pour ouvrir cette dernière. Merde. L'une des paumes de ses mains venait cogner contre le bois.  « GABRIEL, ESPECE DE GROS VICIEUX, OUVRE CETTE PORTE TOUT DE SUITE ! » Elle hurlait presque, un petit peu comme si elle était certaine qu'il ne pouvait pas l'entendre. Elle en avait presque oubliée que des dizaines de caméras étaient en train de la filmer en tenue d’Ève pour le plus grand plaisir d'un bon nombre de téléspectateurs. Elle poussait un soupir avant que ses yeux clairs ne s'illumine.  « N'empêche que t'es un vrai blaireau. Même pas t'es capable de te foutre à poil devant moi alors que c'est bon quoi j'en ai déjà vu avant la tienne tsei. Remarque je comprends que tu te dégonfle ce n'est pas tout les jours facile de vivre avec un engin qui a une taille bien en dessous de la moyenne. » reprenait-elle d'une voix toute douce pour essayait de l'amadouer.

Je me suis barré rapidement, au plus vite. C’aurai été con que Cassiopée comprenne tout de suite que je la plantais là et parvienne à me rattraper. J’aurais été dégoûté, ouais. Parce que j’ai ce plan dans la tête depuis le moment où elle a proposé de se foutre à poil. D’où ma proposition de venir dans la salle de bains. On aurait pu croire que je voulais uniquement me rincer l’œil, et si possible, optionnellement, me faire la jeune femme ? FAUX. Mais on me reprochera pas d’avoir apprécié la vue quand même. Rien qu’un peu. Enfin, me voilà finalement hors de la salle de bains. Le dos contre la porte, je m’appuis dessus pour que Cassy ne puisse pas sortir. Je doute qu’elle puisse me déloger de là. Je ris de mon côté de mon mauvais coup. J’avais eu de la chance qu’elle relève le défi et qu’elle n’ai pas compris mon manège avant. Ou bien qu’elle n’ai pas eu la même idée que moi. Je la sens qui frappe rageusement sur la porte ; je ris de plus belle. C’que j’suis drôle, dis donc. « Le mot magique ? » Je demande pour l’emmerder. Mais que ce soit avec ou sans, moi seul décidera d’ouvrir ou non. Au moins, les téléspectateurs pouvaient me remercier pour ce grand moment, non ? C’est là qu’elle se lance dans un monologue. Sur à quel point j’suis naze, que je me dégonfle, et que j’en ai une petite. Nah, sérieusement, Cass’ ? « Tu feras gober ça à personne, petite. » je lance à travers la porte. Ouais, je rappelle que les gens devant leur TV m’ont déjà vu à poil. Ils ont déjà pu juger. J’ajoute donc ; « Dommage, essaye encore ! » façon jeu de centre commercial. « Un détail; traiter son bourreau de blaireau n’est pas une bonne base de négociation. » Et qui dit négocier, dit échanger.